J'L'AI ENCULÉ

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Choquée par la vision d'Antoine devant ma porte, le visage ensanglanté, je le fais immédiatement entrer et referme la porte derrière lui. Mon cœur bat la chamade, la panique montant rapidement en moi en le voyant dans cet état.

« Antoine, mais qu'est-ce qui s'est passé ? » balbutiais-je, essayant de garder mon calme malgré l'urgence de la situation.

Il prend une profonde inspiration, essayant de contrôler sa colère et sa douleur. «J'lai baiser », crache-t-il, ses poings serrés de rage.

Je sens mon estomac se nouer à ses mots. « De qui tu parles ? » demandais-je, incapable de cacher ma propre angoisse.

« L'autre chien qui t'a touchée. Je l'ai retrouvé..», répond-il d'une voix rauque, son regard brûlant de colère.

Je recule instinctivement, choquée par ses paroles. « Tu... tu as fait quoi ? » articulais-je, les mots me paraissant irréels.

« Je l'ai enculé », crache-t-il, laissant éclater sa rage et sa frustration.

Je reste interdite, incapable de réagir face à cette révélation choquante. Mon esprit tourne en boucle, essayant de comprendre l'ampleur de ce qui vient de se passer, tandis qu'Antoine reste là, devant moi, le visage marqué par la violence de ses actes.

« Mais comment ? » balbutiais-je, abasourdie par ce que je venais d'entendre. « Comment t'as pu le retrouver ?»

Antoine laisse échapper un soupir, sa colère s'effaçant peu à peu devant ma confusion. « Ce sac a merde se vantait dans le quartier d'avoir frappé une racli », explique-t-il, sa voix empreinte de dégoût. « Faut pas être con pour faire le rapprochement. »

«Tu veux te faire buter ou quoi ! » m'exclamais-je, la peur et l'inquiétude se mêlant dans ma voix.

Il me regarde droit dans les yeux, une lueur déterminée brillant dans son regard. « Crois-moi, il va pas recommencera », déclare-t-il d'une voix ferme, pressant une main sur son visage meurtri.

C'est alors que je remarque ses mains, couvertes de sang. Mon cœur se serre d'angoisse face à l'étendue des dégâts.

Sans réfléchir, je prends ses mains blessées dans les miennes, « Je t'aime tellement, putain », murmurai-je, la voix étranglée par l'émotion, en lui embrassant le front, cherchant à lui transmettre tout l'amour et la gratitude que je ressens à cet instant.

Sentant la culpabilité peser sur mes épaules, je baisse le regard, honteuse de voir Antoine dans cet état à cause de moi. Mais il le remarque aussitôt.

Il soulève doucement mon visage de sa main, ses yeux empreints d'une tendresse infinie. « Eh, t'y es pour rien, ce fils de pute a eu ce qu'il mérite », déclare-t-il d'une voix douce mais déterminée.

Je hoche timidement la tête, reconnaissante pour ses paroles réconfortantes.

« Allez, viens là », dit-il en m'attirant dans ses bras, me réchauffant de sa présence rassurante. Je me blottis contre lui, laissant ses bras forts m'envelopper dans un étreinte réconfortante.

Je finis par le reculer doucement, déterminée à prendre soin de ses blessures. « Il faut qu'on nettoie tout ça », lui dis-je avec fermeté.

Un sourire en coin étire ses lèvres alors qu'il acquiesce.

Je me dirige vers mon placard à pharmacie et attrape de quoi nettoyer ses blessures. Puis, je me mets à la tâche, appliquant avec précaution les produits désinfectants sur ses mains meurtries.

« Oh con, ça fait mal », gémit-il alors que je nettoie ses plaies.

Je ne peux m'empêcher de rire. « Arrête de faire ta chochotte », lui dis-je en tentant de garder mon sérieux.

CHEMIN VERS LA RÉSILIENCE // BAC NORDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant