Le Monde en Elle

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Une fois dans l'avion, après avoir passé tous les contrôles de sécurité que je redoutais à chaque fois et que je détestais, je me rendis compte de la présence clandestine avec nous. Liam restait avec nous et avait embarqué avec nous alors qu'il devait à l'origine retourner en France, retrouver ses parents. En voyant mon regard insistant et interrogateur, celui-ci m'annonça :

-  C'est seulement maintenant que tu t'aperçois que je suis encore là, avec une moue boudeuse.

-  Que veux-tu, je me suis habituée à ta présence, elle me paraît juste naturelle désormais, mais tu as trouvé quelque chose sur New York ?

-  Eh oui, j'ai des rendez-vous dans des agences de mannequinat et aussi des restaurants pour le service pour gagner un peu d'argent et tes parents m'ont proposé d'habiter avec vous, la maison serait assez grande pour tout le monde selon eux.

-  Mais c'est génial !

Je lui sautais au cou, ça me rassurait de garder mon allié avec moi dans cette nouvelle vie qui s'ouvrait à moi...

Le vol n'était pas si long, un peu plus de quatre heures, mais le fait de m'éloigner de Lexa et de tous les souvenirs que nous avions créés ici avec Liam et les deux filles me rendait nostalgique. J'avais la sensation de devoir couper un lien sans avoir pu réellement en profiter.

Notre destination finale était New York, c'était ici que nous allions vivre désormais et que je devais me créer de nouveaux repères. Ce qui me rassurait était la présence de Liam avec nous, j'allais m'habituer à ce nouvel environnement à ses côtés et c'était plus amusant, j'avais mon allié.

Les premiers jours n'étaient réservés qu'à notre emménagement, le déballage des cartons, l'aménagement de l'appartement et ce n'était pas une affaire agréable et encore moins simple.

Pourtant, malgré ma peur, j'étais très contente de déposer mes valises ici, vivre à New York me permettait de réaliser un de mes rêves de petite fille, d'être au cœur de tous ces buildings, de sentir et de ressentir la grandeur et l'immensité de cette ville. Ce n'était pas une capitale mais elle était plus que ça, elle représentait une part du rêve américain dans les consciences populaires. Les klaxons, le bruit des moteurs, les lumières et toute cette jungle humaine me permettaient de me sentir vivante et de voir la vie défiler au milieu de ce brouhaha incessant. C'était invraisemblable pour moi d'atterrir ici. J'avais parcouru des centaines de milliers de kilomètres et je n'avais jamais imaginé vivre au milieu des grattes-ciel. Pendant mon emménagement, je n'avais aucune nouvelles de Lexa, je savais qu'elle devait préparer sa rentrée car elle débutait un nouvel emploi, elle, qui avait récemment terminé ses études littéraires, mais je n'avais pas osé lui en demander plus, de peur de paraître trop intrusive. Elle était donc très occupée et n'avait certainement pas la même envie que la mienne, celle de discuter avec elle.

Je repensais souvent aux vacances et aux moments passés avec elle et ces souvenirs me rendaient mélancolique, ce qui était amplifié par l'absence de nouvelles.

De mon côté, j'entrais en classe préparatoire littéraire et cette idée me terrifiait, il fallait que je m'adapte. Bien que plaisant, ce nouvel environnement et ces nouvelles études ne me rassuraient pas. Je savais qu'il s'agissait d'un choix d'études très sélectif, qu'il y avait peu de places et que les perspectives n'étaient pas facilement atteignables, tous ces critères réunis m'inquiétaient et m'angoissaient. 

D'autant plus que mes parents travaillaient énormément et ne m'accordaient que peu d'attention. J'allais donc, encore une fois, me sentir et me retrouver relativement seule. Liam était là, mais il n'était pas dans les études et ne comprenait pas l'enjeu qu'elles représentaient pour moi. Je me couchais avec toutes ces pensées parasites en tête qui ne me quittaient pas, l'appréhension grandissant au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient, me rapprochant de la rentrée dans cette nouvelle école, dans cette nouvelle vie.

Le lendemain arriva, malheureusement, rapidement.

Je me coupais du monde et rentrais dans le mien en mettant mes écouteurs, j'étais dans mes pensées, je pensais, je réfléchissais à tout ce que j'avais vécu et tout ce qui était susceptible de m'arriver. J'avais peur, mais je me devais de l'affronter. Je devais prendre le métro, je ne connaissais pas et il était immense, les lignes se confondaient entre elles, il ne fallait pas que je me trompe, et pourtant, il était difficile de se repérer, surtout pour moi qui n'était pas très douée en orientation.

Deux solutions s'offraient à moi, soit je prenais un métro et je marchais une quinzaine de minutes, soit j'en prenais deux et j'avais moins de marche, mais le deuxième était sur la ligne la plus fréquentée et je ne savais pas si j'avais le courage d'affronter autant d'humains. Pourtant, le temps était contre moi et je dus me résigner à choisir la deuxième option pour tenter d'arriver à l'heure, moi qui détestais être en retard.

Je n'eus même pas le temps d'admirer le paysage et de profiter du soleil que je m'activais pour arriver devant cet immense établissement où se trouvait ma future classe. Le porche de l'école se tenait fièrement face à moi avec une grande horloge, avec une architecture néo-gothique impressionnante. Je ne réfléchissais pas et j'entrai immédiatement pour ne pas perdre davantage de temps. Sur mon chemin, avec mon pas rapide, j'entrais dans quelqu'un, me faisant tituber, j'étais pressée et la personne également puisque nous nous excusions en même temps, sans même nous adresser un regard et repartions tout aussi vite. La seule chose que je pus apercevoir fut son parfum, il sentait terriblement bon, il me semblait qu'il s'agissait de coco mademoiselle mais je n'étais pas certaine dans ma hâte. J'eus le temps de me perdre sur le campus quelques minutes avant de retrouver mon chemin grâce aux flèches inscrites sur les murs afin de se repérer. Il était désormais 8h05 et j'avais officiellement cinq minutes de retard et je ne trouvais pas les listes des classes, je me détestais de devoir affronter ce moment. Après quelques minutes de recherches intenses, je mettais enfin la main sur ces foutues listes et trouvais ma classe, Hypokhâgne 1 ou plutôt LS1 (lettres supérieures 1) pour aller plus vite. Ma professeure principale était Madame Johnson, au moins il s'agissait d'une femme, ce qui me rassurait, mais j'allais devoir faire face à sa colère pour mon retard et je ne m'en réjouissais pas.. Ma classe se trouvait dans le bâtiment I, dans la salle 9, une fois devant, je dûs toquer poliment et une voix m'invita à entrer.

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 Bonsoir à tous, voici la suite de l'histoire, très tardivement, je vous l'accorde. Honnêtement, je ne pensais pas que cette histoire vous intéresse encore et je suis ravie que ce soit le cas pour certains d'entre vous. N'hésitez pas à me donner votre avis, bonne soirée à vous ! :)