Call me your secret

Chapitre 20

Je fixe le mur en face de moi, pensive. Le corps de Cassie a été retrouvé il y a une semaine. Nous sommes déjà interrogées par les enquêteurs. Je n'ai rien à me reprocher. Mais je dois avouer que j'ai très peur. Tu oublies vite ce que tes petites copines et toi avez fait. Je soupire d'agacement en me frottant le visage. Cela doit faire une heure que je suis dans cette putain de salle d'interrogatoire. Je ne sais même pas si mes amies sont déjà parties ou si elles attendent comme moi.

La porte s'ouvre sur deux policiers, une femme assez jeune et un homme légèrement plus vieux. Ils me font sortir de mes pensées. Les deux enquêteurs s'installent en face de moi, autour de cette énorme table.

- Bonjour madame Blasco. Me salut la femme.

- Bonjour.

- Je me présente. Je suis l'agent Carpinelli. Ma collègue est l'agent Taylor. Se présente l'homme.

- J'ai déjà été entendu par un de vos collègues. Prévenais-je.

- Oui, le commandant Bertola. C'est mon patron. Mais c'est nous qui sommes en charge de l'enquête sur la mort de Cassie Fox.

Le nom de mon amie me brise le cœur. Je n'arrive pas à croire que quelqu'un ait pu la tuer et l'enterrer. Comment peut-on être aussi ignoble ?

- Votre amie a le crâne partiellement éclaté, selon l'autopsie. Alors pour l'instant, nous ne pouvons pas confirmer l'arme du crime, étant donné le mauvais état de son corps dû aux mois passés sous terre. Mais nous pouvons en déduire que l'arme devait être lourde et puissante. Informe l'agent Taylor.

- Ou alors il y a également une autre hypothèse. Elle aurait pu être poussée au-dessus de quelque chose d'une grande hauteur. Comme un toit ou une falaise. Ajoute l'agent Carpinelli en ne me lâchant pas du regard.

Je déglutis difficilement. Ces déclarations sont très dures à entendre. Je ressens une affreuse douleur au niveau de la tête, comme si j'avais été à la place de Cassie. J'ai envie de vomir. Je vais vomir. Il faut que je me calme rapidement. J'inspire puis expire. Je réponds du mieux que je peux à leurs questions auxquelles j'ai déjà répondu avec leur supérieur. 

Je sors enfin de cette affreuse salle. Je tombe directement sur Kelly, Stella et Jenny qui sont assises sur des sièges.

- Alors ?

- J'ai envie de vomir. Déclarais-je.

- Moi c'est déjà fait. Annonce Kelly.

J'essuie mes silencieuses larmes. Stella me tend un gobelet qui contient de l'eau. Je le prends et la remercie.

- Vous avez déjà toutes été interrogé ? Demandais-je.

- Ouais, une par une.

- Nos parents parlent aux enquêteurs là. Dit Jenny.

- Nos ?

- Ta mère aussi. Me dit Stella.

Je soupire. Il ne manquait plus que ça. Je suis déjà dans un piteux état. Pour couronner le tout, il faut qu'elle soit présente dans ce commissariat à parler aux policiers comme si elle en avait quelque chose à faire de moi.

- Il va me falloir quelque chose de fort. Dis-je.

- Je ne te conseille pas. Moi je ne peux rien avaler. Dit Kelly.

Je m'assois à côté d'elles en attendant ma mère. Quelques minutes après, nos parents finissent de parler. Nous nous séparons pour rentrer chacune chez elles. Le trajet en voiture avec ma mère se fait silencieux. Heureusement. Je n'ai aucune envie de parler après ce que je viens d'entendre sur Cassie. En rentrant à la maison, je remarque que Martin a préparé le repas et a mis la table.