L'ivresse des sentiments [Clexa]

Chapitre 5

"Clarke Griffin."

Déjà agacé par les évènements qui vont suivre, la jeune femme se lève du siège où elle attendait patiemment son tour. Elle aurait voulu que son nom ne soit jamais prononcé mais, bizarrement, il n'y a que dans les films que des noms oubliés. Serrant la lanière de son sac à dos pour se donner du courage, elle entre dans la pièce, saluant la jeune femme qui l'accueille avec un sourire si niais. Si elle avait le choix, elle aurait déjà fait demi-tour.

"Bonjour Clarke, je suis le docteure Blake mais puisque nous allons être amenées à nous côtoyer, autant se tutoyer tu ne crois pas ? Moi c'est Octavia.

-Et que se passerait-il si je refusais ?"

La blonde sent que la professionnelle face à elle est décontenancée. Cela lui laisse le temps de pouvoir la détailler et ainsi, mieux la cerner. Ses longs cheveux bruns font ressortir ses yeux noisettes, tirant parfois sur le vert. Elle porte un sweat assez proche du corps dans lequel Clarke se sentirait bien trop à l'étroit. En revanche, elle ne peut que noter la justesse de ses goûts alors qu'elle porte une paires de baskets similaires aux siennes.

"Je dirais que tu ne mets pas toutes les chances de notre côté pour mieux te soigner.

-Je ne suis absolument pas malade. Je ne sais pas ce que Woods a bien pu vous raconter mais je pencherai sans mal pour un beau ramassis de connerie. Elle veut me faire virer et elle va y arriver."

Octavia constate que deux éléments viennent caractériser sa nouvelle patiente. La première, c'est qu'elle semble guider par la colère, et la seconde, c'est le déni dans lequel elle se complaît. Deux caractéristiques qui vont rendre le chemin de la guérison beaucoup plus périlleux.

Voyant que la blonde ne fera rien pour rendre l'heure de rendez-vous plus agréable, la médecin prend place dans l'un des fauteuils qui habillent la pièce, espérant que cela encourage le jeune femme à faire de même. En temps normal, elle commence à discuter et amorcer le premier contact, laissant son patient choisir l'endroit où il se sent assez à l'aise pour s'installer. Cependant, Griffin ne semble vraiment pas coopérative.

"Qu'est-ce qui vous dit qu'elle souhaite vous remercier ? Elle prend en charge mes frais d'honoraires, vous envoie à moi pour que vous puissiez être plus à l'aise dans votre vie et notamment au travail, et souhaite personnellement s'assurer de vos progrès. Est-ce là quelque chose de mal ?

-Elle fait ça parce qu'elle sait que les femmes de ménages, ça court pas les rues. Je ne suis qu'un cas pour lequel elle a eu pitié et souhaite ainsi se donner bonne conscience. Je pense que nous ferions mieux de nous arrêter là."

Repositionnant convenablement son sac, la blonde esquisse un pas vers la sortie, faisant aussitôt réagir sa praticienne qui se relève d'un bond. La laisser fuir, c'est perdre toute chance de pouvoir la garder près d'elle.

"Très bien, je vous laisse partir. Il faudra cependant passer par la secrétaire du cabinet pour prendre le prochain rendez-vous. Je pense d'ailleurs qu'il serait bon d'aborder votre alcoolisme ainsi que ses causes..

-Je ne suis pas alcoolique ! J'aime boire un verre pour me détendre mais je ne suis pas une accro !

-Alors dans ce cas, pouvez-vous me dire le nombre de verres que vous buvez dans votre journée ? Pouvez-vous rejoindre le lycée où vous travaillez avec la conscience tranquille ?"

Clarke pense alors au programme que lui réserve la proviseure Woods pour les semaines à venir. Si elle a réussi à jouer un moment à cache-cache, la visite surprise de sa supérieur à l'internat lui a prouvé que rien ni personne ne peut lui échapper.