Chapitre 24

12 0 0
                                    

Daëri

Je souffle assise sur une chaise et éreintée à force de visser toute sorte d'objets. En plus, Ena et Atmos, avec qui on m'a mise, ne m'aident pas en faisant que parler sans arrêt. Maintenant qu'Ena est partie chercher à boire, Atmos m'appelle et répond à mon regard curieux par:
-Qu'est-ce que tu penses des Brûlés?

J'entrouvre la bouche prise de court puis la referme. Atmos ennuyé, range encore une de ses mèches noires devenues trop longues. Je m'arrête de le regarder en même temps qu'il se remet à me fixer. Il me demande:
-T'es pas pour ce que ton père a fait?

Je regarde le silence en plein conflit mental. Atmos me dit:
-Admets-le il était allé trop loin et même toi tu le sais. On sait tous les deux que tu le sais...pourtant tu l'as laissé recommencer avec vos expériences.

-Ils étaient en vie.

-Vous avez tué leurs âmes dans le meilleur des cas. Parce que j'imagine pas ce que réaliser que t'es devenu un monstre doit te faire...

Je lui dis agressivement:
-C'est pas ton problème. C'était pas toi qu'on a changé en mutant de toute façon, donc laisse-tomber.

Sous mon regard confus, Atmos enlève sa chaussure. Il se met devant moi et me montre la plante de son pied. Je quitte son regard déterminé à faire je ne sais quoi, puis jette un œil à son pied de plus près. Je me fige quand je vois une sorte de croissant de lune rose foncé sur sa peau. Ensuite je lui dis choquée:
-Tu...

Il me coupe:
-Oui, moi, je suis censé être mort. Brûlé.

Je ne sais pas quoi lui dire et avant que je ne puisse trouver, il s'en va.
Comment je l'ai pas deviné depuis qu'ils m'ont capturé?! C'était juste sous mon nez, c'était tellement évident. Je suis censée avoir ce foutu QI supérieur, on dirait bien que non en fait. Ena revient avec ses foutues bouteilles d'eau. En fronçant ses longs sourcils droits elle me demande:
-Il est où Atmos? Qu'est-ce qu'il s'est passé?

-Il m'a dit qu'il...est l'un d'eux, les bébés. Les mutants.

-Moi aussi.

-Il y en a d'autres? Ou vous êtes vraiment que deux.

Elle me regarde surprise et je réponds:
-Notre système vous avait détecté.

Ena sourit pour je ne sais quelle raison et me dit:
-Il y a que nous deux.

Plus tard, je croise à nouveau Atmos. Je ne sais pas ce qu'il me prend, mais je lui dis en me tournant:
-Je suis désolée Atmos.

Il s'arrête de marcher et je le regarde un peu craintive. À ma surprise, il prend ma main et me dit:
-Viens voir.

Je le suis illogiquement. Même quand il lâche ma main, dont l'emprise ne m'a pas renvoyé en enfer, comme je l'avais craint durant un instant infime. Après un moment où il refuse de répondre à mes questions, on arrive sous un grand arbre isolé du reste de la cité. Les branches ont des feuilles d'un vert acide. Comme des fruits, il y a des sortes de cristaux iridescents parmi elles. Pendant que je les observe, la voix grave d'Atmos me dit:
-C'est encore mieux la nuit.

Je le regarde à nouveau et il me sourit. Ça m'énerve et me fait grimacer, pour ne pas faire la connerie de l'imiter. Cette envie, ça doit être un truc humain bizarre en fait. J'aurais failli dire que c'est ça son pouvoir, pourtant tout le monde fait ça. Mais je ne suis pas tout le monde. Je ne veux pas l'être. Atmos reprend son air sérieux, un peu intimidant et continue:
-Je suis désolé de m'être énervé contre toi. Mais je me rappelais que t'étais la personne la plus proche de lui. Et le fait que tu puisses penser que La Brûlure ai été quelque chose de bien ça m...

EMISSENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant