Chapitre 13

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Daëri

Deux jours après, les quatre sont revenus m'ennuyer et bizarrement Blade n'avait plus envie de me casser la gueule. Il était même joyeux et impassible à mes piques. Ce matin, j'observe le soleil anormal dans "le ciel" anormal lui aussi, sachant qu'on est sous le sable. J'en suis sûre. Mais ce soleil est entouré d'un ciel bleu, m'aveugle et je sens ses rayons sur ma peau. Ici, je n'ai pas aussi chaud que je l'aurais cru au milieu du désert. C'est presque comme chez moi, presque. J'aurais dû demander une explication sur la météo à l'un de ces idiots.

Justement, le cinquième membre de leur gang qui m'avait giflé dans la tente apparaît au loin. Pile durant ma sortie de leur hôpital. Hôpital où je ne l'avais pas vue de tout le long. Je regarde au loin, et réalise un peu plus que le bâtiment surplombe la cité en mouvement, en contrebas. Cité sur laquelle je n'ai même pas pris le temps de me renseigner. La blonde attire à nouveau mon attention, quand elle s'approche encore plus de moi. Elle me dit comme si j'étais un insecte:
-Ils t'ont vraiment sauvé.

Je souris et même si ce n'est pas du tout une certitude je lui dis:
-Je vaux plus vivante on dirait. Il semblerait que tu ne l'ai pas compris.

Elle sourit et répond:
-Le truc, c'est que, moi, j'en ai rien à foutre.

Sur ce elle me donne un coup de pied au tibia qui me déséquilibre et en profite pour me frapper aux côtes. Mais surtout, ça m'a probablement écrasé l'estomac. Ça me fait gémir de douleur et elle ça la fait sourire. Cette connasse doit savoir pourquoi j'étais alitée et a bien visé. J'essaie de me lever de la chute que m'a fait faire le dernier coup qui a été dans ma cuisse. Mais ses attaques ont fait revenir mon vertige, et là je me sens trop faible pour faire quoi que ce soit pour lui botter le cul. Pourtant elle est un peu plus petite que moi en taille et en poids visiblement. Malgré son air innocent, c'est un démon. Justement, elle me dit:
-T'inquiète pas, tu respireras toujours, après que je t'ai tabassé toi et ton joli visage.

Au sol, malgré la douleur, je ne peux pas m'empêcher de dire en souriant:
-Au moins, t'admets que je suis joliaaaaaouw.

Cette pute a shooté dans mon dos. Ça me rappelle la bataille dans le désert et m'énerve tellement, que je ne sais pas comment, mais j'oublie mon état. Je me lève malgré la douleur, esquive un coup et lui en mets une dans la bouche. Elle se replie confuse par la douleur. J'en profite et lui donne un autre coup à la tête. Elle se reprend enfin avec un mouvement rapide pour se dégager. Je laisse donc tomber mon idée du coup de pied dans le ventre. Elle revient vers moi, mais j'esquive. J'attrape son bras et le ramène derrière elle. Je la fais tomber en le lâchant, lui épargnant une blessure plus grave que sa chute. Je ne sais même pas pourquoi je lui ai épargné cette punition. Je ressens soudainement un élancement de la douleur au ventre à laquelle j'avais réussi à passer outre. Cette diablesse en profite pour tirer sur mon pied et me faire tomber. Je savais que j'aurais dû lui démolir l'os. Soudainement, la voix de Blade s'élève:
-Arrêtez de regarder et bougez-vous!

Pendant que j'essaie de me relever alors qu'Aelia ne me lâche pas en rampant, Zy, qui s'est approché, l'attrape. Je sens moi aussi une force, bien supérieure à ma volonté de casser la gueule d'Aelia, me saisir. Je suis soulevée malgré mes mouvements. Je ne sais pas comment, mais je devine que c'est Atmos avant même de me retourner. Mais je m'en fous et crie sur Blade qui les a pourtant poussés à nous arrêter:
-Je suis sûre que c'est toi qui as envoyé cette imbécile!

Aelia réplique:
-Non, je suis venue te casser la gueule en suivant la volonté de mon cœur.

Atmos me fait presque trembler déstabilisée, en me murmurant:
-Ne réessaie rien ou ils vont encore t'enfermer très longtemps.

Je me calme, mais crie juste après:
-Pourquoi on m'a fait sortir hein?! Ce genre de conneries?!

Un homme aux cheveux sombres et aux yeux bleu profond, ayant l'air un peu plus vieux qu'Havo apparaît. Il me répond de sa voix très grave:
-Non, on t'a fait sortir pour te rendre utile. Mais pour l'instant, on va te foutre dans une cellule juste à côté d'Aelia. Vu que tu ne sembles pas te comporter normalement non plus. Et à peine sortie de l'hôpital en plus.

C'est celui qui était étonné qu'on m'ait ramené ici. Je me souviens de sa voix vraiment grave. Il sourit amusé par l'idée de m'enfermer à nouveau puis croise le regard de Moya, qui faisait de même. Un ado apparait. Il est habillé dans mon nouveau style. Le style des autres ici et donc des cinq idiots. C'est des habits entre les vêtements tactiques et la tech wear. Je dirais peut-être plutôt du style performants, technologiques, mais aussi urbains.

De ce que j'ai vu ils sont couleur sable et autres la plupart du temps. Pas trop mal par rapport au coton léger que je ne peux plus me voir, sur les vidéos surveillance de la ville. Moya elle porte juste un jean et un débardeur en dessous de sa blouse blanche. Havo et l'inconnu aux yeux bleus, eux, y sont allés à fond avec les vrais vêtements tactiques.
Ils avaient presque les mêmes sur le champ de bataille. Encore quelques trucs et ils sont prêts à décimer un autre de nos escadrons. L'adolescent dit quelque chose dans l'oreille de Moya puis elle s'en va avec lui. L'homme aux yeux bleus dit à Zy et Atmos:
-Vous les emmenez ou d'autres s'en chargeront.

Je me débats, mais Atmos me maîtrise rapidement. Il me retourne et son regard vert profond est devenu coupant quand il me dit sur un ton plus dur:
-Tu t'arrêtes maintenant. Ok?

Je le fixe en silence. Comme à son habitude avec moi, il ne baisse pas le regard et me dit:
-Quelqu'un d'autre sera bien plus dur.

-Va te faire foutre Atmos.

Il sourit en riant doucement et me dit en me retournant:
-On y va.

À une vitesse surprenante, il attache mes poignets avec quelque chose. Il les tient d'une main, mais me lâche soudainement. Il me fait sursauter en disant à côté de ma tête:
-Tu marches toute seule ou je t'aide?

Je garde le silence. Je suis Aelia et Zy tout en recevant le sourire moqueur de Blade. Je me retiens pourtant de l'insulter. Je suis trop fatiguée.

EMISSENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant