Les yeux d'une jeune fille s'emmêlent entre sa copie, et les affaires de son voisin.
Sous le bureau, elle voyait ses doigts danser au milieu d'une liasse de billets.
Ses lèvres restaient scellées, retenant probablement sa langue de se courber face à toutes les questions qui se bousculaient dans sa tête.
- Qu'est-ce que tu branles, Wolfgang?
Ce dernier se tourne; emmenant dans son mouvement sa longue crinière brune. Une étincelle d'énervement dans ses yeux noirs, il répondit à l'élève derrière lui.
- C'ton père que j'branle, enculé. il enfouit ensuite hasardeusement l'argent dans la poche de son uniforme.
Son regard se pose accidentellement sur les yeux clairs de la jeune femme à côté de lui. Le sien lui répond d'une confusion assez énervée pour qu'elle se détourne.
- Ouais on sait que t'es gay, Wolf.
- Une vraie meuf, manque plus que le vernis. ils rient de lui, imitant ses mouvements, ses mimiques...Quelle bande de pourris... Il regarde l'extérieur de la salle de classe à travers la vitre. Il a hâte de s'enfuir d'ici, bientôt, lorsqu'il aura tout ce qu'il faut. Ce n'était qu'une question de temps.
- Bah alors Wolfgang, on s'est amusé ce week-end?
Il ne s'était pas rendu compte qu'un d'entre eux s'était approché de lui, assez, au point de remonter les quelques mèches de cheveux qui recouvraient sa nuque cramoisie.
- Tu me touches, j'te défonces. Compris?! il s'était mit à crier alors que ses yeux commençaient à se gorger d'une couleur rouge sang, aussi lumineuse que la lune.
Leur reflet tachetait le visage perplexe de son camarade. Il fit un mouvement de recul, avant de finalement froncer les sourcils.
- Bah vas-y! Prouve-le, que t'es un homme! A moins que t'ai peur de te casser un ongle?
C'est là que le brun se leva, brutalement.
Le son d'un coup violent avait atteint les oreilles de l'enseignante avant qu'elle n'ouvre la porte de la salle de classe.
- Wolfgang! hurla-t-elle, à bout de voix.
Wolf avait dû insister auprès du surveillant afin de sortir de sa retenue. Le temps de se faire un peu d'oseille dans le quartier d'à côté, où il s'était donné rendez-vous avec un camé.
Bientôt, on pouvait apercevoir sa silhouette menue se précipiter dans la ruelle peu éclairée, à travers la vitre de l'épicerie familiale.
Après une grande respiration, le garçon remonta le col de sa chemise pour cacher son suçon. Il priait intérieurement pour que sa mère ne le voit pas.
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Le rouge
Short StoryTu te hais si fort. Ton corps s'alourdit, chacun de tes pas t'éloignent de plus en plus d'elle. Tu ne veux plus avancer, pourquoi avancer ? Pourquoi, sans sa présence à tes côtés? Tu pourrais faire demi-tour, tambouriner à sa porte dans l'espoir q...