Invisible III - Titus Snow

Des alliés dans l'ombre de Poudlard

À Poudlard, les premiers jours de septembre étaient marqués par une effervescence typique de la rentrée. Les couloirs résonnaient des rires et des conversations des élèves, tandis que les préparatifs de l'année scolaire s'orchestraient avec une précision habituelle. Cependant, pour Titus, cette rentrée était teintée d'une solennité qui contrastait fortement avec l'ambiance générale.

Deux nouveaux professeurs se joignaient au corps enseignant de l'école cette année, chacun apportant avec lui une aura de mystère et d'anticipation. Madame Borger, la nouvelle enseignante de runes, se distinguait par sa prestance tranquille et son regard perçant. Âgée d'au moins 65 ans, ses cheveux étaient soigneusement tressés en un chignon élégant, et ses yeux exprimaient une intelligence aiguisée par des années d'expérience. Malgré son apparence imposante, il émanait d'elle une gentillesse discrète, celle d'une personne qui avait beaucoup vécu et appris.

À ses côtés, se tenait Monsieur Rosier, le jeune et dynamique professeur de potions. Avec ses cheveux blonds dorés et ses yeux bleus vifs et scrutateurs, il imposait une présence qui oscillait entre charme et autorité. Sa jeunesse et son allure distinguée faisaient de lui un sujet de curiosité et d'admiration parmi les élèves, surtout chez les filles. Son enseignement promettait d'être à la fois innovant et exigeant, reflétant sa passion profonde pour la complexité de la potionnerie. C'était un Rosier après tout, un expert dans cette science.

Titus observait attentivement les nouveaux venus, son expression neutre, s' empêchant d'avoir une quelconque pensée. Il n'en avait pas le droit. Cet été encore, il avait été dans le sarcophage, recevant en continue les potions.

Alors que les élèves étaient guidés vers leurs premières classes, Titus sentait le poids de chaque regard des nouveaux professeurs sur lui, un poids lourd de secrets non dits et de révélations potentielles. Sous l'apparente routine de la rentrée, des courants sous-jacents de conspiration et de destinée commençaient à prendre forme, dessinant les contours d'une année qui serait tout sauf ordinaire.

Madame Borger, en particulier, semblait suivre des yeux Titus d'une manière presque protectrice, une étincelle de reconnaissance dissimulée derrière son professionnalisme. Pour Titus, chaque geste, chaque mot échangé entre les professeurs, portait une signification qui pourrait très bien déterminer non seulement le cours de son année mais aussi le chemin de sa propre destinée.

Titus observait attentivement Monsieur Rosier, intrigué par le charisme naturel du professeur. Quelque chose chez cet homme blond aux yeux bleus vifs suscitait en lui un mélange de fascination et de malaise, une sensation que quelque chose d'important se trouvait juste hors de portée de sa compréhension. Narcisse Rosier, avec son approche décontractée et provocatrice de la potionnerie, semblait connaître des secrets profonds, des secrets qui résonnaient étrangement avec les sensations inexplicables que Titus ressentait parfois dans ses propres études.

Titus, guidé par les directives strictes de son père, avait passé d'innombrables heures à parcourir les grimoires anciens et les textes interdits, chaque page tournée un pas de plus dans un monde de puissance et de danger. Cependant, jamais l'Imperator ne lui avait parlé des Rosier ou de leur héritage mystérieux. La famille de sa mère, Adonia Rosier, restait une ombre dans les récits de son père, jamais entièrement révélée ou expliquée.

— Comme vous le verrez, l'art des potions est souvent une affaire de lignée et d'héritage, disait Narcisse Rosier en distribuant les ingrédients pour leur première préparation pratique. Certains d'entre vous pourraient découvrir qu'ils ont une affinité naturelle pour certains aspects de cette science complexe, peut-être même enracinée dans votre sang.

Cette mention d'héritage fit frissonner Titus. Était-il possible que ses talents en potionnerie, qu'il avait toujours sentis intuitifs, soient un héritage de la famille Rosier ? L'idée le tourmentait et l'excitait à la fois, un puzzle dont il ne possédait pas encore toutes les pièces.