Quelqu'un a dit un jour que la prospérité était à chaque coin de rue,
Je suis loin d'être d'accord avec ce constat cynique.
Je pense plutôt qu'il y a du sublime à chaque coin de rue,
Dans chaque situation, même la plus tragique.
Ce n'est pas de mon optimisme que je veux témoigner
Je suis bien loin de l'être.
Je suis pourtant convaincu que ce n'est que dans la beauté,
Que l'on peut s'élever et échapper à notre condition si piètre.
Je disais que la beauté est une question de volonté,
Mais je pense que le sublime est un peu plus caché,
Il est le produit de notre imagination, qui, lorsque stimulée
Se convainc de la beauté d'une chose que l'on a voulu remarquer.
Je pourrai étayer mon propos d'arguments philosophiques vains,
Qui viendraient confirmer ma pensée,
Mais c'est loin d'être mon dessein,
Et je suis effrayé par le fait de vous ennuyer.
Je me souviens donc qu'il faisait froid en cette fin de soirée,
Quelque part perdu dans cette vallée.
L'air était plutôt sec, et tempéré,
Et, par cette atmosphère si particulière, les poumons étaient quelque peu brusqués.
Ce n'était pas une vallée comme on pourrait en voir tant d'autres dans d'autre contrée,
Non c'était une vallée alpine,
Avec ces longs sapins qui venaient défier la gravité
Ou ces montagnes escarpées, qui font battre la poitrine.
Je commençais l'aventure,
Quoique quelque peu soucieux à l'idée de partir dans l'inédit,
Sans être tout à fait conscient des conséquences de mes actes futurs.
Les couleurs de la vallée déclinaient du vert au gris.
Celles-ci n'étaient perturbés que par les quelques conifères isolés.
Je parvenais péniblement à gravir le sommet d'un petit plateau,
Pour parvenir enfin à la neige, tant désiré.
A l'instant où celle-ci rentrait en contact avec ma peau,
Je me métamorphosais, non plutôt je m'élevais,
Bien que perché au-dessus de cette vallée,
Il n'y avait plus de peur, ni d'angoisses désormais
Le sang perla de mon nez,
Mais je ne ressentais rien,
Sauf cette sensation d'euphorie instable.
Puis, uniquement ce sensation de plénitude aérien.
La redescente fut quant à elle beaucoup plus désagréable,
Liée à la tristesse de quitter l'Eden prune,
Mais surtout à la transformation du Rien en Vide, si plat.
Vous comprendrez donc bien que cette ascension n'en soit pas une,
Tout comme la neige n'en soit pas.
Ce sont des Idées que l'imagination tente de sublimer.
On peut donc établir le même parallèle avec mon identité
Il y a également une Idée de qui je suis, pour toi,
Une espèce d'abstraction, que l'on peut s'imaginer.
Mais, cependant, il n'y a pas de vrai moi,
Seulement une entité dérisoire,
Animée par des pulsions brutales,
Quelque chose d'illusoire.
Et que même si je peux cacher mon regard glacial,
Et que tu peux me serrer la main et sentir de la chair,
Et que tu peux penser que nos modes de vie sont comparables,
Je ne suis simplementpas, ma chère.