Daëri
Dans la soirée, je me réveille et j'ai encore faim, mais bien sûr il n'y a rien dans mon frigo. Je jette mon livre sur mon lit et mets un cardigan. Ces sacs à viande n'ont qu'à me fixer en pyjama s'ils veulent. J'espère que la machine que j'ai vue a des choses mangeables. Enfin pour moi en ce moment c'est aléatoire avec tous leurs nouveaux plats. Malgré l'espace de l'appartement, à cause du faible éclairage je heurte ma cuisse contre une chaise. Je ressens encore une légère douleur. Il m'a pas raté ce connard. J'ouvre la porte pour trouver au loin sur l'herbe bleuie par l'obscurité, la lumière d'un grand feu bleu, je pense. Je regarde mieux, c'est un feu de camp vraiment grand. Il semble y avoir tout le monde, ça explique le calme ici ce soir.
Je les entends rire de loin et tente de repousser ce sentiment honteux de tristesse. Il me rappelle celui que j'avais plus jeune quand les enfants n'étaient plus avec, mais contre moi. Je m'en fous, j'ai autre chose à faire. J'essuie ma larme de souvenir et accélère le pas.
Le repas que j'ai acheté avec ma paye était à vomir, mais je me suis forcée à le manger. Papa m'a bien appris à ne pas gâcher. Malgré tout j'ai dormi comme un bébé, je pense que c'est ce qu'on dit. Même si j'en ai jamais vu un en vrai.**
Aujourd'hui, mes collègues de travail ont fini par me lâcher, quand ils ont compris que je n'avais aucune envie de jouer le jeu de la sociabilité et des messes basses. Je ne sais pas si c'est ça ou le fait que paradoxalement je passe mes nerfs sur une tâche aussi minutieuse, mais j'ai battu mon record. Ils m'appellent "Le robot" maintenant. Je m'en fiche un peu, mais je ne sais pas pourquoi ils ne me maltraitent pas. Pourtant Moya m'a confirmé qu'on les a bien sûr prévenus de qui j'étais. Je descends les marches couleur sable orangées, mais compactes que je me mets encore à regarder. Ena apparaît soudain dans mon champ de vision, elle fonce droit sur moi. Avec un sourire rendant presque son visage ovale rond, à cause de ses pommettes joufflues, elle me dit:
-Aller on y va.Je recule et lui rappelle:
-J'avais dit non, je vais pas faire votre visite touristique.Aelia arrive à ma surprise et son visage a changé. Elle a vraiment l'air de la version adulte d'un de ces anges peints, ou des moutons aux grands yeux tout mignons que je devais élever dans mon jeu vidéo. Je les égorgeais aussi, c'est le cycle de la vie. Elle me dit:
-Salut...j'ai réfléchi et désolé de t'avoir frappé. C'est ton père que je déteste. J'ai juste voulu passer mes nerfs sur la chose la plus proche. La personne.J'émets un:
-Hmmm.Ena me dit:
-Et toi?Je réplique:
-On ne va pas jouer à ce jeu-là, elle a commencé j'ai fini.Aelia rit et semble se retenir de répondre. Je lui demande:
-Qu'est-ce que tu fais là?Elle dit:
-Je suis venue vous accompagner.Je leur lance:
-Vous savez pas que c'est mort en fait?Je sursaute surprise par une voix derrière moi:
-Elle a peur.Je me retourne et vois Zy avec son grand sourire à fossettes puis souffle avant de dire:
-La psychologie inversée, ça marche pas avec moi.Ena propose:
-Et si je te donne ma tablette?Je lève les sourcils intéressés, ce qui la fait rire. Elle a une tablette?! Ils en ont? Même les gens de la cité à la surface n'en ont pas vu depuis que Papa est apparu. Enfin presque tous, foutu marché noir. Aelia dit à Ena:
-T'as pété les plombs ou quoi?Ena répond:
-Je peux en acheter une autre. Le modèle commence à dater, ils viennent enfin de sortir la nouvelle.Aelia ajoute:
-Même, tu peux gaspiller tes crédits pour elle je m'en fous, mais je me fous pas du fait que Moya nous tuera si on lui donne accès au flux.

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EMISSEN
RomanceDans un monde post-apocalyptique Daëri s'est faite capturer dans le désert par les Rebelles l'habitant. Ce sont les seuls osant se révolter contre son père, Nyx, une intelligence artificielle dirigeant la cité d'une main de fer recouverte de velours...