Entre colère et cohabitation forcée

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Lexie

Avec Will, on se dirigea vers mon hôtel pour récupérer mes affaires. Je n'avais même pas eu le temps de voir Fred; il avait disparu comme Houdini. J'étais furieuse qu'il annonce mon emménagement chez les gars sans même m'en avoir parlé avant. Il savait pourtant que j'aurais refusé. Putain, il le savait, c'est bien là le problème, et c'est pour ça qu'il ne m'en a pas parlé. Je n'avais pas le choix, comme une petite fille qui ne veut pas désobéir à son père, je bouclais ma ceinture à l'arrière de la chopper de Will pour récupérer mon sac, parce que, soyons clairs, je suis venue jusqu'ici en moto donc clairement ma vie tenait dans deux sacs qui pouvaient rentrer dans le petit coffre de ma moto.

Je n'étais clairement pas le genre de fille à avoir un dressing débordant. Niveau chaussures, je faisais très simple : des Vans et des bottes de moto, mon cuir, ma combi et trois jeans, cinq tops, deux sweats et mes sous-vêtements. Simple et facile à emporter quand il fallait bouger parce que, quoi qu'il en soit, je me préparais toujours au pire, devoir partir dans l'urgence.

Les gars n'avaient pas l'air trop ennuyés que je vienne empiéter leur espace personnel. Will et Cass avaient carrément l'air ravis. Brian, lui, semblait avoir plus de mal, et ça, ça me mettait mal à l'aise. Arrivée dans ma chambre d'hôtel, je décidai de demander :

"Will, pourquoi Brian a tiré cette tête quand il a su que je venais chez vous ?"

"Oh, ne le prends pas pour toi, ma jolie. Brian n'aime pas les gens, ni l'inconnu, ni les nouveautés. Si tu ne vas pas dans sa chambre, tout ira bien. C'est son repère, sa façon d'avoir le contrôle sur quelque chose."

"Hmm, je le comprends. Je suis très solitaire. Cette cohabitation, si on m'avait demandé mon avis, j'aurais répondu non sans hésiter."

"T'inquiète, ma poule, on va bien s'occuper de toi."

Je vis son visage s'illuminer d'un rire. C'est drôle, parmi les quatre garçons que je connais, Will est vraiment le plus drôle et celui qui semble le plus à l'aise avec les gens. Il a toujours le sourire, même quand tout va mal. J'ai bien vu ça tout à l'heure.

Rassembler mes affaires a pris très peu de temps, ce que Will ne manqua pas de remarquer.

"Eh bien, tu es la nana avec le moins de fringues que je connais. Même moi, j'en ai plus que toi."

Je souris timidement, n'ayant pas envie de lui expliquer les raisons.

"Je n'ai pas pris toutes mes affaires. À la base, je ne devais pas rester."

"Ah, une fois qu'on est dans le club, ma poule, c'est pour toujours."

"Toujours" est un bien grand mot, surtout pour quelqu'un comme moi. L'avenir, je ne savais même pas ce que c'était. Je vivais au jour le jour sans jamais me poser la question de ce qui se passerait demain. La mélancolie m'envahissait. Je devais chasser ces sentiments de mon esprit immédiatement. Je me suis faite une promesse il y a 12 ans : pas de tristesse, pas de douleur, pas de mélancolie. Je me suis jurée de ne jamais plus avoir peur, et malgré mes nombreuses crises d'angoisse, je ne laissais jamais paraître le moindre sentiment. C'est d'ailleurs pour ça qu'après avoir tué ce mec, je me sentais tellement stupide d'avoir craqué devant Jax. Je m'en voulais et me détestais pour ça, mais une chose était sûre, plus jamais ça n'arriverait.

On descendit à l'accueil pour régler la note. Quand je tendis l'argent au maître d'hôtel, Will me tapota la main. Je l'empoignai avec rapidité et serrai son poignet plus fort que je ne l'aurais voulu. Je ne supportais pas l'idée qu'il venait de me toucher. Je sentis mon corps se hérisser et tout mon être devenir de glace.

Lone Wolf Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant