Invisible III - Titus Snow

Humiliation

Titus sentit un petit tremblement, suivi d'une vive douleur à sa cheville, le ramenant brutalement à la réalité. Il n'était pas dans une cellule à faire son rapport à l'Imperator ; il était toujours avec les braconniers, prisonnier et blessé. Le rêve s'était dissipé, laissant place à une dure vérité. Des larmes de frustration coulèrent sur ses joues, mélange de douleur et de désespoir.

En regardant autour de lui, il remarqua que les braconniers avaient soigné sa cheville. La blessure était bandée avec des bandes rudimentaires mais efficaces. Peut-être qu'ils avaient besoin qu'il soit en assez bonne forme pour leurs futurs plans, ou peut-être simplement qu'ils ne voulaient pas qu'il meure trop vite.

La cave sombre et humide où il était retenu captif était silencieuse, seulement perturbée par les sons lointains de mouvements au-dessus de lui. Titus prit une profonde inspiration, essayant de calmer son esprit et de rassembler ses pensées. Il devait trouver un moyen de sortir d'ici, de retourner à Poudlard, à sa mission et à l'Imperator.

Des pas lourds se firent entendre, se rapprochant de la cage. Titus se prépara mentalement à l'affrontement, bien qu'il soit en position de faiblesse. La porte s'ouvrit avec un grincement, révélant l'un des braconniers, celui qui semblait être le chef.

— Bien dormi ? railla l'homme en entrant dans la cage. Tu as de la chance qu'on ait décidé de te garder en vie pour le moment. Mais ne t'attends pas à de la clémence.

Titus serra les dents, refusant de montrer la moindre peur. Ses pensées allaient à l'Imperator et à la mission qui l'attendait.

— Tu vois, on a besoin de toi en bon état pour ce qu'on a prévu, continua le braconnier, un sourire cruel aux lèvres. Mais ça ne veut pas dire que tu vas t'en tirer facilement.

Titus resta silencieux, les yeux fixés sur l'homme. Le braconnier se pencha vers lui, attrapant son menton d'une main ferme.

— T'as une belle gueule, en plus... On va d'abord récupérer un peu de peau...

Titus eut un frisson. L'homme sortit un couteau, sa lame brillant faiblement à la lueur des torches.

— Ne t'inquiète pas, ça ne prendra qu'un instant, ajouta-t-il avec une fausse douceur. Tu seras un peu moins beau, mais tu survivras.

Titus ferma les yeux un instant, cherchant du réconfort dans les souvenirs de son entraînement. Il savait que montrer de la peur ou de la douleur ne ferait qu'encourager ses tortionnaires.

L'homme approcha la lame de la peau de la jambe de Titus, commençant à découper lentement. La douleur était intense, brûlante, mais Titus serra les dents, refusant de crier.

— Voilà, c'est fait, dit le braconnier en plaçant la peau découpée dans un petit flacon. Maintenant, repose-toi. On aura besoin de toi encore.

Titus ferma un peu les yeux. Il sentait un manque. La potion qu'il prenait habituellement était aussi une drogue, surtout depuis que l'Imperator avait changé les doses. Titus se mit dans un coin de la cage, grelottant. Il avait mal à l'estomac, une douleur sourde et lancinante qui s'ajoutait à toutes les autres. Ses mains tremblaient, et il sentait la sueur froide couler le long de son front. Le manque était insupportable, rongeant son esprit et son corps avec une intensité brutale.

Il ferma les yeux, essayant de se concentrer sur autre chose, mais chaque pensée revenait inévitablement à la potion, à la sensation de soulagement qu'elle lui apportait. Le besoin était comme un feu dévorant, brûlant tout sur son passage, laissant Titus vidé et désespéré.

Des larmes de douleur et de frustration coulèrent sur ses joues alors qu'il se recroquevillait encore plus dans le coin de la cage, tentant de trouver une position qui atténuerait au moins une partie de son inconfort. Ses souvenirs de la vie à Poudlard, des moments de paix sous le rosier, semblaient lointains et irréels, comme appartenant à une autre personne.