Je pense que l'on n'écrit pas de poésie,
Avec la raison ou l'esprit,
On en écrit parce qu'on est de l'espèce humaine,
Et que l'on cherche tous inexorablement à réduire sa peine,
Donc on la modèle, on la rend paysage.
Comme ce ciel, dont les quelques nuages,
S'étaient mis d'accord pour se figer,
Laissant filer le temps dans sa ruée.
Les herbes folles dansaient dans le pré,
Où nous nous étions installés,
Calmes, libres et amoureux,
Comme si nous avions pris conscience que c'était le moment pour être heureux.
Nous avions réussi à synthétiser dix ans de mariage en une soirée,
Dans le cadre de cette belle nuit d'été.
Mais elle s'est achevée,
Lorsque les oiseaux se sont souvenus qu'ils avaient à chanter.
Nous nous sommes perdus,
Dans la vie, dans l'amour, dans cette rue,
Dans laquelle nous nous étions promis de se retrouver,
Dans laquelle pour la première fois nous nous étions embrassés.
Je suis donc certain que l'on n'écrit pas de la poésie,
Pour rendre la vie plus supportable, ou plus jolie,
On en écrit,
Pour ne pas perdre de vue l'idée, que l'on n'en a qu'une, de vie.