Lone Wolf Tome 1

entre ombres et lumières

Lexie

j'étais vidée. Je regardais l'horizon, sentant la présence de Jax à mes côtés. Chaque fois qu'il tournait son regard vers moi, je sentais sa préoccupation. C'était comme s'il pensait que j'allais disparaître d'un coup, telle une illusion. Je n'avais pas envie de parler. Le silence me semblait le seul refuge après tout ce que j'avais vécu.

Pendant des années, j'avais cru que me venger de Tony me libérerait. Mais maintenant qu'il était mort, je ne ressentais rien. Pas de soulagement, pas de douleur, pas de regret. Juste une fatigue accablante qui pesait sur mes épaules. Mon corps, épuisé par les événements des derniers jours, me lâchait. Ma tête, elle, restait vide, et mon cœur était de marbre. J'aurais voulu crier, pleurer, comme dans les films ou les romans, mais je n'arrivais même pas à murmurer.

Je me tournai vers Jax. Il avait allumé une cigarette et semblait perdu dans ses pensées. Le fait qu'il m'ait portée dans ses bras m'étonnait encore. Mon corps n'avait pas réagi aussi brutalement que je l'aurais cru.

Il y a trois ans, alors que Fred était reparti, j'avais rencontré un gars en Espagne. Nous passions quelques soirées agréables, partageant notre passion pour la moto. Un jour, lors d'un arrêt, il avait essayé de m'embrasser et avait commencé par me toucher le bras. La colère qui m'avait envahie l'avait fait fuir. Je ne l'avais jamais revu. Le simple contact de sa peau contre mon bras m'avait brûlée comme si on me transperçait. Mais ce soir, avec Jax, c'était différent. Quand j'avais enfoui mon visage dans son cou, son odeur m'avait presque réconfortée. Je me sentais en sécurité, une sensation que je n'avais jamais connue.

C'était peut-être le seul moment de la soirée qui m'avait fait peur. Il était hors de question que je ressente la moindre attache pour cet imbécile têtu. Pourtant, le plaisir qu'il m'avait procuré devant Tony avait été réel. Je devais l'admettre.

Je le regardai et constatai à quel point il était séduisant avec ses cheveux parfaitement coiffés en arrière et sa barbe naissante. Quand il se tourna vers moi, son regard me transperça. Ses yeux noisette brillaient sous la lueur de la pleine lune. Il était vraiment beau.

Je détournai le regard, submergée par des émotions conflictuelles. Je lui demandai si on pouvait rentrer. J'étais exténuée, et il était temps que je prenne une douche pour effacer les marques de cette nuit.

Le trajet jusqu'à la maison était court, mais j'adorais être en moto la nuit. Les étoiles éclairaient le ciel et la pleine lune me réconfortait. En arrivant à la maison, il n'y avait personne. Les autres devaient encore être au club. Je montai les escaliers et vis Jax me suivre.

— Tu peux rejoindre les autres au club. Je sais me gérer, merci.

— Je ne doute pas que tu saches te gérer, Lexie, mais je reste. Fred m'a dit de rester, donc je ne bougerai pas. Tu peux me dire ce que tu veux, je m'en fiche, Lexie.

— Putain de connard têtu, tu m'emmerdes avec ta loyauté à la con. Allez tous vous faire foutre.

J'étais en colère que Fred m'ait collé son putain de baby-sitter. Je n'avais pas envie d'être surveillée. Je n'étais pas faible et je n'allais pas craquer. Je n'avais ressenti que de la joie de voir cette enflure mourir et maintenant on me surveillait parce que j'avais tremblé et vomi après que ce soit arrivé...

— Ok, très bien, reste derrière moi si ça t'enchante, mais je vais me laver.

— J'irai après toi, ma jolie. Ne prends pas toute l'eau chaude.

— Il suffisait de demander, répondis-je d'un ton défiant.

J'étais d'humeur à embêter tout le monde, et même si j'aurais préféré une douche froide, juste pour qu'il n'ait pas une goutte d'eau chaude, je laissai couler l'eau aussi chaude que possible sur ma peau déjà brûlante. Le sang coulait dans le siphon de la douche, ce n'était pas le mien, mais le sien. Hormis les cicatrices qui marquaient mon corps, je me lavais de toute sa présence, et cela me faisait un bien fou. Je me lavai les cheveux et me frottai si fort que des plaques rouges apparurent sur ma peau. Mes bras étaient presque en sang tellement je les avais frottés.