J'ai accepté. Peut-être parce que j'étais désespérée, peut-être parce que je ne voyais pas d'autre issue, je ne sais pas vraiment. Depuis ce jour-là, ma vie a pris un tournant sombre et dangereux. Je suis devenue sa taupe, infiltrée dans un monde de criminalité et de trahison.
Pendant des jours et des jours, j'ai marché sur des œufs, gardant mes oreilles ouvertes et mes yeux grands ouverts.
Je me retrouve à passer mes journées à me défouler, peut-être un peu trop. Les quantités que je consomme sont bien au-delà de ce que j'aurais pu imaginer auparavant. Je me perds dans un tourbillon de fumée et de désespoir, incapable de résister à l'appel de cette échappatoire temporaire.
La drogue me monte à la tête, m'engourdissant contre la tristesse, la nostalgie et tous ces sentiments pourris qui me rongent. Chaque bouffée semble être un refuge, un moyen de fuir la réalité cruelle qui m'entoure.
Je me sens piégé dans un cycle destructeur, incapable de briser les chaînes de mon addiction. Chaque jour, je me promets que ce sera le dernier, que je trouverai la force de me relever. Mais chaque jour, je retombe plus profondément dans les ténèbres, désespéré et seul.
À la mort de mes parents, j'ai abandonné mes études. J'avais toujours rêvé de devenir procureur, mais leur disparition a été comme un coup de massue, me plongeant dans les abysses de la douleur et du désespoir. La drogue est devenue ma seule échappatoire, un refuge sombre où je me suis perdu.
Depuis lors, j'ai tout abandonné. Mes ambitions, mes rêves, tout est tombé dans l'oubli, noyé sous le poids écrasant de la dépendance. Je me suis contenté d'un petit job de caissière, une routine monotone qui m'offre un semblant de stabilité, mais rien de plus.
Chaque jour, je me lève et je vais au travail. Je fais ce que je dois faire, sans passion ni ambition. Je suis une coquille vide, me contentant de survivre plutôt que de vivre pleinement. Les études, la carrière, tout cela semble être des chimères lointaines, des fragments d'un passé que j'ai laissé derrière moi.
Alors que je vaquais à mes occupations quotidiennes au travail, mon téléphone se mit à vibrer, annonçant un appel entrant. Je jetai un coup d'œil rapide à l'écran pour découvrir le nom d'Antoine affiché. Intriguée par cette interruption soudaine, je décrochai, me demandant ce qui pouvait bien être si urgent.
"Ouais, c'est moi. Dis-moi, j'ai besoin d'une info là," annonça-t-il dès que j'eus répondu.
"J'ai pas le temps là," répliquai-je, un brin agacée par cette interruption inattendue.
"Attends, attends. Tu sais dans quel block il est aujourd'hui, le charbonneur de ton quartier?" insista-t-il.
Je pris une pause rapide pour réfléchir avant de répondre. "Y'a personne. Va à Félix Pyat, il est au bloc C," lui indiquai-je rapidement, connaissant l'importance de ne pas le laisser attendre.
Un simple "Merci" de sa part et la ligne fut coupée. Je replongeai aussitôt dans mes tâches, laissant derrière moi cette brève mais nécessaire interruption.
Ma journée se déroule sans encombre. Après mon retour chez moi, je m'octroie un peu de temps pour manger et me doucher, histoire de me détendre après une journée bien remplie. C'est alors que je remarque un message d'Antoine me demandant de le rejoindre. Sans hésiter, je me rends à l'adresse indiquée, où il m'attend déjà.
Il s'avance pour me faire la bise, et nous échangeons quelques mots pour prendre des nouvelles.
"Tu vas bien?" me demande-t-il.
"Pas mal, et toi?" réponds-je.
"Tranquille, hein," dit-il en s'asseyant à côté de moi.
Nous nous installons tous les deux, et je décide d'allumer un joint pour nous détendre un peu.
"Tiens," me dit-il en me tendant un sachet remplis d'herbe.
"Y'en a que cinq?" je demande en voyant la maigre quantité.
"Tu rigoles, que cinq?" répond-il en riant.
"C'était un bon coup non le charbonneur Félix Pyat."
"Il était pas mal, mais bon, faut pas exagérer non plus," répond-il en secouant la tête.
"Ah, allez, rajoute un peu alors, s'il te plaît," lui dis-je en insistant.
"T'es ouf, toi, ou quoi?" réplique-t-il en souriant.
"Mais c'est vrai, ils ont augmenté le prix des feuilles et tout, ton gouvernement il casse les couilles," je plaisante.
"Allez, vas-y, fais-moi fumer," dit-il en prenant mon joint.
"Ok, ok, mais fais voir tourne d'abord," lui dis-je en prenant sa tête pour regarder de plus près sa balafre fraîche.
"Oh, il t'as pas raté," dis-je en riant, tout en observant la marque sur son visage.
"Ouais, j'me suis pris un taquet," répondit-il en riant également, sa main se portant instinctivement à sa joue.
"Un taquet de maçon," dis-je en éclatant encore plus de rire, me retenant à peine.
"T'aurais vu comment il a fini," dit-il en souriant, un brin fier malgré tout.
"T'es un fatigué," lui dis-je en lui frappant l'épaule pour rire.
"Eh, Sarah," me dit-il en me menaçant du doigt avec malice, un sourire espiègle aux lèvres.
"Fais pas le beau, tu tombes dans l'eau," dis-je en lui montrant l'eau derrière nous, profitant de ce moment de légèreté.
"Toi, tu tombes dans l'eau, ouais," dit-il en me poussant gentiment tout en me maintenant, son regard pétillant de malice.
"J'vais te tuer, Antoine," dis-je en riant.
"On va manger un truc, tu m'invites?" me demande-t-il, esquissant un sourire en coin.
"Non, toi, tu m'invites," dis-je, un brin taquine, savourant ce moment de connivence entre nous.
"Range-les," me dit-il en montrant le sac, un léger sourire aux lèvres, appréciant notre petite routine amicale.
"T'inquiète, personne va me les voler," dis-je avec assurance, sachant pertinemment que je le fais chier.
"Range, range," insiste-t-il avec un petit air taquin, accentuant notre échange complice.
"Tu me laisses fumer, s'teuplait," dis-je avec un petit sourire malicieux.
"Y'a des gens qui passent, range," répondit-il avec sérieux, tout en gardant un œil vigilant sur notre environnement.
Je rigole doucement et range les barrettes dans mon sac à main, appréciant ce moment simple et léger passé en compagnie d'Antoine.
Nous partons donc dans un kebab non loin de là, marchant côte à côte dans les rues animées du quartier.
"Imagine on nous voit ensemble," dis-je en plaisantant, me perdant dans mes pensées alors que nous avançons.
"Mais non, ici y'a personne, t'inquiète, j'viens à chaque fois," me rassure-t-il avec un petit sourire, comme s'il voulait éviter toute forme d'embarras.
Nous entrons dans le kebab, accueillis par l'odeur alléchante des épices et de la viande grillée, et nous commandons nos repas habituels.
On se pose à une table libre, nos plateaux devant nous, et on se plonge dans une conversation sans filtre, discutant de tout et de rien, partageant des anecdotes et des blagues, oubliant un instant les tracas du quotidien.
"Tu sais, j'ai toujours été curieux... J'sais même pas t'as quel âge, " me dit Antoine, prenant une bouchée de son sandwich.
"J'ai 24 ans, et toi ?" je réponds en le regardant.
"Ah, j'ai un an de plus que toi alors. Je pensais que t'étais v'la plus jeune," dit-il en riant doucement. "T'as l'air de faire la mala à t'en foutre de tout."
"Ouais, je suis un peu comme ça," dis-je en souriant. "Mais bon, j'ai mes moments aussi."
"On dirait pas, tu sembles toujours tarpin de bonne humeur," dit-il en me regardant avec un petit sourire.
"Eh bah, j'essaie de rester positive malgré tout. Et le bedo ça aide pas vrai ?" dis-je en prenant une gorgée de ma boisson.
"Sûrement ouais ," dit-il en riant.
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CHEMIN VERS LA RÉSILIENCE // BAC NORD
FanfictionLes traumatismes, tels des tourments insurmontables, nous entraînent dans les abysses de l'âme, nous plongeant dans des abîmes de douleur et de désespoir. Mais au sein de cette chute vertigineuse, des rencontres inattendues se révèlent être des pha...