IN THE OTHER UNIVERSE : We will meet again

Interdimensional travel

   Je sors en hâte du vaisseau pour espérer avoir une meilleure vue sur ce dessin époustouflant qui est peint en face de moi. Une fois sortie, le pied-à-terre, je me rends rapidement compte que l'air n'est pas respirable, je me mets à suffoquer rapidement à la recherche d'un peu d'air.

- Mais quel abruti celui-là ! Se plaint ma compagne.

    Cette dernière met un masque à oxygène, suivie du pilote, ils sortent du vaisseau pour me venir en aide. Le Soumis me pose le masque sur la bouche et le nez et je peux enfin reprendre une bouffée d'air. Je n'ai jamais été aussi heureux de ne pas être seul.

- Je ne vais pas pouvoir te sauver à chaque fois, esclave. Dit-elle d'un ton tranchant.

    Je me contente de froncer les sourcils, un peu déconnecté de cette insulte. Le pilote nous ordonne de le suivre, ce qu'on fait alors sans s'adresser la parole.

    Nous avançons d'un pas ferme sur le pont en acier qui relie la piste d'atterrissage à la base. Je pense que la marche est de dix minutes et, au fur et à mesure que nous avançons, les paysages luxuriants sont remplacés par une brume épaisse. Ce qui fait croître mon anxiété.

- Tu penses que nous sommes toujours sur la même planète ? Murmuré-je en espérant que seule l'Éternelle m'entende.

- Oui.

- Pourquoi nous a-t-il exigé de rester hors du cockpit ?

- On n'avait pas le droit de voir le trajet.

- Pourquoi ? Chuchoté-je toujours.

- Tu en poses des questions, l'esclave ! S'énerve-t-elle silencieusement.

- Nous y sommes. Le pilote s'incline face à deux gardes qui tenaient l'entrée de la base et nous faisons de même.

- Matricule ? Ordonne un des gardes.

- Pilote SOU-A322.

- SOU-A581. Dis-je incertain.

- E-01.

    Les gardes inclinent légèrement la tête face à l'Éternelle sans plus s'attarder que ça.

- Pilote, retournez au centre. N'oubliez pas, vous êtes surveillés, un détour, une fugue, ou autre de suspect, vous coutera la vie.

- Je suis en manque de carburant, monsieur.

- Ce n'est pas mon problème. Va-t'en.

    Notre pilote s'en va sans un regard en arrière et je ne peux le regarder sans culpabiliser de le savoir mort à mon retour, j'aimerais lui dire de rester avec nous, qu'on fera le voyage ensemble, mais j'avoue vouloir éviter de finir sur une pique à brochette.

    Les portes de la base s'ouvrent sur un long couloir qui ressemble au couloir de notre maison, si je peux appeler ça une maison, à quelques différences près, le couloir est plus sombre, le sol est remplacé par une grille qui nous évite de tomber dans... je ne sais pas en fait. Il se passe quelque chose ici, ce n'est pas qu'une base de déplacement. J'ai bien l'impression qu'un laboratoire y est posté. Je lance un regard à l'Éternelle, elle me dit silencieusement avec un discret hochement de tête qu'elle pense à la même chose. Les néons sont faibles, laissant seulement une couleur tamisée.

- Entrez. Ordonne un des gardes.

    Les néons vacillent par moments, accentuant l'impression de mystère et de danger qui émane de cet endroit, lorsque nous mettons un pied à l'intérieur de la base. Nous avançons en silence, seuls les bruits de nos pas résonnant contre les parois métalliques du couloir et la porte se refermant derrière nous dans un bruit sourd. L'air qui émane du masque est oppressant, et je sens que chaque respiration est un effort conscient.