Satan

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Je ne sais pas ce qui lui arrive. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive.

Il a toujours été plus ou moins dragueur envers moi, mais... pas comme ça... pas autant... Je ne comprends vraiment ce qu'est son but en faisant tout ça, ce que je sais en revanche, c'est que malgré moi, je n'y suis pas indifférente.

Est-ce que c'est également malgré lui ? Ou il cherche juste à jouer, par ennui... ?

Je ne sais plus quoi penser de lui, de ce qu'il se passe entre nous... C'est... étrange...

Le reste de la soirée c'est passé sans encombre, nous venons de rentrer il y a une demi-heure. Je suis allongée dans mon lit, désormais vide et je ne peux m'empêcher de penser à lui. Son odeur est partout sur mes draps, je ne ressens plus la chaleur de son corps près de moi ni son constant regard sur moi alors que je relie mes cours.

C'est vide.

Ces quelques nuits passées avec lui ont réussi à installer une routine que j'avais fini par apprécier.

Mes pensées finissent par avoir raison de moi, et je tombe de sommeil.

...

...

...

...

Il fait chaud terriblement chaud.

La chaleur est insupportable, infernale. Ma peau ne brûle pas simplement, elle se consume, se désintègre sous l'intensité des flammes qui lèchent ma cage de fer suspendue au-dessus de l'abîme. Chaque respiration est une torture, l'air brûlant embrase mes poumons.

Je suis prisonnière de cette cage étroite, le métal chauffé à blanc fusionnant presque avec ma chair. Mes hurlements se mêlent à ceux de centaines d'autres âmes damnées, créant une cacophonie de souffrance qui résonne dans l'obscurité oppressante qui nous entoure.

La douleur est indescriptible. Le sol de ma cage, incandescent, colle à la peau de mes jambes, arrachant des lambeaux de chair à chaque mouvement. C'est un supplice sans fin, une agonie perpétuelle.

La peur me dévore de l'intérieur, aussi vorace que les flammes qui menacent de m'engloutir. Je réalise avec horreur que je suis en Enfer, ce lieu de tourments éternels dont j'avais tant espéré échapper.

La peur me prend aux tripes.

C'est un clavaire. J'ai mal, j'ai peur, entourée d'inconnu tous plus mal en point que moi.

Je suis en Enfer.

Je le savais, je sais que c'est à ce terrible sort que je suis destinée, mais j'avais tant espéré y échapper. Au départ, ce n'était que de la légitime défense, je ne voulais pas le tuer, j'ai agi sans penser à mon geste. J'avais espéré que notre seigneur ne retienne que ce détail, que ce n'était qu'un acte fait pour me sauver.

Mais il est évidant que ce n'est pas pour ça que je suis condamnée.

Je le suis car j'avais la possibilité de ne pas l'abattre, car des pensées impures sont venues me perturber et m'ont poussée à tuer mon ami de sang-froid. Car je ne regrette par le moins du monde de lui avoir retiré la vie, je ne regrette pas mon acte, seulement le fait que celui-ci soit un pêcher, me condamnant à errer ici. Car j'ai pris plaisir ce soir-là à égorger mon mari, j'ai apprécié chaque seconde de ce meurtre.

Car je suis dérangée mentalement.

Le plaisir malsain que j'avais ressenti en ôtant la vie à mon mari me condamne à cette éternité de souffrance.

Satan Était Un AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant