𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟐 : 𝐄𝐭𝐨𝐢𝐥𝐞 𝐞𝐧 𝐩𝐚𝐩𝐢𝐞𝐫

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I've got my eyes on you.
- Lana Del Rey

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Harvard, Cambridge.

23h34.

Awen.

— Donne moi cette bouteille, dis-je calmement à Sky qui buvait sans s'arrêter.

— Sinon quoi ? Il demanda d'une voix rauque.
Il est défoncé.

— Sinon d'ici quelques minutes tu vas t'évanouir, répondis-je en levant les sourcils.
Je pris délicatement la bouteille, la main de Sky la lâchait doucement.

— Finis là, enfin si tu peux, dit Sky en regardant le plafond.
Il était assis sur le canapé.

Je m'assis sur la table tandis qu'il était perdu dans ses pensées. Je bus une gorgée d'alcool.
De toute façon qu'est-ce que j'ai d'autres à faire ?
Je suis là, seule avec un gars que je déteste, le soir de Noël.
C'est pathétique.

— Tu sais pour Kate... Dit Sky en brisant le silence qui régnait jusqu'ici. Je... Enfin... Il bégayait.

— Je m'en fiche, je le coupai avant de boire un autre gorgé.

T'es vraiment la meilleure menteuse du monde, dis une voix dans ma tête.
Tu étais en mode boudage y'a quelques minutes à cause de ça ! Me rappelait un autre voix.
Fermez. Vos. Bouches.

Il acquiesça puis sortit un paquet de cigarettes de sa poche accompagné d'un briquet. Il apporta une cigarette à sa bouche. Je le regardai faire en buvant.
À vrai dire j'avais envie de fumer.
La dernière cigarette que j'avais fumé remontait aux grandes vacances.
Quand j'étais encore à New York.
Quand tout le monde m'appelait Uranie.

Il leva les yeux vers moi et me balança le paquet. Il avait fait ce geste comme si je lui avais demandé à voix haute.
Il avait lu en moi, encore une fois.

Je rattrapai le paquet à une main. J'en sortis une cigarette et la mis dans ma bouche. Sky se leva, son briquet à la main.
Il se rapprocha de moi et mit le feux entre nous, la cigarette s'alluma après le contact avec le feu dû au rapprochement de ma tête.
Sky alluma aussi son joint au passage et se laissa tomber sur le canapé.

— Ça va puer la cigarette après, remarquai-je.

— Qui va le remarquer ? Il demanda en fixant le plafond. J'acquiesçai.
Nous étions seuls.

— Pourquoi tu restes ici ? Je demandai pour briser le silence.
Il continua à fixer le plafond puis recracha de la fumée grise. Il restait silencieux et j'abandonnai l'idée qu'il me réponde.
Pourquoi il le ferait ? On était pas amis.

— Parce que personne n'attend ma présence là-bas, il murmura en serrant la mâchoire.
Il parlait de sa famille ? Il vient d'où d'ailleurs ?
Pourquoi je me pose toutes ces questions ?

Et toi ? Il demanda.

— Tu as déjà la réponse à ta question, dis-je en levant les yeux au ciel.

— Toi aussi personne n'attend ta présence ?

— Au contraire, beaucoup de monde attend ma présence et c'est pour ça que je suis ici, dis-je en fixant le sol.

VERITAS |Harvard, love, murder and more|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant