Chapitre 19 : Vengeance

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Natacha

Si tuer n'avait aucune importance à mes yeux, cela ferait déjà bien longtemps qu'il aurait trépassé de l'autre côté. Ces mots ont été très difficile à prononcer pour moi. Je n'aurais jamais cru auparavant devoir les dire comme dans ces séries qui suscitent le drame à la Jane The Virgin. Son regard agressif, ses pupilles dilatées et sa lèvre inférieure mordue par la rage m'ont fait perdre mes moyens. Je ne pouvais plus rester une seconde de plus avec lui. Angelo est beaucoup de chose mais le savoir capable de me parler comme il l'a fait avec si peu d'empathie m'a anéantie. J'ai été poussée un bon nombre incalculable de fois par Sofia à lui avouer. Pour mon bien. Pour le bien du bébé. Et pour savoir ce que l'on fait. La vérité c'est que je craignais cette réaction. Quand je me regarde dans le miroir comme maintenant, je ne peux m'empêcher de toucher mon ventre et me demander si c'est grâce à ce petit bout de moi que mon ventre s'arrondit ou si c'est à cause de ma maladie. Autrefois je pleurais mon corps et je lui en voulais d'être malade, de refléter tout ce que je n'ai pas envie de refléter. Mais maintenant, je le pleur car il attend un être non-désiré.

La douleur que mon bas-ventre m'envoie est liée à toutes ces turbulences qui ne s'arrangeront pas d'ici demain. Méga ne mérite pas toute cette haine que je m'inflige. Malgré tout, je lui offre ce privilège que je n'ai même pas offert à Gabriel. Il est rentré dans ma tête avec l'intime conviction qu'il m'enlèverait tout ce que j'ai mis en place depuis le départ de mon père. Et la seule chose à laquelle je pense à cet instant en regardant les larmes couler de mon visage pâle et déchiré est de me venger. Quelque part en moi, je savais qu'il utilisait la hargne que je voue à mon père pour son plan machiavélique digne d'un psychopathe. Il y a bien un secret que je n'ai guère désiré lui avouer avant cette révélation. C'est mon entrevue avec Francesco. Lorsque Méga était venu nous chercher Sofia et moi au cabaret, nous avons fait un crochet vers la porte scellée qui se trouvait au fond du couloir du Festin. Pendant que Sofia ne cessait de me faire peur, nous avions deviné qu'elle menait au sous-sol, et par conséquent, menait à quelque chose que Méga ne souhaitait que l'on découvre.

La curiosité m'a tellement prise de court que j'ai crocheté la serrure sans réfléchir avec mon amie pour monter la garde. Rapidement nous avons été amenées à descendre les marches lugubres de cette cave dont je n'avais encore jamais eu accès auparavant. Elle était si sombre que nous avons dû allumer nos flashs de téléphone. Même si nous savions que mon amant nous attendait là-haut, nous avons continuées notre exploration comme deux adolescentes en train de faire un urbex. Le cabaret étant vide, c'était le moment propice et nous avions eu raison car une surprise de taille nous attendait en bas. Francesco était assis là, à même le sol, derrière la porte à barreaux de sa cellule. Il a relevé lentement la tête en notre direction et à simplement sourit. Rien qu'en y repensant, j'en ai froid dans le dos. Il n'a pas dit un seul mot avant que nous nous approchions de lui.

– Amori miei, siete tornati da me, disait-il.

Mes amours, vous me revenez.

– This is where your brother decided to lock you up. What a beautiful turn of events, entamait Sofia.

C'est donc ici que ton frère a décidé de t'enfermer. Quel beau retournement de situation.

– Ne le prends pas comme ça my sweetheart.

– Pourquoi ne t'a-t-il pas tué ? demandais-je.

– C'est évident Natacha. Il a besoin de me garder en vie. Mais comme d'habitude tu es évincée des plans. Tu n'es qu'un pion. Tu l'as toujours été.

D'une grande inspiration, je perdais presque mon sang froid et m'agrippais aux barreaux en le regardant droit dans les yeux.

– La ferme ! criais-je.

Destin et Assassin - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant