Chapitre 9

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Gabriel fronça les sourcils en jetant un regard noir au président.

« J'ai changé de gel douche, dit-il.

- Ah oui ? »

Emmanuel n'avait pas l'air tout à fait convaincu. Il adressa son sourire de vilain de Disney au premier ministre.

« Si tu me caches quelque chose, je finirai par le savoir. Et les français le sauront aussi. Ils seront au courant de cette histoire de cannabis également. »

Gabriel fit comme s'il n'avait pas entendu son chef et le dépassa pour entrer dans l'Élysée. Emmanuel le suivit et en profita pour lui mettre une fessée.

De son côté, Jordan était toujours chez son amant. Il avait enfilé un caleçon et s'était servi un bol de Coco Pops avec du lait chaud avant de s'installer sur le canapé devant CNEWS. Malgré ce réveil plus qu'agréable, il était contrarié. Il avait remarqué que Gabriel avait voulu le faire taire quand il avait parlé de grand remplacement et de valeurs chrétiennes, et cela l'inquiétait au plus haut point. Et si Gabriel était toujours un gauchiste au fond ? Après tout, il avait été socialiste, presque un bolchevik. Que faire si ce socialisme, auquel il avait visiblement renoncé en rejoignant Emmanuel Macron, était en fait toujours en lui, quelque part ? Comment faire ?
Pour Jordan, il ne faisait aucun doute que Gabriel était l'amour de sa vie. Mais était-il réellement prêt à accepter que l'homme qu'il aimait tant était peut-être encore un peu de gauche ? Certainement pas.
Jordan devait d'abord s'assurer que Gabriel n'avait pas complètement abandonné son ancien lui gauchiste. Une fois que c'était fait, il devrait le convaincre. C'était pour le bien de Gabriel, et pour leur bien à tous les deux.
Une fois son petit déjeuner terminé, il se leva pour retirer du lit les draps tâchés de semence et en remettre des propres. Ensuite, il enfila son costume de la veille et attrapa le double des clés de Gabriel. Au même moment, il reçut un message de Marine : « Salut ! Tu peux passer chez moi dès que possible ? J'aimerai bien qu'on débrief sur le débat d'hier soir si tu veux bien. À tout à l'heure ! »
Après avoir pris soin de refermer la porte derrière lui, il se dirigea donc chez Marine qui n'habitait pas bien loin. Arrivé devant chez elle, il appuya sur la sonnette. Elle ne tarda pas à lui ouvrir.

« Mon loulou ! s'exclama-t-elle. Tu es rapide, dis-moi.

- J'étais dans le coin alors je suis passé directement. J'espère que je ne te dérange pas.

- Pas du tout ! Où étais-tu ? »

Bardella se tut. Il ne savait pas s'il lui fallait dire la vérité. Marine n'aimait pas vraiment Gabriel, mais elle n'était pas forcément non plus opposée à sa relation avec lui. Son temps de réflexion bien trop long l'empêcha de répondre et Marine reprit.

« Tu t'es réconcilié avec lui ? demanda-t-elle

- Hein ?

- Avec Gabriel. Tu as l'air plus serein. Tu lui as parlé ?

- Oui...

- Tu as passé la nuit avec lui ? »

Le visage de Jordan rougit instantanément. Madame Lepen semblait vouloir tout savoir, et ce n'était pas vraiment le souhait de Jordan.

« Enfin bon. Je suis contente pour toi, si c'est ce qui te rend heureux. Mais Gabriel reste un gauchiste. Je sais, tu vas me dire qu'il a changé, mais...

- À ce propos, la coupa Jordan. Je n'en suis plus vraiment sûr. J'ai besoin de tes conseils. »

Il lui raconta l'événement de ce matin. Marine écoutait attentivement chaque détail de l'histoire, chaque mot que Jordan prononçait.

« Je savais qu'il était toujours de gauche, dit la blonde à la fin du récit. Il faut vraiment que tu fasses quelque chose pour lui, Jordan. Sinon, tu vas encore te retrouver avec le cœur brisé. Un socialiste et un fasciste ? C'est impossible.

- Je pensais vraiment qu'il avait changé, je t'assure. Je l'aime, Marine. J'aime Gabriel Attal, je ne veux pas le perdre. Je veux que notre amour soit possible.

- Alors, il va falloir le convaincre. Le convaincre des dangers du grand remplacement et de l'islamogauchisme, le convaincre de l'importance de réinstaurer nos valeurs chrétiennes, le convaincre du nationalisme. Si Gabriel t'aime, Jordan, il pourra renoncer à la gauche si tu le lui demandes.

- Tu crois ?

- J'en suis certaine. Maintenant, mon loulou, il faut qu'on parle de quelque chose... »

L'urne ou l'amour [Bardella x Attal]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant