Chapitre 1

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« Je te déteste ! Sors d'ici, je ne veux plus jamais te voir ! »

C'est ce qu'avait crié Gabriel à Jordan en lui jetant ses vêtements au visage quand un message envoyé par Marine s'était affiché sur l'écran de ce dernier. «Je ne tiens plus de te voir... Viens vite, je suis prête. » disait le SMS. Jordan ramassa le caleçon sale qui avait atterri sur son visage et l'enfila précipitamment, avant d'attraper ses affaires qui trainaient sur le sol et d'être renvoyé en dehors de la maison de Gabriel. Il se retrouvait à présent à moitié nu sur un trottoir, le cœur brisé et le corps douloureux de s'être fait pousser si violemment hors du domicile de son amant. Jordan attrapa alors de manière contrariée son smartphone pour appeler la responsable de toute cette histoire. Après quelques sonneries, Marine décrocha.

« Allô mon p'tit Jordan ? Ça va mon loulou ?

- Marine ! s'énerva t-il. Tu peux m'expliquer à quoi tu joues ?

- De quoi tu parles enfin ?

- De ton message ! Pourquoi tu m'as envoyé envoyé ça ? J'étais avec Gabriel et il l'a vu, tu as tout gâché...

- Gabriel, ce sale... Ce sale gauchiste... Qu'il retourne en Macronie...

- Gabriel n'est pas un gauchiste ! Il a été socialiste, d'accord, mais il a changé maintenant. Et puis, ce n'est même pas le sujet ! C'était quoi ce message ?

- Je ne sais pas de quoi tu parles ! riposta Marine. Je ne me souviens pas avoir envoyé quoique ce soit. Attends... »

Bardella patienta quelques secondes en silence, tapant frénétiquement du pied sur le sol.

« Ah ! s'exclama Madame Lepen. Celui-ci était pour Ingrid, pas pour toi. Je me suis trompée de destinataire... Sorry !

- Ingrid ? Ta colloc' ?

- C'est pas tes affaires mon p'tit Jordan. Tu n'as qu'à aller voir ton Gabriel et lui expliquer la situation. Si il tient à toi, il comprendra. Mon Dieu, ce n'est pas comme si j'avais envie que tu te réconcilies avec un gauchiste...

- Gabriel n'est pas un gauchiste ! répéta Jordan, agacé. Oh, et puis mince. Je vais aller lui parler. Mais s'il ne veut plus de moi, c'est de ta faute. »

Le jeune homme raccrocha avant que Marine ne puisse ajouter quelque chose. Il se retourna pour marcher une nouvelle fois vers la maison de son amant et frappa trois coups secs contre la porte en bois. Celle-ci s'ouvrit, dévoilant son amant au regard meurtrier. Gabriel tenta de refermer la porte, mais Jordan la bloqua avec son pied.

« Gabriel, attends ! tenta Bardella. Ce n'est pas ce que tu crois, je...

- Dégage, Jordan ! le coupa Attal. J'ai dit que je ne voulais plus te voir. En plus, t'es encore en slip, t'aurais au moins pu prendre le temps de t'habiller. Vraiment, tu me fais honte. Presque aussi honte que quand tu t'es chié dessus dans l'amphi à Tolbiac.

- S'il te plaît, arrête de parler de cette vieille histoire...

- Mais tout le monde parle de cette vieille histoire, Jordan ! Tout le monde t'appelle Merdella ! Et moi, j'ai quand même couché avec toi. Je t'ai quand même aimé, en prenant le risque d'être la risée des autres avec toi. Tout ça pour que tu me trompes avec ta Marine.

- En parlant de Marine...

- Ferme-la, l'interrompit encore Gabriel. C'est fini entre nous, retourne voir ta truie. Et enlève ton pied avant que je ne le casse. »

Jordan obéit et retira son pied de la porte que Gabriel claqua violemment devant son visage. Il se retrouvait une nouvelle fois seul, dehors, toujours découvert de presque tout vêtement. Il n'avait pas eu l'occasion de s'expliquer à l'homme qu'il aimait, et voilà qu'ils s'étaient séparés malgré son innocence. Il savait que Gabriel, comme il l'avait dit lui-même, serait capable de ne jamais le revoir. Il savait à quel point il était capable de fuir son passé et de retourner sa veste. Après tout, c'est bien ce qu'il avait fait au Parti Socialiste en rejoignant Emmanuel. Si le PS avait vécu ça, pourquoi pas lui ?

Jordan était triste. Si triste qu'il ne pensait même plus aux migrants, au wokisme, aux islamistes. Il ne pensait plus qu'à Gabriel, et il ne savait plus où aller à présent.


[NDA : je suis désolé à toux.te.s mes lecteur.ices habituel.les, c'était trop tentant m'en voulez pas.]

L'urne ou l'amour [Bardella x Attal]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant