L'amour de jeunesse[Leïla&NeymarJr]

Chapitre 18

Lara.

Assise à la table, je contemple le spectacle qui se déroule devant mes yeux avec un petit sourire. Je suis bien contente à cet instant de n'être ni Neymar, ni Bruna, et surtout pas Leila. Mais malgré tout, j'avoue que je m'amuse plutôt bien.
Bruna et Neymar sont assis côte à côté, ma sœur et moi de l'autre côté, tandis que Nadine et son mari ont pris place aux bouts de table. C'est la première fois que je vois Bruna en vrai ; ayant toujours scrupuleusement évité de la croiser. Pourtant, c'est un erreur, parce qu'aussi surprenant que cela puisse paraître, elle n'est pas celle que j'imaginais. Elle est intelligente, drôle et gentille. En plus de cela, elle est belle et même si cette perfection devrait me répugner, je ne peux la détester. Et je crois que ma sœur est du même avis qu'elle, parce que bien qu'elle reste sur la défensive, elles ne semblent pas sur le point de s'entretuer. Neymar lui aussi, paraît se détendre. Tout pourrait en fait se passer merveilleusement bien si Neymar Sr n'était pas, fidèle à lui- même, cette sale bestiole qui s'amuse tant à piquer ma sœur qu'il a toujours détestée.
Et à l'instant où Bruna ouvre de nouveau la bouche, je sens que les choses vont tourner au vinaigre - rapidement.

- Alors si je comprends bien, vous étiez ensemble, lorsque vous étiez petits ? elle demande d'une voix dénuée de jalousie, de colère ou de quoi que ce soit de mauvais.
- Oh, non, rit ma sœur. On n'a jamais été ensemble.

Ce qui paraît être la réponse censée lorsque les choses sont encore ambiguës, que l'actuelle copine est assise à la table et que vous ne souhaitez pas mettre tout le monde mal à l'aise. Ce qui n'est pas l'intention de ma sœur. En revanche, ça semble être le but ultime de Neymar Sr, qui intervient en ricanant :

- Tu rigoles, pas vrai ? Tu étais amoureuse de mon fils, ça crevait les yeux.

Neymar se mord les lèvres tandis que Leila, au lieu de perdre ses moyens, lâche un rire léger.

- De lui ? Vous plaisantez, j'espère. C'était et c'est seulement un ami. Il n'y a jamais eu aucune attirance entre nous.

Je tourne à cet instant la tête vers l'intéressé, guettant sa réaction. Il paraît surpris mais s'efforce de faire bonne figure. Il sourit tandis que ses sourcils se haussent et que son regard se durcit.
Il semble blessé mais à quoi il s'attendait ? À ce que ma sœur lui fasse une déclaration enflammée là, devant sa copine ? Simplement, elle aurait pu y aller plus doucement, parce qu'à présent, il est vexé, et je sais d'expérience que face à face, Leila et lui peuvent faire des étincelles. C'était fréquent qu'ils se cherchent lorsque nous étions adolescents. Je crois que ça les amusait, mais la bataille était acharnée. Aucun des deux ne se risquait jamais à laisser l'autre gagner. Question d'ego. J'imagine que rien n'a changé. Et justement, il me semble que Neymar est sur le point de lancer le coup d'envoi.

- C'est clair. Leila n'est pas du tout mon genre. De toute façon, de quoi tu t'inquiètes, chérie ? il demande en se tournant vers Bruna.
- Je ne m'inquiète pas, je demande par simple curiosité, elle répond en lui plantant un bisou sur la joue.

Neymar ne quitte pas Leila des yeux et il a un petit sourire. Elle ? Ses yeux prennent un instant l'éclat de la colère jalouse, avant de se durcir sous la confiance. Car si Neymar veut pousser ses nerfs à bout, autant pour se venger que pour la faire à avouer ses sentiments, elle aussi sait comment le faire flancher. Mais pour le moment, le vieil abruti ressent le besoin de faire son show.

- Ils sont beaux tous les deux, pas vrai ? demande Neymar Sr.
- Mignons comme c'est pas permis.
- Presque deux ans que vous êtes ensemble, non ? il renchérit en se tournant vers Bruna et son fils.
- Dans un mois.
- Deux ans de pur bonheur, souffle Neymar en ne quittant pas ma soeur des yeux.
- C'est magnifique, la façon dont vous vous aimez, affirme ma sœur, mielleuse.
- Tu connaîtras ça un jour, lui assure Neymar. Quelqu'un finira par tomber amoureux de toi.
- Ça ne fait aucun doute, tu es tellement belle !
- Merci, Bruna, et merci, Junior, mais en réalité, je connais déjà ça.

Elle sourit et plante son regard dans celui de Neymar.

- Avec Julio...

Il ricane en passant son bras par-dessus les épaules de Bruna.

- Et surtout avec Lucas.

Je n'ai aucune idée de qui est ce Lucas, mais ce n'est visiblement pas le cas de notre footballeur, car il tourne vivement la tête pour regarder ma sœur, et je peux voir ses mâchoires se contracter.

- Lucas, c'est ton copain ? demande Bruna.
- C'est l'amour de ma vie, en fait, elle rectifie et je manque de m'étouffer en entendant ces mots sortir de la bouche de ma sœur.
- Un amour aussi fort que celui que je ressens pour Bruna ?
- Plus que ça. S'il disparaissait, je le chercherais pendant des années, par exemple. C'est une vraie preuve d'amour, ça, non ?

En effet. Il pourrait évident que Neymar l'aime pour cette raison.

- Alors, si tu l'aimes tant, pourquoi Lucas n'est pas avec nous ce soir ? réplique Neymar.

Aïe. Je dois avouer que ça fait mal. Ma sœur reste bouche-bée, à court d'imagination. Bruna se tourne vers son copain et lui tape la main comme à un enfant irrespectueux.

- Neymar ! elle s'exclame.

Silence autour de la table. Nadine décide de le rompre en attrapant la main de son fils et de Leila.

- En tous cas, je suis contente que vous deux ayez trouvé l'amour. Vous méritez d'être heureux.

Ils se sourient. Trève ?

- Maintenant que je l'ai trouvé, je la lâcherais plus, il assure.

Mais est-ce qu'il parle vraiment de Bruna ?

- L'amour c'est l'essentiel, les enfants. Cette personne, c'est ce qui reste quand on a plus rien.
- Et c'est quand même fou ce qu'on peut ressentir pour la personne qu'on aime, elle poursuit. Cet amour, comme si personne d'autre n'existait, comme si personne d'autre n'avait jamais compté. Ça nous fait tout oublier, et on se dit qu'après tout, les autres n'étaient personne. Pas importants. Accessoires.


Mais est-ce qu'elle parle vraiment de Lucas ?