Chapitre 15 - Steven

134 20 14
                                    

Je me retrouve dans les vestiaires avec James après notre entrainement.

— Quand est ce que tu comptes attaquer?

Je me tourne vers lui et lève les mains sans comprendre.

— Attaquer quoi?

— Summer, enfin! 

— Tu ne vas pas t'y mettre aussi, je râle. Boris me demande 50 fois par jour si je suis amoureux et si elle va revenir à la maison. 

— Il a raison! Si tu te bouges pas, elle va te passer sous le nez.

— Elle vient tout juste de se séparer de son mec, je lui rappelle. On peut peut être la laisser respirer aussi, non?

— Non! Elle l'aimait pas son trader.

— Il était pas dans l'immobilier?

— On s'en fout, il portait un costard de merde toute façon, tranche t il. Si tu ne l'invites pas à la compet' de ce weekend, je te jure que je vais te le faire payer, me menace t il avec son doigt.

— Et tu comptes faire quoi, hein? Me la piquer peut être, je me marre.

— Arrête un peu de t'inquiéter pour son petit cœur et occupe toi de son joli cul, trouillard!

— Joli cul? Vraiment? Laurie sera ravie d'apprendre ce que tu penses du cul de sa meilleure amie, je lance avec un regard appuyé.

— Elle et moi c'est une évidence, tu ne pourras pas foutre la merde .... bon, tu pourrais peut être mais on s'en fout aussi là. Tu ne vas pas me dire qu'elle te fiche la trouille quand même?

 — Et tu veux que je lui dise quoi? Ca te dirait de partager une chambre avec moi et mon petit frère handicapé?, je raille avec une grimace.

— Ah c'est ça le problème en faite. Tu as peur qu'elle ait flashé sur Boris plutôt que toi, hein, avoue.

— Oh, c'est pas vrai!.., je geins en l'abandonnant au milieu des vestiaires. 

Je l'entends trottiner derrière moi pour me rattraper. Au sourire qui s'élargit sur sa tête d'imbécile, je sens l'embuscade arriver. Mes yeux se plissent et je tente de lui faire avouer ses crimes en vain, jusqu'à ce que les filles apparaissent comme par enchantement. Laurie et Summer nous saluent. La première se pend au cou de James alors que la seconde se dandine d'un pied sur l'autre. Pas beaucoup plus à l'aise qu'elle, je me racle la gorge pour me donner contenance, ce qui ne marche absolument pas soyons clairs. James me fait de grands gestes dans le dos de Laurie, ce qui finit par attirer l'attention de Summer qui hausse les sourcils. Je soupire quand Harry me bouscule l'épaule en sortant. Summer le dévisage une seconde puis reporte son attention sur moi.

— C'est vrai qu'il ressemble à un détraqueur maintenant, pouffe t elle.

Je ne peux m'empêcher de sourire face à sa réaction. Harry nous jette un regard noir, enfin j'imagine, derrière les deux coquards qui ornent son visage. 

— Il voit encore quelque chose dans l'eau?, me demande t elle en faisant mine de s'inquiéter.

— Il n'a jamais vu un podium, pas besoin qu'il voit sous l'eau Blondinette. 

— Ca tombe bien que tu sois là Summer, hein Steven?, intervient James.

Mes narines frémissent alors que je serre mes mâchoires pour éviter de lui péter les dents. Il fait jouer ses sourcils avec un sourire diabolique.

— Pourquoi ça? demande t elle amusée par nos enfantillages.

— Tu veux venir aux régionales ce weekend, je marmonne en fixant mes pieds.

Sa réponse ne vient pas et j'ai l'impression d'être à nouveau face à Louise Felsh qui avait refusé d'être ma valentine à la maternelle. James ricane en s'éloignant avec Laurie, saleté de lâcheur.

— Tu veux que je vienne à ta compétition? Genre pour jouer les pompom girls ou juste parce que tu n'as trouvé personne pour te tenir compagnie la nuit? Non parce que je ne suis pas ....

Son débit de parole est impressionnant et je préfère la couper alors qu'elle semble paniquer un peu plus à chaque mot qui franchit ses lèvres.

— Boris me tient déjà compagnie la nuit et je n'ai pas non plus besoin d'une pompom girl au bord du bassin. C'est juste ... ça pourrait être sympa, je hausse les épaules. Les hôtels sont toujours cool, il y a piscine et SPA, c'est tranquille. 

— Boris sera là?

— Bien sûr. Il ne peut pas rester tout seul pendant 48 heures. Il a beau être autonome à 80% il y a quand même des choses pour lesquels il a besoin d'être supervisé. Par exemple, il ne peut pas cuisiner. Sa motricité fine n'est pas assez développée, il pourrait se couper ou se brûler et aussi ..

— Tu n'as pas besoin de te justifier, tu sais? Je voulais juste savoir si j'aurais de la compagnie sur le banc pendant que tu joues les petits poissons.  

Je me sens con tout à coup. Je ne sais pas pourquoi je lui ai dit tout ça. Sa question était simple et une réponse monosyllabique aurait suffit. 

— Ca me ferait plaisir de venir. Vous partez quand?

Son sourire me fait oublier une seconde comment je m'appelle. Il ne fait que s'agrandir en ne voyant pas la réponse arriver et je dois me mettre une gifle mentale pour me réveiller.

— Vendredi après midi, je finis par lâcher dans un souffle.

Sur le retour, James ne cesse de me charrier et tente par tous les moyens de savoir ce qu'on s'est dit. Je ne lui décroche pas un mot, même si ça venue ne restera pas un secret bien longtemps. Laurie s'empressera de le lui dire dès que Summer le lui aura appris. Mais le voir incertain de la réussite de son plan diabolique m'amuse beaucoup. 

Ocean of LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant