L'hiver venu, Renart eut froid. Renart eut si froid que son pelage vira au gris sur le flanc de ses pattes. L'idée lui vint alors de voyager dans les contrées du sud pour se confectionner un manteau sans subir en même temps les méfaits de l'hiver. Lorsqu'il parvint aux terres africaines, les couleurs ocres de la nature l'enivrèrent de leur parfum. Il revit ses exigences à la hausse car, en plus de se fabriquer un manteau, il voulut que celui-ci soit joli afin qu'à chacune de ses utilisations, il lui rappela les douceurs de son voyage.
Six jours durant, il sillonna la savane à la recherche du précieux animal à sa convenance, de l'animal au pelage suffisamment élégant pour lui permettre de s'habiller aux mœurs de l'époque. Au terme du sixième jour, il se mit à interroger les herbes du sol :
« Vous les plantes du sol, savez-vous où je pourrai trouver quelqu'animal au pelage séduisant ?
— Hélas ! d'animaux nous n'apercevons que les insectes. Vous autres les mammifères, vous passez votre temps à nous piétiner. »
Alors Renart se mit à questionner les arbres :
« Hélas ! d'animaux nous n'apercevons que les oiseaux qui viennent se nicher dans nos branches. Il y a certes Madame la Girafe qui n'a pas à rougir de son pelage, mais elle se déplace trop rapidement pour vous autres canidés.
— J'en fais mon affaire. » répondit simplement le goupil.
Il partit alors à la recherche dudit animal au travers des terres africaines. Il finit par déboucher sur une clairière au milieu de laquelle trônaient quatre arbres atypiques. Ils étaient effectivement recouverts de velours et tachetés de marron. Renart s'approcha pour évaluer la hauteur de telles singularités mais, élevant la tête, ô combien fut-il surpris d'apercevoir le visage de l'animal qu'il recherchait. Car voici qu'il se tenait aux pieds de la girafe, et celle-ci n'en était pas moins surprise. Recouvrant ses esprits, il la salua :
« Bien le bonjour Madame la Girafe ! Que vous êtes grande ! Combien cela doit vous coûter de vous nourrir chaque jour ! Je connais un endroit où le feuillage est abondant toute l'année. Si vous y consentez, je peux vous y conduire. En contrepartie, il me plairait de recevoir le magnifique pendentif que vous portez autour du cou.
— C'est bien vrai mon cher Renart, lui répondit-elle. Les arbres se font rares et sont desséchés. Êtes-vous vraiment certain qu'il existe telle magnificence non loin d'ici ? Si tel est le cas, tenez ! Voici mon pendentif ! Il n'est qu'embarassant pour moi. Et maintenant, menez-moi en ce lieu.
— Tout de suite Madame ! Suivez-moi ! »
Et les voilà tous deux partis.
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Histoires de mon enfance
Short StoryAu XVIIe siècle, un jeune garçon se retrouve soudainement transporté au pays des contes. N'ayant d'autre perspective que de s'en échapper, il fait la rencontre de plusieurs êtres familiers qui acceptent de lui venir en aide. Mais ceux-ci lui font ég...