Call me your secret

Chapitre 35

Noah

- Ne mange pas tous les toasts, chérie. Tu n'auras plus faim pour le dîner. La prévenais-je.

- Un dernier papa.

Je rigole. Je cède et donne un dernier toast au saumon à Abby. Elle en raffole. L'année précédente, ma fille n'aimait pas. Les goûts changent assez vite quand nous sommes enfants. Je prête mon aide à ma mère aux fourneaux en gardant un œil sur Abby qui se dandine dans tous les sens. La magie de Noël...

- Ça me fait vraiment plaisir de vous voir.

- Le plaisir est partagé mon fils. Me répond ma mère.

Je lui souris sincèrement. Nous cuisinons tous les deux, comme au bon vieux temps. J'ai toujours aimé aider ma mère à cuisiner, contrairement aux feignasses qui me servent de frère et sœur. Je n'aime pas particulièrement Noël. Mais je suis toujours aussi heureux de voir ma famille. Je ne les vois pas souvent. Mes parents et mon frère sont repartis vivre aux États-Unis. Ma sœur elle, habite à Paris. Nous avons des vies assez rythmées. Une famille business.

- Ça va mieux avec Amber ?

Ce n'est un secret pour personne que notre couple n'existe plus.

- On va divorcer. Confiais-je.

- C'est ce que vous voulez ?

- Oui.

- C'est ce que toi tu veux ? S'assure ma génitrice.

- Je n'ai jamais été aussi sûr de moi maman.

Ma mère hoche la tête en me souriant. Le repas est prêt assez vite. Cela fait quelques heures déjà que nous avons commencé. On débute alors l'apéro. Mes parents, mon frère et ma sœur sont présents. Mais il y a également les parents d'Amber et sa sœur. Ses deux autres frères ne sont pas là.

- À quand le prochain bébé ? Demande la mère d'Amber.

Je manque de m'étrangler avec le champagne qui a eu le malheur de se retrouver dans ma bouche à ce moment précis. Je pose ma coupe de champagne sur la table et tourne les yeux vers Amber. Ses parents aussi se doutent pour nous. Mais sa mère s'est donné la mission de recoller les morceaux. Occupe-toi de ton mari qui te trompe depuis des années, belle-maman.

- Maman s'il te plaît. La stoppe ma femme.

- Abby va avoir cinq ans. Je pense qu'elle est assez grande pour accueillir un petit frère ou une petite sœur. Il ne faut pas tarder. Vous allez tous les deux sur vos 28 ans. Continue-t-elle.

Je ne trouve rien à répondre. Que dire ? Toutes les personnes présentes dans cette maison savent que ce mariage est mort. Pourquoi vouloir persister ? Mon téléphone, posée sur la table, vibre. Je jette un coup d'œil. Enora.

- Excusez-moi.

Je sors de cette discussion. Je m'éloigne pour décrocher.

- Allô ?

- Noah... Je te dérange ?

Sa voix est étrange. Comme... Tremblante ?

- Non. Qu'est-ce qui a ?

- Je... Je crois que j'ai besoin de toi. Dit mon étudiante.

- Tu pleures ?

- Non.

- Où es-tu ?

- À côté de l'université.

- J'arrive. Dis-je.