Chapitre 35

206 32 32
                                    

REYNA
_____

La peine ne quitte pas mon cœur lorsque je quitte mes draps. Ni quand j'affronte le regard de mes parents au petit-déjeuner, celui d'Anthos empli de pitié ou encore les yeux innocents de Nethan qui ne cessent de me fixer avec curiosité. Mon mal-être ne se dissipe pas lorsque je marche escortée de gardes dans tout le palais. Leur armure fait un bruit sourd, et leurs bottes claquent fort contre le sol tandis que Monroe se poste devant moi, en cas de nouvelle attaque.

— Est-ce rééllement nécessaire ? demandé-je à l'intention de Monroe.

Il fait deux fois ma taille quasiment. Ce type est tellement musclé qu'il me dissimule entièrement. Ses cheveux sont coupés courts et sa nuque étrangement bronzé en comparaison à son visage.

— Votre sécurité doit être assurée, princesse. J'ai fait le serment de protéger les membres de la famille royale d'Imir il y a de cela un an, et mon serment reste inchangé.

— Je doute fort que l'on tente de m'attaquer encore aujourd'hui après ce qu'il s'est passé la nuit dernière.

En résumé, le traître caché dans ce palais a réussi à tuer une dizaine de gardes postés le long des abords du château, ce qui a permis aux trois mercenaires d'hier de pénétrer dans l'enceinte du palais. Si Freya n'avait pas été là, je serais déjà morte. Je crois que j'ai pleuré tellement fort hier que j'en ai taché tout son haut, mais cela n'a pas semblé la déranger.

— De manière générale, les mercenaires réitèrent leur attaque dans les jours qui suivent, surtout quand beaucoup d'argent est en jeu, m'explique Monroe.

Il a la main gardé sur son fourreau tandis que nous traversons les couloirs. À un tournant, mes yeux se posent sur une silhouette féminine qui emprunte le couloir en sens inverse. Ses bottes claquent contre le sol dans un bruit féminin, tandis que ses cheveux se balancent autour d'elle dans une jolie danse de boucles. Son visage paraît sérieux, et ses yeux s'apposent directement sur moi.

Freya tient les pans de sa cape en s'abaissant gracieusement.

— Votre Altesse.

Elle m'offre un sourire et Monroe arrête notre marche, la main levée. Son visage est tourné vers Freya qui le dévisage d'un air contrit.

— Vous avez été d'une aide précieuse la nuit dernière, ma dame.

— Je ne suis pas une dame, rétorque-t-elle.

Je me décale pour mieux entrevoir la scène. Monroe la dévisage avec une sorte de... curiosité.

— Qu'êtes-vous, dans ce cas ?

Elle hausse les épaules et réplique farouchement :

— Je suis beaucoup de choses à mon actif. Considérez seulement que je suis l'aide la plus précieuse qu'Imir peut accueillir en son sein. Et estimez vous heureux de m'avoir entre les murs de ce palais.

— Je ne peux être on ne peut plus d'accord avec vous, reconnaît Monroe, qui plus est quand la vie sauve de la princesse vous est dûe.

Elle semble contrariée qu'il lui donne raison, mais ne répond rien. Au lieu de cela, Monroe ajoute :

— Vous pourriez en effet, être d'une aide très précieuse à Imir. Dans ce palais, à mes côtés.

𝐋𝐞 𝐉𝐞𝐮 𝐝𝐞𝐬 𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫𝐬 | 𝐓𝐎𝐌𝐄 𝟏Où les histoires vivent. Découvrez maintenant