Destin et Assassin - Tome 2

Chapitre 24 : Rencontre Inespérée

Méga

Quarante-huit heure plus tôt…

Le crissement des pneus déchire l'air, annonçant une mauvaise nouvelle. Mon cœur bat la chamade alors que l'acouphène résonne dans ma tête. Mon frère m'appelle à plusieurs reprises, mais je ne parviens pas à répondre. Une inspiration. Deux inspirations. À la troisième, j'ouvre brusquement les yeux et me redresse. Alejandro est déjà à mes côtés, couvrant mes arrières pendant que je retrouve mes esprits avec difficulté. La vision de ma lady qui me fixe sans ciller, une arme pointée droit sur moi, ravive la haine que je ressentais quelques secondes auparavant. Une main sur la tête, je fronce les sourcils avant de sortir à nouveau mon arme. Je suis forcé de constater que je me suis fait duper, qui plus est par ma lady. Que suis-je censé faire maintenant ?

— Méga, Natacha, la rouquine et les danseuses sont déjà parties, crie Alejandro par-dessus le chaos. Il n'y a que les hommes de Francesco ici.

Mon sang se glace à l'entente du nom de ce bâtard, qui une fois de plus, m’aura provoqué de la pire des manières qui soit. Il a aidé Natacha et toutes les femmes à s'enfuir. Mais cela signifie qu’en contrepartie, elle l’a aidé avant même que nous nous rendions ici pour l’évènement. Quelque chose m’a échappé et cela n’aurait jamais dû arriver. La rage bouillonne en moi alors que je saisis mon arme. Alejandro tire sur les sbires et je l'imite, abattant les hommes de Francesco un par un.

Les balles sifflent autour de nous tandis que je sens une douleur brûlante dans mon épaule gauche. La lady m'a touché plus tôt, et le sang s'écoule abondamment, mais je refuse de faiblir. Chaque mouvement est une torture et une raison de plus de continuer à tirer, déterminé à repousser l'attaque.

— On doit les rattraper ! criai-je à Alejandro.

— Les éclaireurs sont déjà en route, répond-il. On doit d'abord se débarrasser de ceux-là.

Nous avançons, couverts par nos hommes, éliminant les derniers ennemis. Francesco est introuvable, mais ses hommes tombent les uns après les autres. En connaissance de cause et sa façon de procéder, il a dû s’arranger pour s’enfuir pendant que nous étions sur la route plus tôt dans la journée. Préparant ainsi l’attaque qu’il nous réservait pour sauver celle que je croyais m’être fidèle. Finalement, le silence retombe sur la cour ravagée par le combat. La fumée des armes à feu flotte dans l'air, et le sol est jonché de corps.

Je me tourne vers Alejandro, le regard sombre.

— Je ne vais pas les laisser s'échapper, déclarai-je. Prépare une voiture.

Alejandro acquiesce et se précipite pour exécuter mes ordres. Je serre les dents, ignorant la douleur lancinante dans mon épaule, et me dirige vers mon AMG GT. Les éclaireurs en moto nous ont déjà signalé la position du bus et du convoi. Ils se dirigent vers l'aéroport. Par les petites routes de campagne. Si tu crois que je vais te laisser faire ma jolie, tu peux courir.

Je démarre en trombe, Alejandro à mes côtés, et nous nous lançons dans une course-poursuite effrénée. Les éclaireurs ouvrent la voie, communiquant en temps réel la position des fugitifs. Le moteur rugit et je sens l'adrénaline monter en flèche alors que j’appuie le pied sur l’accélérateur. Les rues défilent à toute allure, et la douleur dans mon épaule devient une pulsation sourde que j'essaie d'ignorer.