Chapitre 1

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Les hectares de forets, les herbes hautes, les mûres éclatantes, la lune qui se reflète sur l'eau et les lucioles. C'est dans ce paysage que j'ai grandi, malgré le fait que je sois noble.
Mes mains sont sales à cause de mon épée, mes jambes sont lourdes et le soleil n'aide pas.
Je regarde le soleil à mon tour, il brille comme toujours. Sa chaleur me rappelle les bras de ma mère. Mon cœur bat à la chamade rien qu'en pensant à elle et mon père, si seulement il n'y avait pas tout ça.
Si seulement ce connard l'avait fermer. Si seulement je n'étais pas vivante, si seulement-

Non. Arrête, avec des "si" on refait le monde Neyla. Reprends toi, pas encore mamie t'attends.
La douce odeur de tarte au pomme me rappelle ma chère grand mère. Ses cheveux gris bouclés son sourire éclatant, sa petite taille et ses grandes hanches sublimées par son tablier rouge.
Elle sortait sa tête du cadre de la porte, lorsqu'un garde arriva. Il avait une lettre à la main. Une enveloppe qui eu le don de me rendre toute agitée, excitée.
Elle était accompagné d'un tampon en or, le tampon de Yirlin.
Ma grand mère remercia le garde et vint en ma direction.

- Ouvre la ma fille.
Elle me sourit.
Sans une seconde de plus, mes mains ont déjà attaqué la pauvre lettre rouge. La lettre, elle est là! Je pourrais enfin savoir si mon rêve va se réaliser. Rentrer dans l'école de chevalier la plus prestigieuse au monde. A Elfea, mon coeur tambourine dans ma poitrine rien qu'a l'évocation de ce nom. Je suis dingue, je sens mes mains tremblées.

- Mamie ! Je suis- Je suis acceptée !
Ma grand mère m'a pris dans ses bras, elle m'a noyé de compliment et m'a fait rentrée dans le chalet. Nous passèrent la nuit à discuter de ce que j'allais devenir là bas.
Lorsqu'elle monta dans sa chambre, mes angoisses montèrent elle aussi en moi.
Je pris mon sac et mon épée, puis me rendis dans la foret. La nuit était sombre mais les lucioles éclairaient mon chemin de même pour ma bougie. L'air était frais, la lune brillait plus que d'habitudes. La rivière abritait les grenouilles et ses têtards, les poissons et moi.
Je trempe ma main dans l'eau afin de noyer mes pensées avec. Mais cela ne sert guère. Mon cœur reste serré, il a peur... J'ai peur.

Me voila encore insomniaque, je pris mon épée en main et me défoule contre un mannequin que j'ai fais de mes propres mains.
" Et si j'échouais? Et si je me faisais harceler à cause de mon sexe ? Après tout les femmes ne peuvent être que des mages. Les femmes ne peuvent pas être chevalier, je serais mal vue. Je ne suis qu'une campagnarde d'une comté lointaine..."
Mes bras valsaient ainsi que mon épée bien que lourde, avait l'air souple grâce à mes mouvements. J'avais mal aux mains, la friction de la garde face à ma main me brulait.
Mais je m'en fiche, tout ce qui me retiens ici c'est mes pensées. Peu importe la douleur que je ressens elle n'est rien face à ces stupides pensées. Je suis Neyla Delgrade ! Je ne peux pas être faible.

Je suis Neyla Delgrade!  Une femme forte, la meilleure épéiste de tout le pays j'en suis convaincues ! Ma main se resserra sur la Garde, je sais que je me fais du mal, que je me fatigue. Mais les pensées ne s'arrêtent pas, il n'arrête pas. Il ne veux pas arrêter de ruiner ma vie, je le hais. Je me défoule encore une fois sur mon mannequin en bois jusqu'à ce qu'il cède sous mes coups. Ma lame est abimée et mon corps aussi, je suis épuisée.

Je m'écoule pas loin de la rivière, je suis face aux étoiles et mes pensées.
L'école de Yirlir ; une école de nobles formant les mages et les épéistes les plus forts et respectés du pays. On dit que chaque trois ans cinq personnes arrivent à être les "Rivens" de l'établissement et deviennent le visage et représente l'établissement. Les Rivens sont souvent des nobles ; quelle coïncidence pas vrai? Un autre groupe les "Émeraudes" sont aussi un groupe influent à Yirlir et dans la société, seuls les meilleurs épéistes et mages de l'établissement y font partie. Pourrais-je en faire partie?

Oui Neyla ! Tu pourras l'être.
Crois en toi, crois en moi. S'il te plait.

J'ai lâché un derniere soupir avant de fermer mes yeux délicatement. J'humais l'air frais de l'herbe et un souvenir m'est revenu.

- Maman tu vas où? J'ai peur je veux pas être seule !

Une femme brune aux yeux verts passa sa mains sur ma joue et la caressa.

- Moi et ton père nous reviendrons, nous devons nous occuper d'Edmund d'accord ?

Tout redevient flou encore. Une des principales raison pour laquelle je veux aller a Yirlir est pour aller en ville, près de mes parents. Je ne les connais que très peu mais, ce sont mes parents après tout, je veux moi aussi... Moi aussi être traité comme Lisa par mes parents ; gâté de couronnes de fleurs, de baisers, de câlins et d'encouragements. " BRavo Neyla ! Je suis fière de toi." Mais ce genre de choses ne peuvent arriver que dans mes désirs les plus profonds. Cela fait bientôt neuf ans que je n'ai pas vu mes parents. Ils venaient me rendre viste pendant deux trois jours afin de prendre de mes nouvelles, mais sans plus. Et puis pour être honnête je ne les traitais que comme des simples invités. Il n'y avait pas de proximité, cependant ces deux dernières années je ne les ai plus jamais vu. Ma grand mère s'est inquiété à ce sujet, mais la pauvre a déjà trop vécu. Alors mes faux sourires et mes bobards réussisent à l'amadouer, elle pense donc que j'arrive à "bien vivre"... Le manque de mes parents.

Pourtant ce n'est pas le cas.

Two swordsWhere stories live. Discover now