Chapitre 16 - Summer

153 19 5
                                    

Des heures que je bloque devant mon dressing quand la porte d'entrée s'ouvre enfin. Laurie court jusqu'à ma chambre essoufflée et se fige en voyant le tas de vêtements qui jonche le sol.

— C'était sa ton urgence hyper urgente?, s'énerve t elle. 

— Tout ça c'est de ta faute, je râle à mon tour. Si tu ne m'avais pas présenté James ...

— Tu serais toujours avec David et cocue, conclut elle.

— Ouais, je l'ai pas volé celle là... Bon, c'était peut être pas si urgent que ça mais j'ai besoin d'aide. Je mets quoi dans ma valise, moi? Je sais même pas pourquoi j'ai dit oui, je geins en m'affalant sur mon lit. 

Ma tête rencontre ma couette alors que je me laisse tomber, complétement épuisée par tous ses codes de relations sociales ridicules.

— Allez debout, souffle t elle en tirant mon bras. Tu prends tout ce qui est sexy et facile à enlever.

— Hein? Mais je ne veux pas me faire culbuter moi, je m'indigne.

— C'est ça, à d'autre tu veux?! Moi aussi je bavais comme ça devant James à chaque fois que je voyais ses épaules et son torse et ..

— Et tu baves encore, je marmonne.

— En même temps, il est tellement seeexxxxyyyyyyy, roucoule t elle.

— Ouais c'est vrai, je réponds rêveuse.

— Euh tu parles de Steven là pas de mon James, hein?

— Evidemment, enfin! 

— Oh et n'oublie pas de prendre un maillot de bain. Pour le sauna et le hammam. On va trop s'amuser, s'extasie t elle en sautillant surexcitée. Bon, je dois y retourner, à plus. 

Elle embrasse ma joue avant de filer comme un courant d'air. Je n'ai plus qu'à remplir ma valise de truc facile à enlever. N'importe quoi! Des jean's avec des boutons dignes des serrures sécurisées d'Alcatraz, ça c'est une valeur sûre au moins! Non mais! 

Serrée comme une sardine à l'arrière de la voiture de James entre Laurie et Boris, j'écoute mon amie me raconter ses anecdotes de travail. Distraite et peu attentive, je ne remarque pas tout de suite qu'elle a changé de sujet principal.

— Un jean's hein?, ricane t elle. Toute façon peu importe, on sait tous que ce qui va se passer au sous sol reste au sous sol. On prend le jacuzzi, je te laisse le Hammam.

— Tu es au courant que tout le monde t'entend là, n'est ce pas?

Steven ne dit rien mais à ses lèvres pincées je sais très bien qu'il a tout entendu. A la limite d'entrer en combustion spontanée, Boris en rajoute une couche.

— Il va se passer quoi dans le Hammam?

Mon Dieu, sortez moi de là. James pouffe alors que Laurie lui répond sans gêne.

— Des trucs de grandes personnes mon chou.

— Mais z'ai 26 ans moi, ze suis une grande personne, hein dit c'est vrai?

— Evidemment, ricane Steven. 

— Bien sûr, je suis bête, s'exclame Laurie.

— Oui, ze trouve aussi parfois, réplique Boris sur le ton de la conversation. 

Tout le monde éclate de rire. Laurie vexée n'ouvre plus la bouche du trajet. J'en profite pour chanter avec Boris. Mes mains absolument pas coordonnées se mélangent à nouveau sur la chanson que Steven à inventer, Boris se moque de moi alors que son frère nous jette des regards plein de tendresse dans le rétroviseur. 

Une fois à l'hôtel, nous prenons possession de nos chambres. C'est Laurie qui s'est occupée de réserver la mienne et oh quelle coïncidence, j'ai celle face à Steven et Boris, alors qu'elle s'éloigne hilare à l'autre bout du couloir, au bras d'un James tout aussi diabolique.

— C'est elle qui a fait la réservation, je me justifie face à la moue amusée de Steven.

— Ah oui? J'aurais parié sur James, c'est marrant, réplique t il avec un clin d'œil.

— C'est chouette, tu es zuste à côté, comme ça on pourra tous aller au Hammam.

— Oh mon Dieu quel horreur, je geins. 

— Quoi? Ze peux pas venir avec vous?, demande t il tout triste.

—  Bien sûr que tu vas venir avec nous, chéri. Même que ça va être encore plus drôle que dans la voiture, je le rassure.

— Ca dépend si tu chantes... ricane Steven.

— Eh!, je m'indigne. On ne se moque pas ingrat! 

Une fois dans ma chambre, je souffle une seconde sur mon lit terriblement confortable. C'est vrai qu'il est génial c'est hôtel. La chambre est spacieuse, le lit gigantesque et ... Oh mon Dieu, la salle de bain est grandiose. Un bain à remous dans l'angle, face à une douche à l'italienne pouvant accueillir 4 personnes au moins. Je sens que ce séjour va être génialissime. Et je compte bien en profiter, en commençant par le bain à remous. 

Après mettre prélassée dans les bulles de mon bain, je rejoints les autres au restaurant de l'hôtel. Karl s'est installé avec nous, tandis qu'Harry a préféré se faire discret. Les discussions vont bon train, on mange, on boit, on rigole. Boris aussi passe un bon moment même si parfois les éclats de rire de l'assemblée le font sursauter et le mettent mal à l'aise, dans l'ensemble je le trouve détendu. Quand le serveur nous apporte la viande, Steven est en pleine discussion avec James, ils se disputent au sujet du record du monde 200m papillon. Chacun ayant son avis sur le meilleur temps à ce jour. Boris prend ses couverts, mais comme un enfant de 8-9 ans le ferait. Son couteau ripe à plusieurs reprises.

— Je peux?, je lui murmure pour ne pas le mettre mal à l'aise devant les autres.

Je le vois bien regarder à droite et à gauche pour être sur que personne ne le regarde. Il hoche la tête en baissant les yeux. Je pose mon assiette devant lui et coupe sa viande devant moi. Personne ne prête attention à nous et il m'offre un sourire qui vaut tout l'or du monde lorsque j'intervertis nos plats. Je lui lance un clin d'œil avant d'attaquer ma fourchette. 

Ocean of LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant