Blanc est le carrelage qui dort,
La lueur éclatante de l'aurore me fait émerger,
Comme si je me baladais dans un champ de boutons d'or,
Puis, je me crème calmement pour cicatriser.
Le soleil est une ambre sur l'horizon triste,
Et, posé sur la table, en plus des ternes orange pourries,
Des souvenirs passés, des grains de sable que je liste.
Par la fenêtre, un enfant joue dans la paille flétrie.
Je sens le contact rugueux du lit en acajou,
Ajout d'une noisette de plaisir dans l'eau fade,
Afin de ramer comme un vénitien doux,
Pour supporter les bronzes grilles de la façade.
Je regardais aussi par la fenêtre des sapins morbides,
Mes pensées kakis me laissent un trou béant,
Recouvert par les branches de tilleuls qui rident,
Et venaient me chatouiller la pomme d'Adam.
Douce plongée dans une eau peu profonde,
Le turquoise des vagues se brisait sur la rive,
Et contrastait avec l'éclat de l'azur de ce monde,
Mais l'acier froid transforme le rêve en action en action nocive.
Sur mon mur, je créé un univers pastel,
En ressentant une brise marin qui soufflait sur mon dos,
Et l'odeur de la lavande, qui me faisait pousser des ailes,
Mais qui se meurt, lorsque l'on ferme mes améthystes rideaux.
Ma peau devient mauve, étonnant !
On a remplacé les fruits par des prunes,
Et les draps par ceux pourpres du néant,
Une sorte de bordeaux du coucher de soleil sur les dune.
Une gentille dame vint, allégorie qu'elle incarna,
Ôta de mes doigts l'objet devenu vermeille que j'avais utilisé,
Posa en un vase des capucines coupées à ras,
Et ajouta des petits biscuits pour mon thé.
Mon corps était marqué par le corail,
Souvenir subtil de l'époque ardoise,
Qui m'a marqué au fer rouge, aïe !
Mes rêves se suicidèrent, m'attirant des noises.
Car la plus belle des histoires et celle que l'on s'imagine,
Je volerai donc des pinceaux pour la colorer,
Et détruire mes pensées encre de Chine de mon échine,
Pour être plongé dans mon propre musée.