"Oui, j'ai envie de sortir et alors ?!" criai-je sur Antoine, la frustration montant en moi.
"Ça te fais kiffer de jouer à la salope," répondit-il, son ton aussi tranchant qu'une lame.
"T'oses me parler comme ça ?" demandai-je, choquée par son ton.
"Tu sais très bien ce que je voulais dire," essaya-t-il de se justifier, la colère dans sa voix.
"J'en ai rien à foutre de ce que tu voulais dire, t'as pas à me parler de cette manière," rétorquai-je, en colère et les yeux pleins de larmes.
"T'as vu ton comportement sérieux," répliqua-t-il, ses poings serrés.
"Mais je gère ma douleur comme je le peux," dis-je, ma voix tremblante de colère et de tristesse. "Tu comprends rien !"
"Et toi, tu crois que sortir et te bourrer la gueule va arranger les choses ?" répondit-il avec sarcasme. "On a perdu notre bébé et toi, tu veux juste fuir !"
"Peut-être que j'ai besoin de fuir, oui ! Parce que rester ici avec toi, j'en peux plus !" hurlais-je, les larmes dévalant mes joues.
"T'es vraiment égoïste," dit-il avec une froideur qui me glaça le sang. " Y'a pas que toi qui est mal."
"Égoïste ? Égoïste ?" répétais-je, abasourdie. "Je viens de perdre notre enfant, Antoine ! Tu ne sais même pas ce que je ressens !"
"Et toi, tu ne sais pas ce que je ressens non plus !" répondit-il en hurlant à son tour. "Mais tu t'en bas les couilles, hein ? Tant que tu peux faire ce que tu veux."
"Tu comprends rien," murmurai-je, la voix brisée. "Je vais sortir ce soir, que tu le veuilles ou non."
"Fais c'que tu veux," lâcha-t-il, les mâchoires serrées. "Mais viens même pas te plaindre après."
Sans un mot de plus, je me dirigeai vers la porte, attrapant mon sac à main. Antoine me suivit du regard, son visage fermé, la colère et la douleur visibles dans ses yeux.
"Tu ne peux pas simplement fuir tout le temps," dit-il alors que j'ouvrais la porte.
"Et toi, tu ne peux pas me contrôler," répondis-je.
"Si j'apprends que tu t'es fait baiser ou que t'as fricoté avec un pelo, c'est même pas la peine de remettre les pieds ici," lança-t-il, la voix tremblante de colère et de menace.
Je me retournai brusquement, la colère bouillonnant en moi. "Excuse-moi ? Tu te rends compte de ce que t'es en train de dire ?" criai-je.
"Tu m'as bien entendu," répondit-il, les yeux brûlant de rage. "Si tu crois que tu peux aller te consoler dans les bras d'un autre, t'as tout faux. Jsuis pas ton guignol."
"T'es vraiment pathétique," répliquai-je, ma voix trahissant ma douleur et ma colère. "Je ne t'ai jamais donné une seule raison de douter de moi. Tout ce que je veux, c'est un peu d'air !"
"De l'air ? En boîte, entourée de mecs qui ne pensent qu'à te sauter ?" rétorqua-t-il, les veines de son cou saillant sous la pression de ses mots.
"Je suis libre de faire ce que je veux ! Et si sortir m'aide à supporter cette douleur, alors je le ferai, que ça te plaise ou non !" hurlais-je, enfonçant le doigt dans sa poitrine.
"T'es vraiment conne," souffla-t-il, plus calmement mais avec une amertume palpable. "Je veux juste te protéger, bordel."
"En me menaçant de ne plus jamais revenir ? Tu crois vraiment que c'est comme ça qu'on va surmonter cette épreuve ?" demandai-je, désespérée.
Il détourna les yeux, incapable de soutenir mon regard. "J'veux pas te perdre," murmura-t-il finalement, sa voix brisée.
"Et tu penses que tes menaces vont me faire rester ?" répondis-je doucement, la colère cédant la place à une tristesse infinie. "Je ne peux pas rester ici, pas ce soir."
Il hocha la tête, les yeux brillants de larmes non versées. "Vas y, fais. J'taurais prévenu," dit-il simplement.
Je sortis, le cœur lourd, la colère et la tristesse se mélangeant en un tourbillon insupportable. Je savais que cette nuit ne résoudrait rien, mais j'avais besoin de m'échapper, de trouver un semblant de paix, même temporaire. Marchant dans les rues éclairées par les néons, je sentis le poids de notre perte et de notre dispute peser lourdement sur mes épaules.
Je n'ai ni la force, ni l'envie d'aller m'arracher la gueule en boîte. Mes pieds me conduisent jusqu'à chez Nora et Yass, bien que je sais que c'est totalement déplacé d'aller les faire chier à cette heure ci avec mes problèmes.
Nora m'ouvrit la porte, son visage s'illuminant d'une expression mêlée de surprise et de préoccupation en me voyant dans cet état, vêtue de ma tenue de soirée, le maquillage coulé par les larmes.
"Sarah, qu'est-ce qui s'est passé ? Entre vas y," dit-elle d'une voix empreinte de compassion, m'invitant à entrer dans son appartement chaleureux.
Je la suivis sans un mot, me laissant guider vers le canapé où Yass était assis, les yeux rivés sur son téléphone jusqu'à ce qu'il lève brusquement le regard à mon arrivée.
"Qu'est-ce qui se passe ?" demanda-t-il, son ton plein d'inquiétude.
Je m'effondrai sur le canapé, sentant les larmes revenir malgré mes efforts pour les retenir. "C'est... c'est compliqué," parvins-je à articuler entre deux sanglots.
Nora me tendit un mouchoir avec douceur, ses yeux exprimant tout son soutien silencieux. "Prends ton temps, ma belle. Tu peux tout nous dire," dit-elle d'une voix apaisante.
Yass s'approcha et s'assit à côté de moi, posant une main réconfortante sur mon épaule. "Tu sais que tu peux nous faire confiance," murmura-t-il, son regard empreint de sollicitude.
Je pris une profonde inspiration, essayant de rassembler mes pensées dans le chaos émotionnel qui me submergeait. "Antoine et moi... on s'est disputés. Encore. Et ça... ça a dégénéré," commençai-je à expliquer, sentant les mots se coincer dans ma gorge.
Nora et Yass m'écoutaient attentivement, leurs regards bienveillants me donnant le courage de continuer. Je leur racontai tout, sans filtre, la colère d'Antoine, nos mots durs, nos peurs et nos regrets.
"Je sais que je suis en tort," avouai-je en baissant les yeux, submergée par un sentiment de honte. "Je sors, je bois, je fais n'importe quoi..."
Nora posa une main réconfortante sur mon épaule. "Ça te passera, tu souffres c'est tout. Moi j'comprends, perdre son gosse ça peut pas être simple." dit-elle avec douceur.
Yass acquiesça, son expression empreinte de compréhension. "Mais faut pas que t'oublie qu'Antoine y peut rien. Il essaie d'être au plus là pour toi, mais faut pas croire hein lui aussi il souffre de tout ça," dit-il, cherchant à apaiser mes tourments.
Je levai les yeux pour rencontrer les leurs, reconnaissante pour leur soutien indéfectible. "Je sais," murmurai-je avec émotion, sentant un poids s'alléger légèrement dans ma poitrine.
Nora resserra son étreinte autour de moi, me procurant un soutien physique dont j'avais désespérément besoin. "On est là pour toi, quoi qu'il arrive," dit-elle avec conviction.
Je les regardai, reconnaissante pour leur présence réconfortante dans ce moment de détresse. "Merci," murmurai-je, sachant que même si les mots semblaient insuffisants, ils exprimaient toute la gratitude que je ressentais à leur égard.
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CHEMIN VERS LA RÉSILIENCE // BAC NORD
FanficLes traumatismes, tels des tourments insurmontables, nous entraînent dans les abysses de l'âme, nous plongeant dans des abîmes de douleur et de désespoir. Mais au sein de cette chute vertigineuse, des rencontres inattendues se révèlent être des pha...