Satan Était Un Ange

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Comme je l'avais prédit ma mère eu vent de notre soirée à Manhattan, en revanche je me suis trompée sur le timing exact.

Alors que je tentais de comprendre mes cours de thermodynamique, installée dans le salon, mon téléphone se mit à vibrer.

Maman.

Est-ce que j'ai envie de répondre ? Non. Mais je devrais un jour ou l'autre me confronter à elle, alors autant ne pas attendre.

- Bonjour maman.

- Qu'as-tu fait ?! Aboya-t-elle sans prendre la peine de me saluer.

Super. Ça commence déjà, même pas un semblant de début de conversation. Qu'est-ce que je peux bien répondre à cela ? Aucune réponse ne lui conviendrait, peu importe ce que je peux dire. J'ai eu une journée de plus pour réfléchir de quelle façon je pourrais me justifier, mais aucune solution divine ne m'est apparu.

- Je...

- Oh ne bégaie pas et explique moi immédiatement ! Tu as humilié notre famille mercredi soir. Tranche sa voix glaciale.

- Je n'ai rien fait maman.

- Ce n'est pas ce que je demande, qu'est-ce qu'il s'est passé bon sang ?!

- J'étais partie prendre l'air sur une petite terrasse éloignée du monde, quand un homme s'est approché. Il m'a clairement fait comprendre qu'il souhaitait me séduire et je lui ai donc fait comprendre que je n'étais pas intéressée. Il a commencé à être de plus en plus insistant, c'est là qu'Elijah est apparu, mécontent de son comportement.

- Et il l'a frappé... Conclut-elle sur un ton accusateur. Donc tu insinues que c'est de la faute d'Elijah.

D'Elijah ? C'est du grand n'importe quoi ! C'est lui qui m'a protégé, qui sait ce qu'il serait advenu si cet homme avait continué. La stupeur m'étreignit. C'était du grand n'importe quoi ! Elijah m'avait défendue, qui sait ce qui se serait produit si cet homme avait continué ?

- Ce n'est la faute que de David maman.

- David ? Tu as l'air bien proche de lui pour quelqu'un qui lui a dit ne pas être intéressé.

- Il m'a simplement dit son prénom maman, ne va pas t'imaginer des choses. Je te dis la vérité.

Un lourd silence s'installa, seulement rompu par un soupir agacé de ma mère.

- Moi ce que je pense c'est qu'Elijah a réagit comme l'aurait fait un mari honorable, en conséquence de ton fricotage avec ce David.

- Tu ne me crois donc pas ?

A quoi je m'attendais ? On parle de ma mère, suis-je bête à ce point pour penser qu'elle puisse me croire ?

- Peut importe que je te crois ou non, le résultat est le même. Lâche-t-elle d'un ton cinglant.

Je m'apprête à lui dire à quel point je suis désolé qu'on m'arrache le téléphone des mains. Je me retourne donc subitement et croise le regard froid d'Elijah derrière le canapé, mon portable contre son oreille.

- Au contraire Mme Rousseau, grâce à votre fille, même si techniquement elle n'a rien fait, tout le monde sait à présent quel homme je suis, et quel genre de couple nous allons faire. Intouchable.

Je n'entends pas vraiment ce que ma mère lui répond, mais elle a l'air de s'être calmé. Il lui sort encore quelques phrases banales avant de raccrocher et de me tendre le téléphone.

- Je ne comprends pas en quoi ce qui s'est passé nous est bénéfique. Je lui dis alors qu'il me tourne le dos pour aller je ne sais où.

- Tu te souviens quand je t'ai dit que cette soirée allait permettre aux autres de comprendre quel genre d'homme je suis ?