Invisible III - Titus Snow

L'Etreinte de l'Imperator

Le directeur Malfoy était inquiet sur l'état de santé d'un élève très particulier : Titus Snow.

— Professeur ! grogna l'infirmière. On ne fume pas dans une infirmerie !

Drago soupira en rangeant la cigarette. Il fixait le lit où dormait un adolescent en proie à un cauchemar. Titus était agité, ses sourcils froncés, ses mains serrant les draps comme s'il luttait contre des démons invisibles. Chaque gémissement étouffé faisait monter l'angoisse de Drago d'un cran.

Madame Losca, l'infirmière en chef de Poudlard, s'approcha du lit de Titus, une expression de profonde inquiétude sur le visage. Elle s'affaira à ajuster les couvertures et à vérifier les potions sur la table de chevet.

— Ses blessures sont sérieuses, mais ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus, dit-elle doucement. C'est son état mental. Ce qu'il a traversé... ça va prendre du temps.

Drago acquiesça, ses traits marqués par la fatigue et l'inquiétude. Il n'avait pas dormi depuis qu'il avait ramené Titus à Poudlard, chaque instant étant consacré à veiller sur lui et à tenter de comprendre ce qui s'était passé. Et le rapport sur certaines blessures du garçon lui avait failli un nouvel arrêt cardiaque. Il allait mourrir avant un âge vénérable, digne d'un directeur de Poudlard.

Il reprit machinalement une cigarette, et sursauta quand les portes de l'infirmerie s'ouvrit alors sur la silhouette droite et imposante de l'Imperator, suivi de ses Ombres. Quatre silhouettes qui rappelaient à Drago les Mangemorts qu'il avait côtoyé jeune, quand il quittait à peine l'adolescence.

— Tu fumes, Malfoy ? S'étonna l'Imperator en s'approchant de son fils. Les autres n'étaient pas dans cet état ?

— Il... on lui a prit de sa peau à son bras, murmura Mme Losca. Et... il... il a été... v... abusé...

L'Imperator eut un léger frisson, une minuscule faille. Il inspira puis caressa les cheveux humides de sueur de Titus. En plus de souffrir à cause de son aventure, le manque de la potion était sûrement une cause à son état pitoyable.

L'Imperator caressait avec une étrange tendresse les cheveux de Titus. Il fit un mouvement de tête et alors les Ombres se mirent en mouvement.

— Qu'est-ce que vous faites !? s'exclama l'infirmière.

Drago observa, choqué, les « créatures » de l'Imperator soulever le malade.

— Il aura de meilleurs soins au palais, expliqua l'Imperator d'un ton qui n'admettait aucune objection.

— Il est en état critique, protesta Madame Losca, tentant de s'interposer. Le déplacer pourrait aggraver ses blessures.

L'Imperator lui jeta un regard glacé qui la fit reculer.

— Vous n'avez pas à vous inquiéter, nous avons des moyens que vous ne pouvez même pas imaginer.

Drago serra les poings, sentant la colère monter en lui. Il savait que s'opposer directement à l'Imperator serait futile et dangereux, mais l'idée de laisser Titus retourner dans cet enfer le révoltait.

— Imperator, avec tout le respect, il pourrait être en danger si on le déplace maintenant, tenta Drago.

L'Imperator se tourna vers lui, ses yeux perçants trahissant une lueur d'impatience.

— Je sais ce qui est le mieux pour mon fils, Malfoy. Ses soins seront de la plus haute priorité.

Drago resta silencieux, contraint de se plier à l'autorité de l'Imperator. Les Ombres portèrent Titus avec précaution, leur démarche synchronisée et silencieuse, comme des ombres vivantes.