Au pays des contes - II

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En sortant du cabanon, le jeune garçon se retrouva nez à nez avec un nain de jardin. Il fut saisi d'une grande frayeur lorsqu'il l'aperçut se déplacer vers lui, mais plus grand frisson le traversa lorsqu'il l'entendit s'adresser à lui :

« Toi, tu n'es pas d'ici !

— Ça je puis vous l'assurer, affirma le jeune garçon. Je viens de me réveiller dans ce lieu qui m'est complètement inconnu.

— Au pays des contes, lui répondit-il simplement.

— Je vous demande pardon ? demanda le garçon qui ne l'avait visiblement pas compris.

— Le pays des contes, c'est ainsi que l'on nomme ce lieu, précisa le nain.

— Où se situe-t-il ? s'enquit aussitôt de demander l'enfant.

— Nul ne le sait vraiment, car tout ce qui va et vient ici résulte uniquement de votre imagination. »

L'enfant laissa échapper un cri de surprise. Si invraisemblables qu'eussent pu paraître les explications du nain, les intuitions du jeune garçon ne semblaient pourtant pas les démentir. Aussi, il l'interrogea sur la manière de retourner aux siens : « Je n'en ai pas idée, avoua le nain, mais le roi le sait certainement. Allez au palais pour y trouver conseil. »

Et sans plus tarder, le garçon se mit en route. Il traversait plaines et champs en direction du château lorsqu'il eut la désagréable sensation d'être épié. Il se retourna pour vérifier s'il n'était pas suivi. Lequel des deux fut le plus surpris, nous ne saurions le dire. Ce que l'on sait néanmoins c'est que le jeune garçon tout comme la jeune fille sursautèrent. Cette dernière arborait une large cape rouge assortie aux couleurs de son chaperon. Elle portait également dans ses bras un modeste panier d'osier recouvert d'un fin napperon. Alors, sans la moindre politesse, il l'interrogea :

« Où vous rendez-vous ?

— Je vais chez ma grand-mère. Je lui apporte une galette et un petit pot de beurre, lui répondit-elle en désignant son panier.

— Demeure-t-elle loin ?

— Oh oui, lui dit-elle, c'est par delà le moulin que l'on voit tout là-bas.

— Et bien je m'en irai avec vous, dit le garçon.

— Où vous mènera pareil chemin ? demanda la jeune fille.

— Au château pardi ! s'exclama-t-il.

— Vous feriez mieux de couper à travers la forêt, lui conseilla-t-elle. La route est plus courte et d'autant moins rude. »

Après l'avoir remerciée, le jeune garçon s'enfonça dans la forêt. Il s'y perdit rapidement mais après plusieurs heures d'errance, il aperçut la demeure de quelque forestier trôner au milieu d'une clairière. N'ayant d'autre choix que d'aller à la rencontre de ses habitants, il s'approcha de la maison.

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