Chapitre 2

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Les larmes embuent mes yeux. Je rentre chez moi, désemparée. Mon père essaie de me parler à nouveau, mais je finis par accepter contre sa volonté de me fiancé à Aaron. La peur de le perdre, de le voir derrière les barreaux, me pousse à accepter ce marché ténébreux. Je devais devenir la fiancée d'Aaron McGill, et ainsi sauver mon père de l'abîme de la prison.

Une semaine s'est écoulée. Je suis dans un gala extravagant organisé par la famille McGill à l'hôtel. Mon père, toujours aussi sérieux et déterminé, veille à ce que tout se déroule sans accroc. Mais moi, Kristen, je me sens comme un pion dans leur jeu de pouvoir et de prestige. Et cette robe que Aaron m'a acheté n'est même pas belle. Quel mocheté !

La soirée a commencé avec le discours de Zachary McGill, le père d'Aaron. Ses mots résonne dans la salle, et je sens les regards curieux se poser sur moi quand il annonce le fiançaille entre son fils et moi.

Aaron, mon prétendu fiancé, me murmure à l'oreille de sourire, comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. Mais mon cœur est en colère, et mon sourire est un masque que je porte pour la foule.

Les applaudissements ont retentis, et j'ai dû me retenir de lever les yeux au ciel. Je n'étais pas une actrice, mais ce soir-là, je jouais le rôle de la fiancée parfaite d'une des Oscars.

Après la fête, je me suis éclipsée dans l'ombre du grand hall. Les McGill se sont retirés dans leur salon privé, et je suis tombé sur leur conversation par hasard et décide d'entendre en cachette.

- je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée de t'unir avec cette fille, doute Emily, la mère de Aaron. Elle est la fille d'un employé. Et en plus, je trouve que vous êtes incompatibles tous les deux.

- Jason n'est pas qu'un simple employé, intervient Zachary, le père de Aaron. Il travaille pour nous depuis des années. Kristen a grandi avec nos enfants.

- mais je doute encore de cette fille, ajoute Emily.

- j'aime énormément Kristen, rajoute Aaron. Elle est la femme que j'aime et je compte passer ma vie avec elle.

- mais tu n'as que 24 ans, ajoute Emily.

- je suis déjà un adulte.

Emily, la mère d'Aaron, exprime ses doutes quant à notre union mais Aaron reste sur sa décision. Je suis la fille d'un simple employé, après tout. Mais Zachary a tranché : mon père et moi faisions partie de leur famille.

Emily reste perplexe. Je ne sais pas si c'est parce qu'elle doute de mes intentions ou parce qu'elle craint que je ne brise le cœur de son fils. Peut-être un peu des deux. De toute façon, je m'en fiche.

De retour chez moi, grâce au chauffeur des McGill, je monte dans ma chambre. La photo de ma mère trône sur ma table de chevet. Elle me manque terriblement depuis sa mort, et je lui murmure à quel point j'aurais aimé qu'elle soit là pour me guider dans ce labyrinthe de mensonges et de tromperies.

Puis, je prends la photo d'Isaac, mon ami d'enfance. Nous avons grandi ensemble, partageant nos rires et nos peines. Il me manque aussi, et je pries pour qu'un jour nos chemins se croisent à nouveau.

Isaac était mon meilleur ami malgré qu'il était plus âgé que moi de trois années. La phrase « l'amitié entre une fille et un garçon n'existe pas » n'existait pas dans notre vocabulaire.

Ça me manque nos moments de complicités ensemble.

Un amour perdu [ En Écriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant