Le train sartrien

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J'ouvre les fenêtres, il pleut.

Plait-il ?

Mais comment pleut-il ?

Elle est drue et ses gouttes perlent dans le ciel nuageux.


Le réveil a sonné, et je l'ai laissé faire,

Repoussant la fin de de la paix ou le début d'une journée,

Escaliers descendus quatre à quatre vers une station bondée.

J'erre comme une âme en peine dans les travées bruyantes de cet enfer.


Plongée effrayante dans les entrailles de ce monstre souterrain,

Qui ne peut cesser de gronder.

Métro raté, il s'est enfui dès que je l'ai surpris, un rendez-vous manqué,

J'avais déjà imaginé voyager en son sein.


J'ai grimpé dans ce train, sans vraiment le vouloir

Et en regardant par la fenêtre,

J'observais la ville encore plongée dans son sommeil profond,

En attendant qu'apparaissent les premiers rayons.


Subitement le contrôleur me surprend,

Tête en l'air j'avais omis de poinçonner le billet correspondant

Passager clandestin dans le train de la vie.

Éveil brutal par le réveil qui crie.


J'ouvre les fenêtres de mon âme, il pleut.

Plait-il ?

Mais comment pleut-il ? 

Anatomie d'une pulsionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant