10. Rivalités générationnelles

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Marie Curie a bien raison lorsqu'elle dit que dans la vie, rien n'est à craindre, mais tout est à comprendre. Qui sont ces hommes, ont-ils un lien avec l'attaque d'aujourd'hui ? Salvatore, la mâchoire serrée, mais le ton étonnamment calme, engage la joute verbale.

– C'est Martinez qui vous envoie n'est-ce pas ? demande Salvatore un sourire sombre aux coins des lèvres.

Salvatore lance au leader des assaillants un regard glacial, trahissant la noirceur de son âme et avec une prudence calculée, je tente d'émettre silencieusement un appel au secours. Mais l'attention de Faustino et Salvatore est captivée par cet homme qui me frôle désormais du bout du nez, de la poitrine à l'oreille, son arme toujours prête à faire feu dans sa main libre.

– Martinez n'est pas le seul homme qui veut vous voir mort, toi et ta famille, avance cet homme derrière mon oreille.

– Ces petits merdeux commencent à m'ennuyer très sérieusement.

À peine visible à l'œil nu, le mouvement de Salvatore se fait très rapidement. Il récupère son arme qu'il pointe sur la tête du leader dont l'étreinte se resserre assez fort autour de ma chevelure. Je ne compte aller nulle part, inutile de m'arracher autant de mèches...

Toutes les armes des assaillants sont dorénavant braquées sur Salvatore, dont le mauvais sourire ne le quitte pas. Les armes de ceux qui composent l'industrie originale du Panamera se relèvent aussitôt. Des jeux de regards fusent entre membres García Baron et ces hommes que je n'identifie toujours pas.

– Il est inutile de s'énerver, voyons. Nous ne sommes pas des enfants, affirme une voix soudaine.

Tous les yeux se ruent vers cette voix qui se trouve être derrière moi. Faustino en perd son sourire, tant bien que son regard se perd un peu plus profondément dans la noirceur de son âme.

– Sanchez, relâche cette jeune femme et baissons nos armes. Inutile de parler sous la menace constante de créer une marre de sang, ordonne-t-il à l'homme qui me retient plus fermement.

Si mes cheveux ne poussent pas après ça, c'est qu'il y a un problème quelque part. L'homme me relâche brutalement, et je manque de m'écrouler. D'un simple signe de tête, Faustino m'impose de rejoindre les autres filles, et je m'empresse de les rejoindre.

Parmi les personnes recroquevillées, je cherche des yeux Diego Vargas. Si ces personnes ont un lien avec lui, il devrait se montrer assez confiant ou malicieux... Mais malgré mes efforts, que j'essaie discrets, je ne vois aucune trace de lui. Ses affaires également ont disparu.

– Maintenant que les innocents ne sont plus en danger, enfin plus ou moins, peux-tu m'expliquer à quoi rime tout ceci ? demande Salvatore son arme toujours braquée sur le même homme.

– Visiblement les hommes de Martinez qui s'ennuient depuis qu'on leur a retiré leur gagne-pain, avance Alex tout en sortant d'une pièce, une feuille coincée entre les mains.

– Tu as pu le récupérer, muy bien, hijo, s'exprime Salvatore en récupérant le papier tendu par Alex.

Alex rejoint Faustino sur le devant de la scène. Salvatore lit brièvement le document puis se met à ricaner avant de relever les yeux vers l'homme qui semble plus distingué et calme par rapport aux autres.

– Je t'avais pourtant dit qu'il n'y aurait qu'un seul de nous deux sur cette terre, avance Salvatore en brandissant le document. Ta venue ici ne fait que confirmer mes suppositions, tu essayais bien de me reprendre le territoire.

– Ce n'est pas qu'une question de territoire. C'est une question d'honneur, après que j'ai appris la mort de mon associé. Des hommes m'ont indiqué qui partait en ta direction pour des négociations de partage de territoire. Il n'est jamais revenu.

Les Liens de l'OmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant