La scène

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J'ai très mal dormi cette nuit, non seulement parce que je n'ai pas arrêté de ressasser ce qu'il s'est produit avec Elijah à la réception, mais en plus parce que des mauvais souvenirs sont venus perturber mon sommeil. A mon réveil, je me sens épuisée, irritable, à fleurs de peau.

Alors sentir Elijah me maintenir fermement contre son torse en me réveillant ne fait qu'accentuer ma mauvaise humeur. Habituellement ça ne me dérange pas, mais là c'est la goutte de trop.

Je pousse un long soupir, énervée.

Je n'avale toujours pas son comportement de la veille, si c'était vraiment pour faire une démonstration à ma mère il aurait pu me prévenir non ?! C'était tellement irrespectueux, moi j'y ai vraiment cru à son comportement désireux envers moi.

Clochard va...

D'un geste brusque, je repousse son bras et me lève sans daigner lui accorder un regard. Son grognement de protestation face à ma brutalité ne fait qu'attiser ma rage. Si tu savais à quel point je me fiche de t'avoir réveillé, espèce d'abruti.

J'enfile ma robe de chambre en satin et rejoins le dressing pour m'habiller. J'enfile un pantalon patte d'éléphant d'un bleu très foncé, j'ouvre plus que nécessaire les boutons de ma chemise et j'enfile une paire de bottines à talons en bois. J'espère qu'il entendra chacun de mes pas. J'entre dans la salle de bain et commence ma toilette : je fais ma skin care, je brosse mes cheveux et je me contente de mettre du mascara. C'est mon passage au toilette qui finalise définitivement mon humeur de chien : j'ai mes règles...

Parfait. Vraiment parfait.

Je descends les escaliers et je rejoins la cuisine. Ma mère est partie vers 7h du matin il me semble, quant à Irelina elle doit être partie peu de temps avant que je ne me lève. La différence entre nos deux mères se voit immédiatement après être rentré dans la cuisine : celle d'Elijah a laissé un mot adorable sur le comptoir.

Mes chéris,

J'espère que vous avez bien dormi. J'ai préparé du café et des pancakes pour votre petit-déjeuner. Passez une bonne journée tous les deux, hâte de te revoir mon fils.

Avec tout mon amour, Irelina"

Je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de jalousie. Ma propre mère ne laisserait jamais un tel mot.

Je me sers une tasse de café, appréciant malgré moi l'odeur réconfortante qui s'en dégage. Les pancakes sont là, comme promis, mais je n'ai pas faim. Les crampes commencent à se faire sentir, et je grimace en avalant une gorgée de café brûlant

J'ai l'impression que chaque détail de ce début de journée est là pour me mettre en rogne.

Je reprends la lecture que j'avais été forcée d'arrêter suite à la venue de ma mère : Un Automne pour te Pardonner. Etant donné que nous sommes le week-end je ne me presse pas trop, je prends le temps de boire mon café et me décide même à manger un pancake, puis deux, puis trois, puis quatre. C'est lorsque je remarque qu'il n'en reste plus que deux que je m'arrête avec un sentiment de honte effroyable.

J'ai tout mangé ...

Je recule l'assiette loin de moins pour éloigner de moi l'envie d'y retourner. A la place je me fais un nouveau café et je retourne à mon livre.

Il est 9h44 lorsque j'entends du bruit. Elijah c'est réveillé à ce que je vois. Je serre les dents, déterminée à l'ignorer. Je n'y fais pas attention et je savoure la scène intime entre les deux personnages. Les papillons n'arrêtent pas de voler au creux de mon ventre à chacun des nouveaux mots que je lis, c'est agréable.

Satan Était Un AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant