Un doigt en aide

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Les couloirs de Poudlard résonnaient des rires et des exclamations des élèves, tous impatients de rentrer chez eux pour les vacances de Yule. Des valises traînaient, des écharpes étaient négligemment jetées sur des épaules, et les adieux temporaires se faisaient avec enthousiasme. Partout, l'air était empreint d'une joie festive, sauf autour de Titus Snow.

Lorsque le nom de Titus fut appelé pour monter dans le carrosse qui le ramènerait au palais de l'Imperator, un silence gêné tomba brièvement sur ceux qui se tenaient près de lui. Ses camarades, bien qu'enclins à la commisération ou à la curiosité tout au long du trimestre, semblaient à présent absorbés par leurs propres retrouvailles familiales imminentes. Titus, son sac à peine rempli, avança vers le carrosse avec une réticence visible.

Le voyage vers le palais fut silencieux et solitaire. Le paysage hivernal défilait, chaque flocon de neige qui tombait semblant marquer le comptage du temps restant avant son inévitable confrontation avec son père. Titus regardait par la fenêtre, son esprit tourmenté par les événements des derniers mois à Poudlard, où il avait goûté, bien que subtilement, à une forme de liberté et à une gentillesse qu'il n'avait jamais connues au palais.

À son arrivée, le palais était somptueusement décoré pour Yule, les guirlandes lumineuses et les ornements scintillants masquant à peine la froideur sous-jacente de la demeure. L'Imperator l'accueillit avec un sourire calculé, ses yeux scrutant son fils pour détecter tout signe de faiblesse ou de désobéissance. Titus savait que chaque geste, chaque mot qu'il avait échangé à Poudlard serait examiné et jugé.

— J'espère que tu as utilisé ton temps à Poudlard pour renforcer ta discipline et ton engagement envers nos idéaux, Titus, dit l'Imperator, sa voix trahissant à peine l'intérêt paternel. Les vacances seront un moment pour réfléchir à tes progrès et aux améliorations nécessaires.

Il rejoignit sa « chambre », silencieux. Ses habitudes semblaient revenir toutes seules.

Titus se tenait devant l'imposante structure métallique de son sarcophage, l'objet même qui avait façonné tant de ses nuits en une routine de confinement et de contrôle. Il hésita un moment, son regard fixé sur le métal froid qui semblait presque pulser avec une sinistre promesse de douleur et d'obéissance. C'était plus qu'un lit pour lui; c'était une chaîne, une cage qui le liait à son père, l'Imperator, et à tout ce que cet homme représentait.

Il n'eut pas longtemps à contempler cette pensée avant que l'Imperator ne le rejoigne. L'homme grand et imposant, toujours drapé dans ses robes sombres de pouvoir, scrutait son fils avec une intensité qui aurait fait frémir quiconque moins habitué à son regard.

— Titus, dit-il d'une voix qui balançait entre la déception et le reproche, à Poudlard, tu as dévié à plusieurs reprises des directives que je t'avais données. Tu as oublié, ne serait-ce qu'un instant, qui tu es et ce que tu représentes pour notre famille.

L'Imperator s'avança, sa main se levant pour effleurer la surface froide du sarcophage. Ses mots étaient mesurés, mais chaque syllabe portait le poids de menaces à peine voilées.

— Ce sarcophage est plus qu'un lit, Titus. C'est un rappel de ton devoir, de ton héritage. Il est là pour t'assurer que tu ne dévieras plus jamais. Chaque hésitation, chaque faux pas que tu commets... tout est ressenti ici, à travers ces runes qui ne pardonnent pas.

Titus baissa les yeux, sentant la familiarité de la peur serpenter le long de sa colonne vertébrale. Les souvenirs des douleurs passées, chaque fois que les runes s'activaient pour punir une quelconque déviation de comportement, inondaient son esprit.

— Je me souviendrai, père, murmura-t-il, sa voix brisant à peine le silence oppressant qui s'était installé entre eux.

L'Imperator inclina la tête, scrutant son fils avec une froideur calculatrice.

Invisible III - Titus SnowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant