Chapitre 19

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Leila.

Je me réveille avec l'étrange sensation que quelque chose chatouille ma tête. Comme des caresses, mais en pas agréable du tout. Je gémis et tente d'ouvrir les yeux, mais fini par lâcher un cri perçant lorsque la lumière entre brusquement, et à flot sur ma rétine fatiguée. Pire qu'un coup de poing, je me retrouve face baissée vers le sol, main devant les yeux, totalement sonnée.
Je tente de rassembler les éléments. Tout d'abord, je suis dehors. Il fait bien trop clair pour que je me trouve dans une maison, même tous volets ouverts. Ce que je viens de voir est incontestablement le soleil, en pleine face, au réveil.
Puisque je ne peux de toute évidence pas encore ouvrir les yeux, je me concentre sur mes autres sens. La première chose qui me frappe, c'est le sol. Grumeleux, mou et pourtant compact. Incontestablement du sable, aussi irrationnel que cela puisse paraître. D'ailleurs, j'entends la mer, et à présent que je sais qu'elle est là, je sens également son odeur salée.
Une plage.
Une putain de plage. Et vu comment le soleil tape, la journée doit déjà être bien avancée. Et puis, ça me revient par salves d'images, comme dans un film. Le repas avec Neymar, toute sa famille, et Bruna. L'escapade nocturne avec ma sœur. Les bars. Les rires, la joie, l'amour. Le bonheur infini de sourire à ses côtés, de me sentir parfaitement bien. Normale. Vivante. Les verres qui descendent encore plus vite que lorsque j'étais jeune ; pas pour oublier cette fois, simplement pour me perdre totalement dans cette gaieté nouvelle.
Et, enfin, la fenêtre de notre chambre hors de notre portée depuis l'extérieur, nos ricanements enfantins, comment nous avons fini par aller dormir sur la plage...
Un bruit s'impose cependant par-dessus celui des vagues. Comme un ronronnement... Eh merde. Je reconnais le vibreur de mon portable, qui m'a réveillé en sonnant dans mon sac qui me faisait office d'oreiller. Je l'attrape à tâtons et le colle à mon oreille, yeux plissés.

- Mmmallô, je bredouille doucement.
- Leila ! Putain, où. tu. es ?? hurle une voix à mon oreille.

Je grimace et éloigne l'appareil de ma tête.

- Junior, évite de hurler, s'il te plaît. Je suis... Je suis sur une plage.
- Une plage ? On peut savoir ce que tu fous sur une plage ?
- Eh bien, j'ai pas pu rentrer hier soir, je tente d'expliquer.
- Rentrer où ? il continue à crier.
- Mais à ta maison !
- Mais pourquoi tu es sortie ? il demande en détachant chaque syllabe comme si j'étais folle.
- Je voulais sortir avec ma sœur, je réponds.
- T'aurais pas pu laisser un mot ? Prévenir ? N'importe quoi plutôt que de me laisser flipper comme un idiot en voyant que votre chambre était vide !
- Oh, pauvre petit Junior, je ricane. Je suis partie juste une nuit, nuit pendant laquelle tu n'as même pas remarqué ma présence ou quoique ce soit puisque tu avais Bruna, pas vrai ?

C'est le silence pendant quelques secondes, et puis soudainement, je l'entends éclater de rire à travers le téléphone.

- Tu nous as fait une fugue ou quoi ? il rit.
- Quoi ? Mais pas du t...
- Je comprends tu sais. Tu as préféré dormir sur une plage que d'affronter ta jalousie.
- Non mais...
- Si, si, mais ça fait rien, t'en fais pas. Je comprends que mon bonheur te...
- Et si tu venais me chercher au lieu de dire n'importe quoi ? je le coupe à mon tour.
- Tu es où ? il demande.
- J'en ai en fait aucune idée, je souffle. Aucune foutue idée.
- À quoi elle ressemble, ta plage ?
- Il y a... Du sable, de l'eau... sans rire Neymar, c'est une plage comme il y en a des milliers d'autres !
- Bon, bon, bon, il grogne. Trouve quelqu'un qui sache comment ça s'appelle, ou un panneau, et appelle Bruna pour qu'elle vienne te chercher.
- Excuse-moi ? Que j'appelle qui ?
- Bruna, il répète. Ecoute, j'aurais voulu venir vous chercher, mais je suis à l'entraînement...
- Va te faire foutre Junior, je refuse de monter en voiture avec une fille qui a le QI d'un hamster.
- C'est méchant.
- C'est la vérité.

L'amour de jeunesse[Leïla&NeymarJr]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant