Interlude

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« Gabi. »

Il posa son front sur le sien alors qu'il contemplait ses cils cacher cet océan dans lequel il se serait noyé bien volontiers si Jordan lui permettait. Ce dernier se rapprocha encore plus, ses lèvres venant presque contre les siennes, prenant l'arrière de sa tête avec des doigts tremblants.
Et avant même que Gabriel eut fini d'hocher la tête, les lèvres de Jordan étaient sur les siennes.

Jordan l'embrassait.

Leurs lèvres s'entrouvrirent, découvrant la bouche l'une de l'autre, tandis que les grandes paumes de Jordan parcouraient les côtes de Gabriel.
Elles descendirent, descendirent et descendirent jusqu'à s'arrêter sous sa taille, faisant battre leurs cœurs si fort contre les parois de leurs poitrines que cela leur servait de musique.

Leurs langues se vouaient à une danse aussi effrénée que douce alors que les mains de Jordan se saisirent de la taille de Gabriel, le rapprochant toujours un peu plus près de lui comme si le moindre atome entre eux devait disparaître.

« Tu me tues, Gabi » soupira alors Jordan contre ses lèvres, posant à nouveau son front sur celui de son ministre.
« Allons-y. On se demande probablement où nous sommes. »

Gabriel acquiesça simplement, ravagé par cette interlude, tandis que quelque chose dans son ventre lui criait que ce n'était pas assez. Qu'il lui en fallait plus. De ce contact. De ce baiser. De cet homme.

Jordan effleura avec ses doigts quelques mèches de ses cheveux qui n'étaient pas à leur place, le dos de sa main effleurant sa joue avant de reculer.

« Parfait » dit-il en le regardant de haut en bas

Car oui, dans ses yeux Gabriel Attal était parfait. Autant pour ses qualités que pour ses défauts. Pour son assurance et ses craintes. Pour tout ce qu'il était. Gabriel était Gabriel. Et il s'avère que Gabriel était parfait.

Il suspectait d'ailleurs que c'était pour cette raison là qu'à l'époque Stéphane Séjourné a été attiré par lui.
Ce que Jordan ressentit lorsque Gabi glissa sa main dans sa paume, le laissant le ramener dans l'hémicycle, n'était pas de la jalousie. Loin de là. Mais une fierté si grande d'avoir été élu par le cœur de cet être si parfait qu'il laissa échapper un rire.

Gabriel quant à lui ne dit rien. Il avait l'habitude. Voir Jordan rire comme un maniaque de façon quasi hystérique n'était plus surprenant pour le jeune premier ministre.
Il sourit juste, tentant de se convaincre qu'il avait fait le bon choix en choisissant cet homme - pas pour ses idées bien sûr, qui différaient grandement des siennes - mais pour de son attitude, bien que parfois très questionnable.

Cependant tous les doutes de Gabriel s'envolèrent lorsque Jordan posa un baiser aussi doux que furtif sur sa joue et lâcha délicatement sa main avant d'ouvrir les portes de l'assemblée, regagner leur place respective et rassurer une nouvelle fois les inquiétudes de leurs collègues de parti.

Après tout, « il ne s'était rien passé ».

Passions Secrètes : Les Amants du PouvoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant