Chapitre 4 - Summer

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Comme chaque jour depuis que je l'ai surpris enfoncé dans ma cousine, David m'attend devant la porte de mon appartement quand je rentre du travail.

— Summer, tu ne peux pas m'ignorer éternellement.

— Pourtant j'y arrive très bien depuis 10 jours, je lui fais remarquer en ouvrant ma porte sans même le regarder.

— Laisse moi au moins t'expliquer, plaide t il.

Un soupir las m'échappe et je me tourne pour lui faire face. 

— C'est fou que je sois obligée de te mettre à la porte pour avoir la chance de te voir à une heure descente le soir, je raille.

— On pourrait en parler, non? Les écarts ça arrive à tout le monde...

— Tu veux parler de quoi? De la position préférée de ma cousine, ou peut être du nombre d'orgasmes que tu lui as donné ou du nombre de fois où tu as salis mes putains de draps! Ma cousine, David! De toutes les traînées qu'il y a sur Terre il a fallu que tu choisisses ma COUSINE!!!! 

— Ma puce... j'ai pas fait exprès, c'était juste...

— Tu n'as pas fait exprès? je m'emporte avec un rire de dément. Tu es en train de me dire que tu t'es malencontreusement retrouvé nu chez moi et que tu t'es enfoncé dans le cul de Samantha par inadvertance et DANS MON LIT! Tu es magique ma parole! 

—  Tu n'étais pas très dispo les derniers temps alors forcément...

Je reste bouché bée face à sa réflexion des plus déplacée. 

— J'aurais été plus dispo si tu passais moins de temps avec elle! Ca dure depuis combien de temps? Non, tu sais quoi laisse tomber, je ne veux même pas savoir! Allez, dégage, je conclus notre échange. La prochaine fois que je te vois devant chez moi, j'appelle la Police. Et cesse de m'appeler ou je porte plainte pour harcèlement.  

Dans la foulée, je lui claque la porte au nez et appelle Laurie. Je ne prends même pas le temps de me changer et la retrouve dans un bar en ville. Je prends un bus pour y aller, il y a peu de chance que je rentre sobre de cette escapade. Les images qui défilent sous mes yeux depuis 10 jours me donnent la nausée, il faut que je les noie pour les rendre floues ou je vais devenir folle. Je le suis peut être déjà, remarquez.  

Mon amie m'attend sur le trottoir et grimace en voyant ma tenue. Je me moque de ce que les gens vont penser de moi, je suis cocue, humiliée, stupide ou sale, peut être un peu tout ça en même temps, alors le fait de sentir le poisson est le cadet de mes soucis à l'heure actuelle. Et puis la menthe des mojitos couvrira bien l'odeur de sardine, non?

— Pas de commentaire, je râle avant même qu'elle n'ouvre la bouche.

D'un pas assuré, je fonce vers le barman et commande 3 mojitos.

— Euh... 3? me demande Laurie.

— Toi, moi et ma honte, j'explique en tendant ma carte bancaire.

— C'est lui qui devrait avoir honte, pas toi. C'est lui le porc! 

— Oui, enfin j'ai été assez stupide pour lui donner ma bénédiction à chaque fois qu'il allait chez Samantha pour lui rendre un service! Comment j'ai pu être aussi conne?! 

— Arrête Summer! Ce n'est pas ta faute. C'est normal d'avoir confiance en la personne qu'on aime, sinon on devient dingue. Et puis, Samantha, je ne sais même pas quoi te dire. Je ne comprends pas comment elle a pu faire une chose pareille!! Elle n'arrête pas de m'appeler pour s'expliquer.

— David m'a dit qu'il n'avait pas fait exprès... 

Je croise le regard émeraude de mon amie et éclate de rire face au ridicule de la situation. On lève nos verres à toutes les victimes des connards de cette Terre. Les cocktails s'enchaînent, enfin c'est surtout moi qui les enchaine... Laurie me jette des regards critiques à chaque nouvelle commande mais je m'en moque. Ce soir, je vais tout oublier et demain ... on verra demain! 

James débarque avec son groupe d'amis et je grimace en voyant Steven. Ce dernier pince les lèvres pour ne pas rire alors que je le fusille du regard. 

— Sexy ta tenue Blondinette, raille t il.

— C'est de ta faute, tout ça, je l'engueule, mon index menaçant sur son torse bien trop musclé.

—  Qu'est ce qui est de ma faute? L'odeur de poisson ou les tâches de bave sur ta jolie robe?

Je regarde mon pantalon de travail qui est effectivement couvert de bave, comme à chaque fois que je m'occupe de Ronan. Ce phoque m'aime tellement qu'il ne peut s'empêcher de venir téter mes poches.

— T'as tout gâcher, j'articule avec difficulté.

Pourquoi il y a 2 Steven tout à coup? Déjà un c'était agaçant, mais alors 2..!!!

— Ahhh tu as enfin compris que ton mec était le dernier des abrutis, comprend il.

— Connard! 

— Ravi de t'avoir ouvert les yeux. Tout le plaisir était pour moi.

Un haut le cœur me secoue l'estomac et je vomis sur ses chaussures. Je ne pouvais pas espérer mieux comme réplique! Tout le monde autour de nous s'écarte alors qu'il attend patiemment que je termine de renvoyer chacun des cocktails que j'ai avalé. 

Je ne me souviens même pas de la fin de la soirée quand je rouvre les yeux le lendemain matin. Laurie est restée avec moi et porte ce regard de pitié qui m'insupporte. Je grogne des mots incompréhensibles en tentant de rejoindre ma salle de bain. Tous mes gestes sont terriblement ralentis comme si le poids du monde pesait sur mes épaules. 

— Tu comptes faire quoi?, finit par me demander mon amie qui ne sait plus quoi faire pour m'aider.

— Me faire dépister et prier. Si j'ai choppé une saloperie à cause d'eux, je te jure que j'engage un tueur à gage, je marmonne.

— Je t'aiderai à creuser leurs tombes, me promet elle.  

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