Chapitre 28

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Le son de mon réveil vient me sortir brusquement de mon sommeil. Je soupire d'agacement. Je prends mon téléphone et arrête cet enfer. 5h. 5 putain d'heures du matin. Je ne suis pas du matin. Je prends sur moi. Je me lève de ce lit. Je file sous la douche. Mes pensées divaguent. Hier soir... Je n'ai jamais embrassé quelqu'un avec autant d'intensité. Ses mains sur mes joues. Ses mains sur mes fesses. Ses lèvres sur les miennes. Sa langue sur la mienne. J'ai chaud. Pitié pas encore. J'active l'eau froide pour arrêter de penser à lui, quitte à me rendre malade. Je lave mon âme un peu trop perverse à mon goût à cette heure-là.

Je m'essuie et m'habille avec des habits de rechange que j'avais emporté en cas d'imprévu. Je remercie mon côté prévoyant. Je jette un œil à mes vêtements. Ils n'ont toujours pas bien séché. Je soupire. Tant pis. Je les plie et les range dans mon sac. Hier soir en retrant, je les avais posé sur le radiateur. J'avais enfilé un peignoir de l'hôtel pour dormir. Des tambourinements sur ma porte viennent me sortir de ma réflexion. Je vais ouvrir la porte. Je tombe sur Scott. Je déglutis difficilement. Tu croyais que c'était qui idiote ? Nos regards s'accrochent quelques instants avant de se quitter, gênés.

- Tu es prête ?

- Presque. Je vais me brosser les dents et j'arrive.

Mon professeur hoche la tête et referme la porte. Je souffle un bon coup. Après que Noah ait suggéré qu'on aille se coucher, nous avons quitté la plage sans un mot. On a marché jusqu'à l'hôtel, trempés. Personne ne parlait. On ne se regardait même pas. Il m'a juste dit de mettre mon réveil à 5h avant de rentrer dans sa chambre.

Je me brosse les dents puis me fais un chignon assez rapidement. Je finis par quitter ma chambre, puis l'hôtel. Scott m'attend devant. Sans un mot, nous marchons jusqu'à l'aéroport qui n'est qu'à dix minutes. Je suis tellement fatiguée. Mais ma fatigue n'est rien face à ma gêne. Je ne sais même pas comment me comporter. On arrive à destination avant que je ne me ronge de l'intérieur avec mes pensées. Nous embarquons dans l'avion pile avant le départ. Cinq minutes de plus et c'était mort. On s'installe côte à côte et l'avion décolle.

- Tu as bien dormi ? Me demande Scott.

Je crois bien que mon cœur a raté un battement, même deux. Mes yeux se sont retournés dans leurs orbites. Je tourne ma tête brusquement vers lui. Scott me fixe. Il semble très sérieux. Je déglutis.

- Euh... Oui.

- Tant mieux, moi aussi. Mais pas assez. Heureusement qu'on va passer la journée dans les avions.

Il n'est pas sérieux ? Noah me tape la discute comme si... J'avais rêvé. Mais non. Je me souviens encore de la présence de ses lèvres sur les miennes. Alors pourquoi ? A-t-il perdu la mémoire dans la nuit ? Mon professeur ne m'ignore pas. Non. Pourtant je pensais qu'il allait le faire. Je ne sais même plus quoi en penser. Cela me donne déjà des maux de tête. Quoiqu'il en soit, je ne prolonge pas cette conversation.

À peine une heure et demie après, on arrive à Washington. Nous prenons encore un taxi pour rentrer à l'hôtel.

- Ah vous voilà ! S'exclame monsieur Weber en nous voyant arriver.

- Pile à l'heure. Dit Noah.

- Je n'imagine même pas comment ça a dû être horrible. Dit une des profs.

- Ouais quelle galère. Ment Scott.

Je tourne ma tête vers Scott. Il soutient mon regard en souriant. Mon prof me sourit ? C'est réel ? Et il veut que je soutienne son mensonge. Je me sens toute chose quand mon esprit se remet à penser à ce qu'on faisait pendant que tout le monde pensait qu'on galérait à l'aéroport de Denver. Tes petites pensées obscènes se sentent à dix kilomètres. J'aimerais me cacher actuellement. Le regard insistant de Scott ne m'aide pas. Il attend que j'appuie son mensonge.

Call me your secretOù les histoires vivent. Découvrez maintenant