action / vérité

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Un peu désorienté dans cette maison qui lui était totalement inconnue, Sidjil déambulait dans les couloirs à la recherche de l'endroit où Maxime aurait bien pu aller se réfugier.

Il ouvrit successivement plusieurs portes, pour ne tomber que sur des pièces vides, à part pour l'une d'entre elles dans laquelle il surprit deux potes d'Élian en plein ébats, avant de refermer précipitamment la porte en bafouillant des excuses. Il accéléra le pas pour s'éloigner de cette chambre, priant pour trouver rapidement Maxime avant d'être traumatisé une seconde fois.

Trop obnubilé par sa quête, il ne remarqua pas qu'il était suivi par Manas, qui emboîtait ses pas à seulement quelques mètres de distance. Il ne remarqua pas non plus, quand il trouva enfin la pièce dans laquelle Maxime s'était réfugié, le bruit de la clé tournant dans la serrure de la porte. Sans même le savoir, il venait d'être enfermé à clé avec Maxime dans une petite chambre plongée dans l'obscurité.

Le corse était allongé sur le lit qui trônait au milieu de la pièce, les yeux rivés sur le plafond, et il n'eut aucune réaction en l'entendant entrer. Sidjil s'approcha de lui à pas feutrés, par peur de le brusquer, avant de murmurer son nom pour attirer son attention.

« Maxime ? ».

Le garçon garda le silence, se contentant pour seule réponse de tourner la tête vers lui et de le regarder en clignant lentement des yeux.

Il n'avait pas l'air énervé, comme l'avait craint Sidjil, mais son regard était vide. Il semblait démoralisé, et c'était peut être pire encore que s'il avait été en colère.

Sidjil ne savait pas quoi faire, ne savait pas ce que Maxime attendait de lui, ni même vraiment pourquoi il avait réagit de la sorte pendant le jeu. Il avait eu l'air trahi par son meilleur ami et Sidjil se demandait s'il devait en déduire que l'accusation portée par Élian était fondée. Si Maxime avait vraiment eu des vues sur quelqu'un (sur lui ?) pendant le tournage.

Ça semblait être la réponse évidente mais il ne savait plus quoi penser de sa relation avec Maxime. Il en avait marre de constamment devoir lire entre les lignes et de se laisser guider par de vagues intuitions. Alors il fit ce qu'il aurait du faire depuis bien longtemps déjà, il parla.

Il dit à Maxime à quel point il était désolé de l'avoir mis mal à l'aise avec sa remarque pendant la conférence de presse. Lui expliqua pourquoi il avait lâché cette phrase, en lui détaillant sa stratégie visiblement foireuse, avec cette blague destinée à encourager Maxime à se confier mais qui avait provoqué tout l'inverse de l'effet escompté.

Il dit aussi à Maxime qu'il comprenait s'il avait encore besoin de temps loin de lui, mais qu'il ne supporterait pas qu'ils arrêtent définitivement d'être amis.

Et puis, enfin, il lui avoua. Il lui avoua que s'il ne supporterait pas qu'ils s'éloignent définitivement c'était parce qu'il tenait beaucoup trop à lui, plus que l'on tient à un simple ami.

« Bref, Max tu me manques et, si je dois être totalement honnête, je- je pense que- », il détourna les yeux, incapable de soutenir le regard de Maxime qui semblait sonder les tréfonds de son âme. « Enfin, à mes yeux tu- ».

Il n'arrivait pas à trouver les mots adéquats pour décrire ce qu'il ressentait pour Maxime. Il voulait lui dire qu'il l'aimait mais il avait l'impression que c'était à la fois trop - trop tôt, trop fort - et pas assez pour exprimer tout ce que Maxime avait provoqué au fond de lui ces derniers mois.

« Sid... », l'interrompit Maxime, en tendant la main pour l'attirer près de lui. « Moi aussi », répondit-il simplement, comme s'il avait parfaitement compris ce que Sidjil n'avait pas réussi à lui dire.

frontière [maxime x djilsi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant