CHEMIN VERS LA RÉSILIENCE // BAC NORD

J'AI PRIS UNE DÉCISION

Je prends une grande inspiration, rassemblant tout mon courage. « Antoine, il faut qu'on parle sérieusement. J'ai pris une décision. »

Il me regarde intensément, ses yeux cherchant des indices sur mon visage. « Vas-y, je t'écoute. »

Je laisse planer le suspense, observant son visage se tendre d'impatience. « Eh bien, » je commence, traînant volontairement, « j'ai beaucoup réfléchi... et... »

Il ne peut plus tenir, presque au bord de son siège. « Allez, dis-le-moi ! »

Je finis par éclater de rire devant son expression désespérée. « Ok, ok. Je veux le garder. »

Antoine reste figé une seconde, le temps que l'information atteigne son cerveau. Puis, soudainement, il saute de joie comme jamais auparavant. « C'est tarpin bien ! » crie-t-il, le visage rayonnant de bonheur.

Je ne peux m'empêcher de rire en voyant son enthousiasme débordant. Il danse presque sur place, ses bras en l'air, un grand sourire illuminant son visage.

« T'imagines ? Je vais être daron ! » dit-il en riant, les yeux brillants.

Je me fonds dans ses bras, ressentant son bonheur contagieux. « Oui, tu vas être papa.»

Nous restons là, enlacés, savourant ce moment de pure joie et d'excitation pour notre avenir ensemble. Antoine ne cesse de me serrer, murmurant des mots doux et promettant de tout faire pour que nous soyons heureux.

Nous passons le reste de la soirée à parler de notre futur, à imaginer notre vie avec ce petit être qui grandit en moi. Antoine est aux anges, partageant ses idées sur la manière dont nous allons préparer notre appartement, comment il va s'assurer que nous ayons tout ce dont nous avons besoin.

La nuit, alors que nous nous couchons, il pose une main sur mon ventre, déjà protecteur. « J'ai tellement hâte de rencontrer notre bébé, » dit-il doucement.

Je souris, me sentant plus sereine que jamais. « Moi aussi.»

« Attends, on va regarder des tutos pour jeunes parents, » dit-il en lançant YouTube sur la télévision.

Je ne peux m'empêcher d'exploser de rire. « T'es sérieux ? » dis-je, morte de rire.

Antoine me regarde, visiblement vexé. « Qu'est-ce que t'as ? Pourquoi tu rigoles ? »

« Des tutos, Antoine ? Sérieusement ? »

Il fronce les sourcils, pas prêt à abandonner son idée. « T'as une meilleure idée peut-être ? »

« Fais comme tu veux, » dis-je en continuant de rire, essayant de me calmer.

Il met en marche la vidéo d'un couple de jeunes parents expliquant les bases des soins pour bébé. Nous nous installons confortablement sur le canapé, et je pose ma tête sur son épaule, toujours amusée par son initiative.

Les premières minutes de la vidéo sont un mélange d'explications et de démonstrations pratiques. Le couple à l'écran parle de l'importance de choisir le bon type de couche, de la manière de les changer correctement, et de comment apaiser un bébé qui pleure.

Antoine est très concentré, absorbant chaque information. Je le regarde, attendrie par son sérieux. « Tu prends des notes ? » lui demandai-je en plaisantant.

Il me jette un coup d'œil, un sourire en coin. « Peut-être bien, » répond-il en haussant les épaules.

Je me cale un peu plus contre lui, appréciant cette scène surréaliste. « C'est quand même drôle, » dis-je en souriant.

« Moi j'la trouve tarpin bien la vidéo.» réplique-t-il en gloussant.

Nous continuons à regarder les vidéos, apprenant des astuces sur l'allaitement, les routines de sommeil, et comment préparer une chambre de bébé de manière sécuritaire. Chaque nouvelle information nous rapproche un peu plus de notre future réalité de parents.

Antoine se lève et attrape une feuille de papier et un stylo. « Qu'est-ce que tu fais ? » lui demandai-je curieuse.

« Je vais faire une liste des choses qu'on doit acheter pour le bébé, » dit-il en souriant.

Je ris doucement. « T'es au courant qu'il va pas sortir maintenant. »

« Arrête de niquer mon délire, » me dit-il, visiblement contrarié. Je sens son stress monter alors qu'il pose une multitude de questions. « Imagine, on s'en occupe mal et il lui arrive un truc, » dit-il, presque paniqué.

Je roule des yeux. « Mais n'importe quoi, on va apprendre au fur et à mesure, on est pas débiles. »

Mais mes paroles ne semblent pas le rassurer. Il reste tendu, les yeux fixés sur l'écran de la télévision.

« Bon, allez, tais-toi et remets ta vieille vidéo, » lui dis-je en riant, espérant détendre l'atmosphère.

« Ah, tu veux jouer à ça ? » me dit-il, avec un sourire espiègle, avant de se jeter sur moi pour me faire des chatouilles.

Je ris aux éclats, essayant de me débattre tout en le suppliant d'arrêter. Finalement, il cède et je reprends mon souffle, encore secouée par les rires. « Tu sais que t'es insupportable, » dis-je entre deux respirations haletantes.

Il me lance un regard faussement innocent. « Moi ? Jamais. »