Une soif de vengeance

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Lexie

La journée d'aujourd'hui m'avait semblé interminable. Même si la compagnie de Mya n'était pas désagréable, ma tête et toutes mes pensées étaient destinées à une seule personne : celui qui me ferait face après tant d'années où seul son visage dans mes cauchemars venait me hanter.

Je ne m'étais même pas rendu compte que Mya m'avait fait acheter tant de choses pendant notre séance de shopping "décompression". Selon elle, c'était pour se vider la tête et oublier les histoires de mec. Clairement, elle en avait besoin, car elle avait le double de sacs que moi. Je ne saurais même pas dire à quoi ressemble le moindre article qui se trouve dedans. Après m'avoir fait promettre de ne jamais parler de son histoire avec Brian, qui selon moi n'est pas aussi secrète qu'elle le pense, elle m'a aussi expliqué que depuis que Jax avait fait une apparition pour voir une femme qui vit chez elle, Brian était devenu plus que distant. Il ne la regardait même plus.

J'ai un peu honte de le dire, mais je n'ai pas du tout entendu le reste de son histoire. Chaque fois que j'essayais de me concentrer, c'était sur son image que mes pensées allaient, sur lui, mais avant tout je pensais à Margot que j'allais enfin pouvoir venger.

Après avoir parlé aux garçons à mon retour à la maison, j'étais soulagée. Soulagée de savoir que ce soir je ne serais pas seule, et même si ça me stressait de savoir qu'ils allaient sûrement découvrir des choses sur mon passé que je n'avais pas spécialement envie qu'ils sachent, le fait de me retrouver face à ce monstre accompagnée de quatre mecs plus baraqués les uns que les autres me soulageait fortement.

Je montai et allai faire une sieste sur le balcon. Je savais que Jax faisait la même chose de son côté. Je sentais sa présence malgré la distance qui nous séparait. Il était le seul à être resté en retrait et à ne pas avoir dit un mot. Néanmoins, son regard avait suffi à me faire comprendre qu'il serait là, tout autant que les autres.

À mon grand étonnement, je parvins à fermer les yeux et les images de cette nuit-là me revinrent. Pour la première fois depuis que c'était arrivé, mon cerveau avait toujours mis cette nuit aux oubliettes et je ne m'étais jamais permis d'y repenser par peur de sombrer trop profondément, là où personne ne pourrait jamais venir me sortir de ma noirceur.

Lexie, 16 ans

Quand je repris connaissance, Margot était attachée à une chaise et moi, suspendue à une poutre en bois. Nous avions toutes les deux un bâillon dans la bouche et étions mises face à face. Mon regard était terrifié de la voir aussi vulnérable avec ce monstre qui n'était autre que son frère. Intérieurement, je me disais qu'il ne lui ferait pas de mal, que c'était sa sœur, qu'il voulait juste me faire peur et qu'une fois qu'il en aurait fini avec moi, il nous laisserait rentrer toutes les deux.

Il prit son poing et l'écrasa sur le visage de Margot, qui saigna immédiatement du nez. Je gigotais dans tous les sens, essayant de hurler à plein poumons pour qu'il se concentre sur moi, mais il continua à la tabasser de ses poings. Il était dans une colère noire. Il la frappa tellement fort qu'elle bascula en arrière et tomba au sol avec sa chaise.

— Tu vois, Lexie, c'est toi qui m'as obligé à en venir là avec ta meilleure amie. Moi, je ne comptais pas la frapper, tu sais, au départ. Si seulement tu n'avais pas cru pouvoir faire la maline avec moi. Et cette traînée, si elle pense qu'on va la laisser s'échapper avec tout ce qu'elle sait de nous, sache une chose : sa mère avant elle a essayé et mon père s'en est occupé. Aujourd'hui, c'est à mon tour de faire le sale boulot. Je vais prouver à mon cher père que j'en suis capable moi aussi.

J'essayais de me débattre. Ce qu'il venait de dire me terrifiait. Je savais qu'il en était capable. Je le voyais dans son regard de fou furieux. J'aurais préféré qu'il me fouette cent fois plutôt que de me dire ce qu'il venait de dire. Ça aurait été moins douloureux. Je criais sous mon bâillon, hurlant tellement que j'en devenais mauve. L'air me manquait. Il finit par se rapprocher de moi et me retirer le bâillon de la bouche.

Lone Wolf Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant