anicroche

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Dix jours s'écoulèrent sans que Maxime n'ait aucun contact avec Sidjil. S'il avait été question de n'importe qui d'autre ça lui aurait paru peu, il ne l'aurait sûrement même pas remarqué. Mais il avait pris l'habitude de voir Sidjil quasiment tous les jours, et d'échanger avec lui par messages tous ceux restants.

Il ne comprenait pas pourquoi l'autre homme prenait ses distances. Maxime, lui, avait une bonne raison de rester dans son coin mais quelle était celle de Sidjil ? Est-ce qu'il avait compris que sa petite blague n'avait pas tellement plu à Maxime et il lui laissait un peu d'espace le temps qu'il la digère ? Ou est-ce qu'il n'ignorait pas du tout le corse mais il n'avait simplement pas pensé à lui durant ces dix derniers jours ?

Maxime ne pouvait se résoudre à penser que cette seconde option était la bonne.

En attendant un signe de vie de Sidjil, Maxime hantait son appartement, errant de pièce en pièce sans but précis. Il se couchait à des heures absurdes et se réveillait en début d'après-midi, un peu déboussolé. Il tentait tant bien que mal de se changer les idées, enchaînant les distractions pour chasser de son esprit le souvenir douloureux de sa dernière entrevue avec Sidjil. Mais rien n'y faisait, la phrase de son ami raisonnait sans cesse dans sa tête dans une boucle morbide.

Il avait bien conscience que son attitude ces derniers jours était totalement démesurée par rapport à la phrase toute bête qu'avait lâchée le toulousain, sur le ton de l'humour, mais c'était pas tellement sa phrase en elle-même qui l'avait blessé, c'était le fait qu'elle actait le manque d'intérêt de Sidjil à son égard, tout du moins sur le plan romantique.

Jusqu'alors, il avait entretenu un petit espoir que l'enthousiasme dont faisait preuve Sidjil pour jouer à l'amoureux transi cachait une certaine sincérité ; et il était tombé de bien haut quand il avait réalisé, peut être un peu tardivement, que ce n'était absolument pas le cas.

Quasiment tous les jours, Gabrielle lui envoyait un message pour prendre de ses nouvelle. Elle avait eu une place de premier rang pour assister aux montagnes russes de sa relation avec Sidjil ces derniers mois et, mieux que personne, elle comprenait sa peine.

Avec sa caméra, elle avait documenté tous les émois de Maxime, toutes les fois où fiction et réalité s'étaient rencontrées au point d'en devenir indiscernables. Des heures de rush qui témoignaient d'une comédie un peu trop sincère, comme un secret pas très bien gardé, qu'on lisait facilement sur son visage.

Il savait qu'elle culpabilisait toujours d'avoir entretenu la tension entre eux en les choisissant pour incarner ces personnages, et surtout de ne pas être intervenu quand la tournée de presse avait pris une tournure pour le moins déplacée. Alors il tentait de la rassurer, un peu maladroitement parce qu'il n'était pas tellement doué quand il s'agissait de réconforter quelqu'un.

Il ne la tenait pas du tout pour fautive, ni même Sidjil à vrai dire. Certes le toulousain l'avait blessé mais Maxime ne pouvait s'en vouloir qu'à lui même, d'avoir entretenu pendant aussi longtemps un espoir vain de voir ses sentiments retournés.

Minuit sonna à l'horloge, sortant Maxime de ses pensées. Il se frotta les yeux, devenus sensibles après des jours d'une surconsommation d'écrans. Il savait que ce soir, comme tous les autres avant, le sommeil ne viendrait pas facilement alors il décida d'enfiler un sweat et d'aller faire une petite balade nocturne dans la capitale, histoire de s'épuiser un peu.

Il n'emporta rien avec lui, mis à part ses clés, parce qu'il en avait marre de s'abrutir l'esprit avec toutes ces distraction. Il ne voulait rien voir d'autre que le noir de la nuit et n'entendre que l'écho de ses pas sur l'asphalte.

L'air frais du soir, qui l'assaillit dès qu'il poussa la lourde porte de son hall d'entrée, le sortit un peu de sa torpeur. Il tourna la tête vers le ciel, laissant les rayons de la lune caresser son visage.

Ses problèmes lui paraissaient insignifiants alors qu'il se tenait là, seul au milieu d'un grand boulevard, sous l'immensité de la voûte céleste. La pollution lumineuse avait chassé toutes les étoiles du ciel de Paris, mais il le trouvait quand même beau, ce ciel noir comme de l'encre.

Il y voyait une toile vide, ouverte à une infinité de possibilités, et le parallèle avec ce qu'il aurait aimé retrouver dans sa relation avec Sidjil ne lui échappa pas. Il aurait voulu qu'elle redevienne une page blanche, pas encore souillée par les dérives de son cœur.

Il marcha longtemps de soir là, et quand il rejoignit enfin son lit aux petites heures du matin, il s'endormit sans peine pour la première fois depuis un certain temps.

L'instant d'une nuit, il oublia le poids de son cœur dans sa poitrine et il se laissa rêver d'un avenir où toute cette histoire ne représenterait rien de plus qu'un petit trébuchement sur le chemin de sa vie.






⋆౨ৎ˚⟡˖ ࣪

salut les frontière crazy j'espère que vous allez bien 😁

petit chapitre de transition en mode #introspection en mode #jemessaieàlapoésie

on dirait pas comme ça mais je vous jure qu'on est bientôt sortis de l'auberge 🙏🏻 les astres vont s'aligner pour qu'ils finissent enfin ensemble

frontière [maxime x djilsi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant