Chapitre 12

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TW! Ce chapitre contient un langage explicite, des scènes d'attouchement non consentis qui peuvent être dérangeante, et dure à lire. TW!

Pov Sarah :

La meilleure façon de terminer une journée est autour d'une boisson légèrement alcoolisée en étant bercé par les rires de ses amis. La pire façon de terminer une journée, c'est lorsqu'au même pub, on se retrouve derrière le bar à contempler tout ce que la vie nous a refusé. Je me dirigeais vers les tables du fond du Night'Shot, me dandinant honteusement, ma minijupe en cuir remontant de façon dangereuse à chacun de mes pas, alors que, perchée sur mes talons, je tentais de ne pas renverser les bières fraîches qui tenaient en équilibre sur un plateau.

- Trois bières, c'est ça ? demandais-je aux trois hommes avachis sur leurs chaises, alors que je me baissais pour déposer leurs consommations.

- Je vous en offrirais une si vous restiez à notre table, dit l'un d'entre eux, un sourire carnassier plaqué sur le visage.

Le bruit sourd de la musique, pulsant dans la salle, s'entrechoquait avec les battements de mon cœur, créant une cacophonie désagréable. Une boule se forma dans mon estomac, lourde, comme pour ancrer mon corps en cet endroit où je ne voulais pas être.

Ravale tes larmes.

Ravale tes larmes.

Ravale tes larmes.

Souris.

Je me redressai, détournant leur attention de mon décolleté, et esquissai un sourire qui, je l'espérais, masquait ma nervosité.

- Désolée, mais je préfère le whisky, dis-je avec une légèreté feinte avant de retourner précipitamment derrière le bar.

- Si tu savais le nombre d'emmerdes que j'ai depuis que je t'ai embauchée, susurra mon boss dans mon dos. Tu devrais te reconnaître chanceuse d'être ainsi abordée, si tu n'étais pas si bien foutue cela ferait déjà un moment que je t'aurais mise à la porte, beauté.

Je me saisis d'un torchon avant de nettoyer le comptoir, incapable de me retourner pour affronter Patrick du regard.

- C'est ça, ma petite salope, continue de bien astiquer chaque recoin, murmura-t-il en collant son érection à mes fesses.

- Patrick, s'il te plaît... lâche-moi, murmurai-je, les yeux embués de larmes que je m'interdisais de laisser couler.

- Quel dommage que tu ne saches pas supplier comme les petites putes du bar, finit-il par dire en s'éloignant,  laissant une brûlure glacée sur ma peau.

Je me mordis les lèvres, les jambes tremblantes, jusqu'à sentir le goût métallique de l'hémoglobine sur ma langue. Qu'avais-je pu commettre pour mériter tout cela ? Qu'avais-je fait pour être aujourd'hui tétanisée lorsqu'un homme me confrontait ? Comment m'étais-je retrouvée à avoir peur de simplement exister ? Comment vivre était-il devenu mon enfer ?

- Un whisky, s'il vous plaît.

Je relevai la tête. J'avais été tellement paralysée d'effroi par les paroles de Patrick que je ne m'étais pas rendu compte qu'un client avait pris place au bar. Alors que nos regards se croisèrent, la surprise se peignit sur mon visage.

-  Mr Scott ? Que faites-vous ici ? murmurai-je, hésitante.

- J'avais besoin d'un verre, répondit-il, l'air aussi perturbé que moi.

Alors que je m'apprêtais à le servir, je laissai ma main en suspens.

- Je suis désolée, mais je ne peux pas vous servir. Vous êtes malade et cela serait une faute professionnelle de vous servir à boire alors que cela accentue la dégradation de votre état de santé, dis-je en ayant l'impression de revivre notre première rencontre où j'avais refusé de servir le chanteur.

Laisse moi vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant