Chapitre 50

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Daëri

Atmos me suit et les armes levées on avance sur le sol lisse et dénué de sable du terrain. On continue de s'éloigner vers l'horizon, vers la direction d'où l'on est venus. Elle me semble trop lointaine. On pourrait couper par là où sont les tours, mais c'est trop dangereux. On doit contourner. Soudain, je me fais projeter par terre, tout comme Atmos, qui crie dans ma tête:
-Ça va?!

J'essaie de lui répondre, mais c'est comme si mon pouvoir s'échappait, parce que je n'arrive pas à me concentrer. Je lui dis:
-J'arrive plus à te parler!

Il essaie de m'attraper, mais c'est comme si on était deux aimants tentant de se rejoindre. S'ajoutant à ça, je sens que d'autres choses s'échappent de ma tête et crie:
-Ça s'en va! Ça s'en va!

Atmos essayant toujours de s'approcher malgré l'obstacle invisible me demande:
-Quoi?!

À bout de force à force de lutter contre ça, je crie:
-Toi!

Soudain, ce qui bloquait le jeune homme devant moi s'arrête et il s'approche de moi rapidement. Je recule effrayée et crie:
-T'es qui?!

Je ne sais pas pourquoi, mais ma gorge se serre et mes yeux s'humidifient tandis qu'il dit concerné en avançant:
-Non, non, non, non, non, non. Daëri, Daëri.

Ses yeux émeraude semblent s'être agrandis, avec cet air angoissé qu'il a, depuis que j'ai crié. Je ne sais pas pourquoi mon cœur bat aussi vite. J'ai aussi l'impression que mon esprit essaie d'attraper quelque chose qui n'arrête pas de glisser. J'aime pas ça. Où est Papa?! Je me mets à appeler:
-Papa! Papa!

Maintenant, l'homme avance encore avec les yeux brillants. Sa voix implore dans ma tête:
-Non! Daëri, je t'en supplie.

Je ne sais pas pourquoi, mais mes larmes se mettent à couler en flots, plus que je ne suis choquée de ce qu'il fait dans ma tête. Pourquoi je pleure? Sa voix résonne:
-Daëri.

Comment il fait ça? Est-ce que j'ai fait ça aussi? Qu'est-ce qu'il se passe?! Je le regarde encore plus paniquée. Il prend mes poignets doucement et je me débats, mais il me bloque en disant:
-Daëri, Daëri arrête, s'il te plaît.

On ne doit pas me toucher. Je ne supporte pas ça normalement, mais là c'est différent. Non. Je ne dois pas le laisser m'approcher, il me fait peur, c'est pas bon signe. Je me débats à nouveau et manque de crier quand il s'approche, mais il ne m'embrasse pas. Il me serre contre lui et se met contre mon front. Je ne sais pas pourquoi, mais je me calme. Je ressens de la chaleur et les yeux fermés, je vois une vision.

Cet homme aux yeux verts en train de me fixer sous une lumière artificielle, au milieu du désert transformé en champ de bataille. Mon cœur bat à une vitesse anormale et ce n'est pas la peur, venant de la situation dans laquelle je me souviens maintenant que j'étais. Je me vois maintenant dans ses bras dans une pièce sombre, il y a son odeur ambrée et la chaleur de son corps qui stoppent mes larmes de culpabilité. La première fois que je l'ai laissé me toucher.

Maintenant, je ressens la première fois que ses lèvres m'ont touchée après notre conversation agitée dans l'oasis. Quand il a touché mon corps, l'a caressé, lui a fait l'amour. Je murmure:
-Atmos.

Je le regarde et il prend mon visage dans ses mains pour m'embrasser. Je me noie dans la douceur de ses lèvres avec des vibrations intérieures. Il me lâche pour demander doucement:
-Tu te souviens de tout?

-Même de quand tu m'as dit qu'on devait dormir pour se préparer pour aujourd'hui. Mais on n'est pas vraiment raisonnables, hein?

Il rit puis je dis plus sombrement:
-Je le déteste, il a failli...je le déteste.

EMISSENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant