Première apparition publique

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Je viens de rentrer de la messe, ça m'a fait beaucoup de bien, ça faisait quelques jours que je n'y étais pas allée. J'ai reçu mes cours il y a deux jours, à présent j'ai un planning très strict : je me lève à 7h30, je m'habille et prends mon petit déjeuner jusqu'à 8h et je suis prête pour travailler à 8h30 jusqu'à 12h, je reprends à 14h jusqu'à 17h. Etant donné que rien ne presse, je me laisse tout de même du temps libre.

Je porte un col roulé gris assez large, par-dessus une jupe noire près du corps, accompagné de magnifiques bottes à talon.

Je suis face au miroir de ma chambre et je m'observe.

Ca faisait longtemps...

Longtemps que je ne m'étais pas trouvé jolie.

Assez maigre.

J'aime la façon dont mon corps m'apparait en cet instant face à la glace, mais je sais que d'ici quelques jours j'aurais de nouveau la nausée en regardant mon reflet. C'est comme ça que ça marche... Je ne serais jamais assez maigre.

C'est une boucle sans fin.

Je m'affame pendant des jours jusqu'à obtenir un reflet convenable à mes yeux, une foi fait, je m'accorde quelques friandises. Mais affamer, je ne suis plus capable de m'arrêter une foi que j'ai plongé dedans, et je retrouve le poids que j'avais mis si longtemps à perdre.

Une drogue.

Je suis une droguée de la bouffe.

Profitons de cet instant où je me trouve à peu près désirable.

La sonnerie de mon téléphone me sort alors de ma rêverie. Je me précipite sur le lit et quel ne fut pas ma surprise en voyant le nom d'Emmeline à l'écran. Nous nous sommes envoyé quelques messages pendant le mois, mais elle n'avait pas encore eu le temps de m'appeler. Je décroche immédiatement, déjà surexcité à l'idée de réentendre sa voix.

- Allo ?

- Mademoiselle ?

Ohh qu'est-ce qu'elle m'a manqué !

- Vous allez bien ?

- Super ! Je viens de rentrer de la messe.

- C'est bien, vous ne perdez pas vos habitudes.

- Et vous ? La vie n'est-elle pas devenue maussade sans moi à la maison ? Je lui dis en rigolant.

- Oh si vous saviez !!! Geint-elle. C'est terrible sans vous, vous me manquez !

- Vous aussi Emmeline, mais mon idiot de mari refuse de vous embaucher ! Je râle.

- Vous avez une cheminée ?

- Oui pourquoi ?

- Assez grande pour qu'un homme y entre ?

J'éclate de rire sur mon lit.

J'avoue y avoir déjà pensé.

Non mais ça va pas toi ! Alors que ton premier mari est mort ? T'es pas fute fute !

- Honnêtement, je pense peut-être à démissionner. Je suis resté pour vous toutes ces années, maintenant que vous n'êtes plus là, je ne vois plus grand intérêt de rester.

Oh.

Elle est vraiment restée tout ce temps pour moi ?

Elle ment.

Satan Était Un AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant